拍品專文
Cette importante sculpture, la plus monumentale connue à ce jour, provient des montagnes du pays Kabyé dans la région de la Kara où vivent encore des populations conservant vivantes leurs coutumes, ayant résisté avec une énergie farouche aux colonisateurs Allemands et Français au prix de nombreux morts. Repliées sur les montagnes elles contrôlent les routes des vallées et imposent leur ordre. Les Kabyé sont souvent assimilés aux Spartiates. Plusieurs grands rituels rythment les saisons, initiations des garçons : Kondona, et des filles : Akpema, luttes traditionnelles Evala. D’autres événements sont marqués par des réjouissances très spectaculaires comme les fêtes du Habyé servant à conjurer la mort, où les hommes se livrent à des démonstrations violentes, mangeant des serpents et des crapauds vivants pour montrer leur courage.
Autrefois tous les hommes et les femmes portaient des scarifications profondes sur le visage et le corps : balafres aux joues et au buste. Signes de reconnaissance et de courage tant leur application était douloureuse, mais aussi marques d’élégance. Ces scarifications ont été interdites dans les années soixante par les autorités afin d’atténuer les différenciations ethniques. Certains anciens en portent encore dans les villages reculés, ils les arborent avec fierté.
La grande statue de notre vente présente ces marques exceptionnelles qui confèrent un aspect farouche à l’objet. On en observe d’identiques sur les photos de terrain faites par Raymond Verdier le spécialiste de la culture Kabyé vers 1960, publiées dans Le pays Kabyé, cité des dieux cité des hommes, 1982, Editions Karthala, p.98 et p.132. Les colonisateurs allemands ont collecté, vers 1898, un certain nombre d’objets de la même région répertoriés par la localisation géographique, ainsi plusieurs d’entre eux sont attribués aux Difale terme qui en réalité désigne un lieu, tous sont publiés dans Krieger, West-Afrikanische Plastik I, 1978, p.27 à 29.
Un petit groupe de sculptures Tem-Kabyé est connu arborant les mêmes scarifications au visage et au buste. Toutes ces scarifications ont été relevées par J.C. Froelich et publiées en 1935 par l’IFAN à Dakar dans le n°23 des Mémoires de l’IFAN Mélanges Ethnologiques, en particulier planche VIII, IX et X.
De telles statues étaient la propriété d’un clan important et n’étaient jamais exposées aux regards profanes, leur détention était gardée secrète d’autant plus que les religions halogènes envahissant le pays Kabyé, islam et christianisme, poursuivaient leurs propriétaires et détruisaient les objets. Plus près de nous des familles officiellement converties aux nouvelles religions conservent encore les objets ancestraux dans le plus grand secret et leurs rendent un culte préférant garder les bonnes grâces des ancêtres.
Ce secret persistant de nos jours fait qu’il est particulièrement difficile d’obtenir des informations précises sur les statues du Nord-Togo.
Autrefois tous les hommes et les femmes portaient des scarifications profondes sur le visage et le corps : balafres aux joues et au buste. Signes de reconnaissance et de courage tant leur application était douloureuse, mais aussi marques d’élégance. Ces scarifications ont été interdites dans les années soixante par les autorités afin d’atténuer les différenciations ethniques. Certains anciens en portent encore dans les villages reculés, ils les arborent avec fierté.
La grande statue de notre vente présente ces marques exceptionnelles qui confèrent un aspect farouche à l’objet. On en observe d’identiques sur les photos de terrain faites par Raymond Verdier le spécialiste de la culture Kabyé vers 1960, publiées dans Le pays Kabyé, cité des dieux cité des hommes, 1982, Editions Karthala, p.98 et p.132. Les colonisateurs allemands ont collecté, vers 1898, un certain nombre d’objets de la même région répertoriés par la localisation géographique, ainsi plusieurs d’entre eux sont attribués aux Difale terme qui en réalité désigne un lieu, tous sont publiés dans Krieger, West-Afrikanische Plastik I, 1978, p.27 à 29.
Un petit groupe de sculptures Tem-Kabyé est connu arborant les mêmes scarifications au visage et au buste. Toutes ces scarifications ont été relevées par J.C. Froelich et publiées en 1935 par l’IFAN à Dakar dans le n°23 des Mémoires de l’IFAN Mélanges Ethnologiques, en particulier planche VIII, IX et X.
De telles statues étaient la propriété d’un clan important et n’étaient jamais exposées aux regards profanes, leur détention était gardée secrète d’autant plus que les religions halogènes envahissant le pays Kabyé, islam et christianisme, poursuivaient leurs propriétaires et détruisaient les objets. Plus près de nous des familles officiellement converties aux nouvelles religions conservent encore les objets ancestraux dans le plus grand secret et leurs rendent un culte préférant garder les bonnes grâces des ancêtres.
Ce secret persistant de nos jours fait qu’il est particulièrement difficile d’obtenir des informations précises sur les statues du Nord-Togo.