Lot Essay
Cette oeuvre est enregistrée dans les archives de la Fondation Calder, New York, sous le No. A07447.
Jean-Paul Sartre dans son célèbre essai sur le travail de Calder dans les années 1940 résume de façon succincte la grâce, la poésie et la joie pure du travail de Calder : « Un mobile : une petite fête locale ; un objet défini par son mouvement, qui n’existe pas en dehors ; une fleur qui se fane dès qu’elle s’arrête ; un jeu pur de mouvement comme il y a de purs jeux de lumière…Ils sont, voilà tout…Ils ont trop de ressorts et trop compliquées pour qu’une tête humaine puisse prévoir toutes leurs combinaisons, même celle de leur créateur. Pour chacun d’eux Calder établit un destin général de mouvement, puis il l’y abandonne : c’est l’heure, le soleil, la chaleur, le vent qui décideront de chaque danse particulière. Ainsi l’objet demeure toujours à mi-chemin entre la servilité de la statue et l’indépendance des évènements naturels ; chacune de ses évolutions est une inspiration du moment » (J. Sartre, “Les Mobiles des Calder,” in Alexander Calder: Mobiles, Stabiles, Constellations, catalogue exposition Galerie Louis Carré, Paris, 1946). L’artiste lui-même se fera l’écho de ce sentiment des années plus tard, lorsqu’il résume l’essence de son travail ainsi : « Lorsque tout se passe bien, un mobile est un élément de poésie que fait danser la joie de vivre. » (A. Calder, Calder, Londres, 2004, p. 261).
Souvent décrits comme des dessins dans l’espace à cause de leur fluidité et de leur liberté gestuelle semblable à une ligne dessinée sur le papier, les mobiles de Calder sont salués pour leur innovation par rapport aux formes traditionnelles de la sculpture. Avant la création du premier mobile de Calder en 1931, la sculpture se fait dans le respect des canons de masse et de volume, sur une base, Calder introduit un sentiment d’ouverture et de transparence avec ses mobiles et en fait, libère la sculpture de son piédestal fixe. Comme on peut le voir dans Sans titre, les mobiles de Calder s’ouvrent dans l’espace vers l’extérieur, développant des formes infiniment changeantes et produisant un sentiment de mouvement animé. Malgré les récessions économiques, les révolutions sociales, les conflits mondiaux et les guerres traumatisantes du début du 20ème siècle lorsque Calder entame sa carrière, il conserve une attitude positive que l’on peut rapprocher de la jeunesse de l’artiste à Paris et aux États-Unis dans les années 1920 et 1930, lorsqu’il fréquente un cercle varié d’artistes d’avant-garde européens et américains, y compris Marcel Duchamp, Jean Arp, Man Ray, Joan Miró, Martha Graham, Piet Mondrian et d’autres encore. Calder travaille comme illustrateur et créateur de jouets, il fabrique également des personnages de cirque en fil de fer et développe un style unique qui allie les tendances érudites du modernisme et la culture populaire. Sa prédilection pour l’exubérance du contenu, les formes innovatrices et le métal et le fil de fer, comme au cours de ces premières années, définit certaines des caractéristiques de son œuvre et termine en apogée avec les mobiles de sa maturité comme Sans titre.
L’autre caractéristique emblématique des sculptures de Calder est le mouvement, influencé à la fois par les connaissances en physique de Calder et par son goûtt pour la poésie. Ayant étudié l’ingénierie mécanique, Calder est curieux de l’ordre inné du monde et des forces invisibles à l’œuvre qui font constamment avancer les choses. Son intérêt pour la science et les mathématiques pourrait sembler de premier abord contraire aux associations plus romantiques de la poésie, mais en fait ces deux intérêts sont intrinsèquement liés pour Calder. « Il saisit le lien inextricable entre les apparences immédiates et les forces cachées qui forment notre monde. Le lyrisme des œuvres….est intimement lié au génie de Calder qui lui fait transformer en art une enquête sur la nature d’un monde considéré habituellement comme étant du domaine de la physique, une façon de voir inaugurée non pas par les artistes mais par les textes fondateurs d’Euclide et d’Isaac Newton. Sans être un scientifique au sens traditionnel, Calder est mû par le désir, fréquent chez les penseurs du 20ème siècle, de voir la poésie du quotidien modelée par des principes et des lois jusque là invisibles. Nous oublions parfois que la relation intime existant entre la science, l’alchimie et toutes sortes de magie, tenue pour naturelle au début des temps modernes, était encore une facteur fortement à l’œuvre au début du XXème siècle », in Calder and Abstraction: From Avant-Garde to Iconic, (De L’Avant-garde à l’emblématique, catalogue d’exposition, Los Angeles County Museum of Art, 2013, p. 41). En effet, l’utilisation du métal industriel par Calder pour ses sculptures et ses mobiles est un élément particulièrement remarquable de son travail artistique. Rarement utilisé en art avant Calder, le métal servait à construire les gratte-ciels, les monuments, les navires et les avions du monde nouveau du début du XXème siècle. Coupé, tordu et plié, le métal et le fil de fer des sculptures de Calder représentent non seulement une innovation technique en art, mais aussi un médium ayant une une charge idéologique. Dans Sans titre Calder s’empare de ce symbole de l’industrie et du pouvoir et grâce à la dextérité de ses mains et de ses pinces, il recrée la magie et la beauté de la nature à partir de la forme brute.
Les mobiles de Calder sont légers et joyeux, mais ce sont aussi des investigations rigoureuses et classiques de la forme pure, de la couleur pure et de la composition pure. Les sculptures de Calder marient le noir, le blanc et les couleurs primaires à des formes abstraites; réduites à l’essentiel, tout détail externe est supprimé afin de se concentrer sur la forme et sa réalisation dans l’espace. Méticuleusement conçue et fabriquée, chaque partie du mobile doit être disposé de façon précise afin de préserver l’équilibre de toute la structure. Le traitement des problèmes formels de la troisième dimension en art n’est pas étranger à Calder, cependant. En tant qu’artiste, il poursuit la tradition de son père et de son grand-père, tous deux des sculpteurs américains reconnus. Des fontaines et des statues, à de nombreux endroits dans la ville de Philadelphie en particulier, témoignent de leur œuvre de sculpteurs. Calder reprend le flambeau, de façon extraordinairement personnelle, intégrant la modernité dans la scupture, que ce soit dans son choix de l’abstraction, celui du mouvement ou des matériaux trouvés et industriels, à partir desquels il crée ses gracieux mobiles.
The French existentialist philosopher Jean-Paul Sartre, in his famous essay on Calder’s work in the 1940s, succinctly summed up the grace, poetry and sheer joy of Calder’s work, “A Mobile: a little local fiesta; an object defined by its movement and non-existent without it; a flower that withers as soon as it comes to a standstill; a pure stream of movement in the same way as there are pure streams of light. ...They simple are: they are absolutes. ...The forces at work are too numerous and complicated for any human mind, even that of their creator, to be able to foresee all of their combinations. For each of them Calder establishes a general fated course of movement, then abandons them to it: time, sun, heat and wind will determine each particular dance. Thus the object is always midway between the servility of the statue and the independence of natural events. Each of its twists and turns is an inspiration of the moment” (J. Sartre, “Les Mobiles des Calder,” in Alexander Calder: Mobiles, Stabiles, Constellations, exh. cat., Galerie Louis Carré, Paris, 1946). This sentiment was echoed years later by the artist himself who summed up the essence of his work. “When everything goes right,” he once said “a mobile is a piece of poetry that dances with the joy of life” (A. Calder, Calder, London, 2004, p. 261).
Often described as drawings in space due to their fluidity and loose, gestural confidence that is similar to a line drawn on paper, Calder’s mobiles are celebrated for their departure from previously accepted forms of sculpture. Before the creation of Calder’s first mobile in 1931, sculptures were conventionally built according to the precepts of mass, volume and a base, but Calder introduced a sense of openness and transparence with his mobiles, and effectively liberated sculpture from the fixed pedestal. As seen in Untitled, Calder’s mobiles extend outward into space, radiating endlessly morphing patterns and producing a sensation of animated movement. Despite the economic recessions, social revolutions, global conflicts and traumatic wars that presided over the early 20th century when Calder began his career as an artist, he maintained a positive attitude which can be traced back to the artist’s youth in Paris and the United States in the 1920s and 1930s, when he associated with a diverse circle of European and American avant-garde artists including Marcel Duchamp, Jean Arp, Man Ray, Joan Miró, Martha Graham, Piet Mondrian and more. Working as an illustrator and toy designer and also fashioning circus figures out of wire, Calder developed a unique style that joined the erudite strains of modernism with popular culture. His predilections for ebullient content, innovative form and metal and wire as witnessed in these early years became some of the defining characteristics of his oeuvre, and ultimately culminated in such mature mobiles as Untitled.
Another emblematic trait of Calder’s sculptures is movement, which was influenced by both the artist’s background in physics and his penchant for poetry. Having studied mechanical engineering, Calder was intrigued by the innate order of the world and the unseen forces at work keeping things moving forward. This interest in science and mathematics might seem opposed at first to the more romantic associations of poetry, but, in fact, the two interests were intricately linked for Calder.“He grasped the inextricable relationship between immediate appearances and the hidden forces that shape our world. The lyricism of the works…has everything to do with Calder’s genius for turning to art’s advantage an investigation of the nature of the world generally believed to be the purview of physics, a way of seeing inaugurated not by artists but by the primary texts of Euclid and Isaac Newton. Calder, although not a scientist in any traditional sense, was moved by a desire, common among early 20th century thinkers, to see the poetry of everyday life as shaped by heretofore invisible principles and laws. We sometimes forget that the intimate relationship between science and alchemy and magic of all kinds, taken for granted in early modern times, was still very much a factor around the turn of the century” (J. Perl, “Sensibility and Science,” in Calder and Abstraction: From Avant-Garde to Iconic, exh. cat., Los Angeles County Museum of Art, 2013, p. 41). Indeed, Calder’s adoption of industrial metal in his sculptures and mobiles is particularly notable among his many artistic achievements. Rarely used in fine art before Calder, metal built the skyscrapers, automobiles, monuments, ships and airplanes of the new, modernized world of the early 20th century, and it changed the face of cities across the world. Cut, bent and folded, the metal and wire in Calder’s sculptures represented not only a technical innovation in art, but also an ideologically charged material. In Untitled, Calder has taken this symbol of industry and power and, through the deft skill of his hands and pliers, coaxed the magic and beauty of nature from its brute form.
While lighthearted and joyful, Calder’s mobiles are also rigorous and classical investigations into pure form, pure color and pure composition. Featuring black, white and primary colors in tandem with abstracted shapes, Calder’s sculptures pare away any extraneous detail to simply focus on form and its realization in space. Meticulously designed and crafted, each piece of the mobile must be placed precisely so as to keep the whole of the structure in balance. Grappling with these formal problems of the third dimension in art was not unusual to Calder, however. As an artist, he was continuing the tradition of his father and grandfather, both of whom had been celebrated American sculptors. Fountains and figures throughout the urban fabric of Philadelphia in particular form enduring tributes to their legacy as sculptors. Calder took up their mantle, yet did so in a hugely idiosyncratic way that embraced modernity, be it in his embrace of abstraction, his embrace of movement or his embrace of the found and industrial materials from which he created his graceful mobiles.
Jean-Paul Sartre dans son célèbre essai sur le travail de Calder dans les années 1940 résume de façon succincte la grâce, la poésie et la joie pure du travail de Calder : « Un mobile : une petite fête locale ; un objet défini par son mouvement, qui n’existe pas en dehors ; une fleur qui se fane dès qu’elle s’arrête ; un jeu pur de mouvement comme il y a de purs jeux de lumière…Ils sont, voilà tout…Ils ont trop de ressorts et trop compliquées pour qu’une tête humaine puisse prévoir toutes leurs combinaisons, même celle de leur créateur. Pour chacun d’eux Calder établit un destin général de mouvement, puis il l’y abandonne : c’est l’heure, le soleil, la chaleur, le vent qui décideront de chaque danse particulière. Ainsi l’objet demeure toujours à mi-chemin entre la servilité de la statue et l’indépendance des évènements naturels ; chacune de ses évolutions est une inspiration du moment » (J. Sartre, “Les Mobiles des Calder,” in Alexander Calder: Mobiles, Stabiles, Constellations, catalogue exposition Galerie Louis Carré, Paris, 1946). L’artiste lui-même se fera l’écho de ce sentiment des années plus tard, lorsqu’il résume l’essence de son travail ainsi : « Lorsque tout se passe bien, un mobile est un élément de poésie que fait danser la joie de vivre. » (A. Calder, Calder, Londres, 2004, p. 261).
Souvent décrits comme des dessins dans l’espace à cause de leur fluidité et de leur liberté gestuelle semblable à une ligne dessinée sur le papier, les mobiles de Calder sont salués pour leur innovation par rapport aux formes traditionnelles de la sculpture. Avant la création du premier mobile de Calder en 1931, la sculpture se fait dans le respect des canons de masse et de volume, sur une base, Calder introduit un sentiment d’ouverture et de transparence avec ses mobiles et en fait, libère la sculpture de son piédestal fixe. Comme on peut le voir dans Sans titre, les mobiles de Calder s’ouvrent dans l’espace vers l’extérieur, développant des formes infiniment changeantes et produisant un sentiment de mouvement animé. Malgré les récessions économiques, les révolutions sociales, les conflits mondiaux et les guerres traumatisantes du début du 20ème siècle lorsque Calder entame sa carrière, il conserve une attitude positive que l’on peut rapprocher de la jeunesse de l’artiste à Paris et aux États-Unis dans les années 1920 et 1930, lorsqu’il fréquente un cercle varié d’artistes d’avant-garde européens et américains, y compris Marcel Duchamp, Jean Arp, Man Ray, Joan Miró, Martha Graham, Piet Mondrian et d’autres encore. Calder travaille comme illustrateur et créateur de jouets, il fabrique également des personnages de cirque en fil de fer et développe un style unique qui allie les tendances érudites du modernisme et la culture populaire. Sa prédilection pour l’exubérance du contenu, les formes innovatrices et le métal et le fil de fer, comme au cours de ces premières années, définit certaines des caractéristiques de son œuvre et termine en apogée avec les mobiles de sa maturité comme Sans titre.
L’autre caractéristique emblématique des sculptures de Calder est le mouvement, influencé à la fois par les connaissances en physique de Calder et par son goûtt pour la poésie. Ayant étudié l’ingénierie mécanique, Calder est curieux de l’ordre inné du monde et des forces invisibles à l’œuvre qui font constamment avancer les choses. Son intérêt pour la science et les mathématiques pourrait sembler de premier abord contraire aux associations plus romantiques de la poésie, mais en fait ces deux intérêts sont intrinsèquement liés pour Calder. « Il saisit le lien inextricable entre les apparences immédiates et les forces cachées qui forment notre monde. Le lyrisme des œuvres….est intimement lié au génie de Calder qui lui fait transformer en art une enquête sur la nature d’un monde considéré habituellement comme étant du domaine de la physique, une façon de voir inaugurée non pas par les artistes mais par les textes fondateurs d’Euclide et d’Isaac Newton. Sans être un scientifique au sens traditionnel, Calder est mû par le désir, fréquent chez les penseurs du 20ème siècle, de voir la poésie du quotidien modelée par des principes et des lois jusque là invisibles. Nous oublions parfois que la relation intime existant entre la science, l’alchimie et toutes sortes de magie, tenue pour naturelle au début des temps modernes, était encore une facteur fortement à l’œuvre au début du XXème siècle », in Calder and Abstraction: From Avant-Garde to Iconic, (De L’Avant-garde à l’emblématique, catalogue d’exposition, Los Angeles County Museum of Art, 2013, p. 41). En effet, l’utilisation du métal industriel par Calder pour ses sculptures et ses mobiles est un élément particulièrement remarquable de son travail artistique. Rarement utilisé en art avant Calder, le métal servait à construire les gratte-ciels, les monuments, les navires et les avions du monde nouveau du début du XXème siècle. Coupé, tordu et plié, le métal et le fil de fer des sculptures de Calder représentent non seulement une innovation technique en art, mais aussi un médium ayant une une charge idéologique. Dans Sans titre Calder s’empare de ce symbole de l’industrie et du pouvoir et grâce à la dextérité de ses mains et de ses pinces, il recrée la magie et la beauté de la nature à partir de la forme brute.
Les mobiles de Calder sont légers et joyeux, mais ce sont aussi des investigations rigoureuses et classiques de la forme pure, de la couleur pure et de la composition pure. Les sculptures de Calder marient le noir, le blanc et les couleurs primaires à des formes abstraites; réduites à l’essentiel, tout détail externe est supprimé afin de se concentrer sur la forme et sa réalisation dans l’espace. Méticuleusement conçue et fabriquée, chaque partie du mobile doit être disposé de façon précise afin de préserver l’équilibre de toute la structure. Le traitement des problèmes formels de la troisième dimension en art n’est pas étranger à Calder, cependant. En tant qu’artiste, il poursuit la tradition de son père et de son grand-père, tous deux des sculpteurs américains reconnus. Des fontaines et des statues, à de nombreux endroits dans la ville de Philadelphie en particulier, témoignent de leur œuvre de sculpteurs. Calder reprend le flambeau, de façon extraordinairement personnelle, intégrant la modernité dans la scupture, que ce soit dans son choix de l’abstraction, celui du mouvement ou des matériaux trouvés et industriels, à partir desquels il crée ses gracieux mobiles.
The French existentialist philosopher Jean-Paul Sartre, in his famous essay on Calder’s work in the 1940s, succinctly summed up the grace, poetry and sheer joy of Calder’s work, “A Mobile: a little local fiesta; an object defined by its movement and non-existent without it; a flower that withers as soon as it comes to a standstill; a pure stream of movement in the same way as there are pure streams of light. ...They simple are: they are absolutes. ...The forces at work are too numerous and complicated for any human mind, even that of their creator, to be able to foresee all of their combinations. For each of them Calder establishes a general fated course of movement, then abandons them to it: time, sun, heat and wind will determine each particular dance. Thus the object is always midway between the servility of the statue and the independence of natural events. Each of its twists and turns is an inspiration of the moment” (J. Sartre, “Les Mobiles des Calder,” in Alexander Calder: Mobiles, Stabiles, Constellations, exh. cat., Galerie Louis Carré, Paris, 1946). This sentiment was echoed years later by the artist himself who summed up the essence of his work. “When everything goes right,” he once said “a mobile is a piece of poetry that dances with the joy of life” (A. Calder, Calder, London, 2004, p. 261).
Often described as drawings in space due to their fluidity and loose, gestural confidence that is similar to a line drawn on paper, Calder’s mobiles are celebrated for their departure from previously accepted forms of sculpture. Before the creation of Calder’s first mobile in 1931, sculptures were conventionally built according to the precepts of mass, volume and a base, but Calder introduced a sense of openness and transparence with his mobiles, and effectively liberated sculpture from the fixed pedestal. As seen in Untitled, Calder’s mobiles extend outward into space, radiating endlessly morphing patterns and producing a sensation of animated movement. Despite the economic recessions, social revolutions, global conflicts and traumatic wars that presided over the early 20th century when Calder began his career as an artist, he maintained a positive attitude which can be traced back to the artist’s youth in Paris and the United States in the 1920s and 1930s, when he associated with a diverse circle of European and American avant-garde artists including Marcel Duchamp, Jean Arp, Man Ray, Joan Miró, Martha Graham, Piet Mondrian and more. Working as an illustrator and toy designer and also fashioning circus figures out of wire, Calder developed a unique style that joined the erudite strains of modernism with popular culture. His predilections for ebullient content, innovative form and metal and wire as witnessed in these early years became some of the defining characteristics of his oeuvre, and ultimately culminated in such mature mobiles as Untitled.
Another emblematic trait of Calder’s sculptures is movement, which was influenced by both the artist’s background in physics and his penchant for poetry. Having studied mechanical engineering, Calder was intrigued by the innate order of the world and the unseen forces at work keeping things moving forward. This interest in science and mathematics might seem opposed at first to the more romantic associations of poetry, but, in fact, the two interests were intricately linked for Calder.“He grasped the inextricable relationship between immediate appearances and the hidden forces that shape our world. The lyricism of the works…has everything to do with Calder’s genius for turning to art’s advantage an investigation of the nature of the world generally believed to be the purview of physics, a way of seeing inaugurated not by artists but by the primary texts of Euclid and Isaac Newton. Calder, although not a scientist in any traditional sense, was moved by a desire, common among early 20th century thinkers, to see the poetry of everyday life as shaped by heretofore invisible principles and laws. We sometimes forget that the intimate relationship between science and alchemy and magic of all kinds, taken for granted in early modern times, was still very much a factor around the turn of the century” (J. Perl, “Sensibility and Science,” in Calder and Abstraction: From Avant-Garde to Iconic, exh. cat., Los Angeles County Museum of Art, 2013, p. 41). Indeed, Calder’s adoption of industrial metal in his sculptures and mobiles is particularly notable among his many artistic achievements. Rarely used in fine art before Calder, metal built the skyscrapers, automobiles, monuments, ships and airplanes of the new, modernized world of the early 20th century, and it changed the face of cities across the world. Cut, bent and folded, the metal and wire in Calder’s sculptures represented not only a technical innovation in art, but also an ideologically charged material. In Untitled, Calder has taken this symbol of industry and power and, through the deft skill of his hands and pliers, coaxed the magic and beauty of nature from its brute form.
While lighthearted and joyful, Calder’s mobiles are also rigorous and classical investigations into pure form, pure color and pure composition. Featuring black, white and primary colors in tandem with abstracted shapes, Calder’s sculptures pare away any extraneous detail to simply focus on form and its realization in space. Meticulously designed and crafted, each piece of the mobile must be placed precisely so as to keep the whole of the structure in balance. Grappling with these formal problems of the third dimension in art was not unusual to Calder, however. As an artist, he was continuing the tradition of his father and grandfather, both of whom had been celebrated American sculptors. Fountains and figures throughout the urban fabric of Philadelphia in particular form enduring tributes to their legacy as sculptors. Calder took up their mantle, yet did so in a hugely idiosyncratic way that embraced modernity, be it in his embrace of abstraction, his embrace of movement or his embrace of the found and industrial materials from which he created his graceful mobiles.