Lot Essay
L’œuvre figure au catalogue raisonné des peintures de Jean Bazaine, établi par Jean-Pierre Greff, sous la référence H–1956–13.
Inspirés par la nature environnante de Saint-Etienne, autour de Rochetaillée, où Bazaine avait alors l’habitude de rejoindre son ami Jean Dasté, ces paysages d’une période assez austère cristallisent les sensations vives d’une perpétuelle conspiration des forces élémentaires. Rien de moins que des pierres inertes, fissurées par la lumière, des paysages plissés et fracturés par leurs tensions internes, où l’élément minéral répond à un tempérament lyrique qui ne peut se résoudre à adopter une configuration stable. Dans ces toiles que l’on dirait inscrites, le fond que constitue la paroi rocheuse projette son chaos à la surface des strates. A l’instar de Pierre (1955, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf), dont elle est formellement proche, mais dans un format plus ample, Mars, le torrent s’apparente au Ruissellement (1955, coll. part., Allemagne) d’une eau fossile, ou d’une roche gelée. Ces figures symétriques comportent une ambivalence constitutive d’une imagination de la matière minérale et fluide. Une particularité qui ne cessera dès lors de travailler l’œuvre de Bazaine alors même que terres et rochers se trouvent progressivement immergés dans une eau qui sourdait de toutes parts. Mars le torrent est assurément une œuvre majeure, emblématique des années 1955 – 1957.
Inspired by the nature of Saint-Etienne, around Rochetaillée, where Bazaine used to meet his friend Jean Dasté, these landscapes belogning to a rather austere period crystallize vivid sensations of a perpetual conspiracy of elementary forces. Nothing less than inert stones, cracked by light, and landscapes, folded and fractured by internal tensions. A scenery where the same mineral element meets a lyrical temperament that does not seem incline to adopt a stable configuration. In these paintings the bottom of the rock wall projects its chaos on the upper layers. Like in Pierre (1955, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf), which the present work is formally close to, although it has a larger format, Mars, le torrent also reminds us of Ruissellement (1955, private collection, Germany) of fossil water or of frozen rock. These symmetrical figures include a constitutive ambivalence of an imagination of the mineral and fluid material. This characteristic trait will therefore be recurrent in Bazaine's oeuvre as land and rocks are gradually immersed in water, welled from all sides. Mars, le torrent is undeniably an emblematic and major work of the years 1955-1957.
Jean-Pierre GREFF
Inspirés par la nature environnante de Saint-Etienne, autour de Rochetaillée, où Bazaine avait alors l’habitude de rejoindre son ami Jean Dasté, ces paysages d’une période assez austère cristallisent les sensations vives d’une perpétuelle conspiration des forces élémentaires. Rien de moins que des pierres inertes, fissurées par la lumière, des paysages plissés et fracturés par leurs tensions internes, où l’élément minéral répond à un tempérament lyrique qui ne peut se résoudre à adopter une configuration stable. Dans ces toiles que l’on dirait inscrites, le fond que constitue la paroi rocheuse projette son chaos à la surface des strates. A l’instar de Pierre (1955, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf), dont elle est formellement proche, mais dans un format plus ample, Mars, le torrent s’apparente au Ruissellement (1955, coll. part., Allemagne) d’une eau fossile, ou d’une roche gelée. Ces figures symétriques comportent une ambivalence constitutive d’une imagination de la matière minérale et fluide. Une particularité qui ne cessera dès lors de travailler l’œuvre de Bazaine alors même que terres et rochers se trouvent progressivement immergés dans une eau qui sourdait de toutes parts. Mars le torrent est assurément une œuvre majeure, emblématique des années 1955 – 1957.
Inspired by the nature of Saint-Etienne, around Rochetaillée, where Bazaine used to meet his friend Jean Dasté, these landscapes belogning to a rather austere period crystallize vivid sensations of a perpetual conspiracy of elementary forces. Nothing less than inert stones, cracked by light, and landscapes, folded and fractured by internal tensions. A scenery where the same mineral element meets a lyrical temperament that does not seem incline to adopt a stable configuration. In these paintings the bottom of the rock wall projects its chaos on the upper layers. Like in Pierre (1955, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf), which the present work is formally close to, although it has a larger format, Mars, le torrent also reminds us of Ruissellement (1955, private collection, Germany) of fossil water or of frozen rock. These symmetrical figures include a constitutive ambivalence of an imagination of the mineral and fluid material. This characteristic trait will therefore be recurrent in Bazaine's oeuvre as land and rocks are gradually immersed in water, welled from all sides. Mars, le torrent is undeniably an emblematic and major work of the years 1955-1957.
Jean-Pierre GREFF