Lot Essay
Collecté avant 1900, l'appui-tête de Biro compte parmi les premières oeuvres d'art de Nouvelle-Guinée à être vues en Europe. Comme l'a noté Welsch (2005: 11-12), certaines des premières collections d'oeuvres de Nouvelle-Guinée ont été constituées par la London Missionary Society dans les années 1870. Vers 1880, des commerçants et des planteurs allemands ainsi que certains australiens commencèrent à arriver. Les Allemands appelèrent leur territoire Kaiser-Wilhelmland, et les premiers explorateurs, intrigués par l'exotisme de ces terres nouvellement découvertes et par sa population, se mirent à commercer à bord de navires. Ici, les habitants des villages alentours les rejoignaient à l'aide de leurs pirogues afin de se livrer au troc. Ce n'est qu'après 1900, lorsque les Allemands, Hollandais et Britanniques réussirent à consolider leur contrôle, que l'on s'efforçât d'explorer et d'enregistrer les terres et les cultures de la Nouvelle-Guinée de façon plus organisée. L'un des premiers collectionneurs à adopter une approche plus méthodique de la collecte en Nouvelle-Guinée avant 1900, fut l'anthropologue hongrois Lajos Biro qui y vécut de 1896 à 1902. "Son travail dans le Golfe Huon est particulièrement important [...], il prit deux femmes néo-guinéennes comme épouses [...] et eut un accès sans précédent à de nombreux villages" (op. cit.). L'appui-tête présenté ici est l'un de ces rares joyaux, auquel il a pu avoir accès.
L'appui-tête de Biro représente à merveille la puissance créatrice des artistes Tami. Les appui-têtes étaient un art dans lequel les sculpteurs de la région du Golfe Huon excellaient. Ceux-ci peuvent être divisés en quatre catégories: la première présentant un personnage humain au centre, une autre avec deux personnages humains, une troisième dont le support central prend la forme d'un animal, et une quatrième catégorie montrant des motifs linéaires et abstraits. L'artiste ayant réalisé l'appui-tête de Biro a choisi la composition classique de deux personnages dos à dos, qui sont de manière générale à genoux, mais les représente ici avec le corps contorsionné de façon symétrique, les torses s'étirant diagonalement en un salto, et les traditionnelles jambes curvilignes sont ici réduites à de minuscules formes circulaires tandis que les mains agrippent fermement le bord inférieur, comme pour maintenir l'équilibre, conférant à l'ensemble une formidable tension. Comme le décrit Friede, "les torses sont extrêmement aplatis de sorte que lorsqu'il est vu à partir de l'extrémité, les têtes des personnages paraissent être des nez placés à l'extrémité de faces triangulaires, semblables à des visages de cochon, avec les seins figurant les yeux et les nombrils les bouches. Ce genre de jeu de mots visuels ou de double imagerie caractérise le meilleur de l'art Tami" (2005: 146). La patine intense de la têtière témoigne des années d'utilisation avant d'avoir été collecté. Pour un appui-tête comparable à deux personnages, de composition plus classique, provenant de la collection Barbier-Mueller, voir Newton (éd.) 1999, p.208, figure 7.
L'appui-tête de Biro représente à merveille la puissance créatrice des artistes Tami. Les appui-têtes étaient un art dans lequel les sculpteurs de la région du Golfe Huon excellaient. Ceux-ci peuvent être divisés en quatre catégories: la première présentant un personnage humain au centre, une autre avec deux personnages humains, une troisième dont le support central prend la forme d'un animal, et une quatrième catégorie montrant des motifs linéaires et abstraits. L'artiste ayant réalisé l'appui-tête de Biro a choisi la composition classique de deux personnages dos à dos, qui sont de manière générale à genoux, mais les représente ici avec le corps contorsionné de façon symétrique, les torses s'étirant diagonalement en un salto, et les traditionnelles jambes curvilignes sont ici réduites à de minuscules formes circulaires tandis que les mains agrippent fermement le bord inférieur, comme pour maintenir l'équilibre, conférant à l'ensemble une formidable tension. Comme le décrit Friede, "les torses sont extrêmement aplatis de sorte que lorsqu'il est vu à partir de l'extrémité, les têtes des personnages paraissent être des nez placés à l'extrémité de faces triangulaires, semblables à des visages de cochon, avec les seins figurant les yeux et les nombrils les bouches. Ce genre de jeu de mots visuels ou de double imagerie caractérise le meilleur de l'art Tami" (2005: 146). La patine intense de la têtière témoigne des années d'utilisation avant d'avoir été collecté. Pour un appui-tête comparable à deux personnages, de composition plus classique, provenant de la collection Barbier-Mueller, voir Newton (éd.) 1999, p.208, figure 7.