Lot Essay
Venise a produit la majeure partie des miroirs italiens. Les glaceries de Murano détenant le quasi-monopole de cette production, reçoivent jusque dans les années 1650 presque toutes les commandes d’Europe marquant ainsi le début d’un nouveau cycle pour les miroirs précieux.
La découverte de la glace engendrera une réelle métamorphose des formes qui l’ornent. Les cadres servant à protéger les miroirs prennent des aspects variés. Jusqu’au XVIIIe siècle les miroitiers de Venise ont su d’adapter aux gouts des époques pour séduire les grands collectionneurs. Souvent extravagants, ils peuvent être sommés de frontons feuillagés et décorés de cartouches, à décor coloré et gravé, dans la mouvance baroque puis rococo qui caractérise l’art de la Sérénissime révélant l’adaptabilité des verriers. Au XVIIIe siècle le miroir étamé est gravé et encastré dans des moulures ornées de bois sculpté doré comme cela est le cas pour notre présent lot qui présente des cartouches asymétriques, mais également des motifs de branches et de feuillages déchiquetées. Quelques ornemanistes se sont d’ailleurs intéressés au problème de la bordure du miroir tel Piranèse (1720-1778) qui dessinera des glaces de cheminée dans le style néoclassique.
Interviennent également différentes étapes consistant à réaliser le décor de la glace en elle-même. En effet, elles peuvent être gravées à l’aide de pointes de diamant ou à l’acide. Ces décors gravés apportant du relief sont très en vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles et les thématiques oscillent entre scènes bibliques et profanes, attributs guerriers et figures allégoriques. Notre suite de quatre miroirs encadrés de bois doré comporte des décors gravés de scène bibliques tel Eliezer et Rebecca ou encore la vie de Moïse. Ils illustrent certainement ce que la cité des Doges a produit de plus élégant.
Most of the mirrors produced in Italy were executed in Venice. With a virtual monopoly on the production of glass, the manufactures of Murano received the majority of the commissions from Europe until the 1650s, which marked the start of a new era in the production of precious mirrors.
The discovery of the mirror plate lead to a re-invention of the frames which surrounded it. The mirror frames designed to protect the plates took on various forms and styles. Until the 18th century, Venitian glass manufactures were able to adapt to constantly evolving tastes in order to appeal to their fashionable patrons. Often famboyant, these mirror frames were typically surmounted by foliate-carved pediments centred with cartouches, either polychrome-decorated or engraved, in the baroque and later rococo styles which characterise the art of the Serenissima, and reveal the adaptability and fexibility of its most accomplished craftsmen. In the 18th century, the mirror plates were engraved and inset within gilded moulded surrounds, featuring asymetrical cartouches and naturalistic foliage and branches, as is the case on the present mirrors. Several ornemanistes worked on designs for mirror surrounds, as did Piranesi (1720-1778) for overmantel mirrors in the neoclassical style.
As to the decoration of the plate itself, it can be engraved or etched using acid or a diamond tool. This type of engraved or etched decoration in relief was rather fashionable in the 17th and 18th century and the subjects depicted ranged from biblical to secular, and from martial to allegorical.
The suite of four giltwood mirrors presented here feature engraved decoration depicting biblical scenes such as Eliezer and Rebecca or the Life of Moses; and undoubtedly rank amongst the most elegant Venetian mirrors produced at the time.
La découverte de la glace engendrera une réelle métamorphose des formes qui l’ornent. Les cadres servant à protéger les miroirs prennent des aspects variés. Jusqu’au XVIIIe siècle les miroitiers de Venise ont su d’adapter aux gouts des époques pour séduire les grands collectionneurs. Souvent extravagants, ils peuvent être sommés de frontons feuillagés et décorés de cartouches, à décor coloré et gravé, dans la mouvance baroque puis rococo qui caractérise l’art de la Sérénissime révélant l’adaptabilité des verriers. Au XVIIIe siècle le miroir étamé est gravé et encastré dans des moulures ornées de bois sculpté doré comme cela est le cas pour notre présent lot qui présente des cartouches asymétriques, mais également des motifs de branches et de feuillages déchiquetées. Quelques ornemanistes se sont d’ailleurs intéressés au problème de la bordure du miroir tel Piranèse (1720-1778) qui dessinera des glaces de cheminée dans le style néoclassique.
Interviennent également différentes étapes consistant à réaliser le décor de la glace en elle-même. En effet, elles peuvent être gravées à l’aide de pointes de diamant ou à l’acide. Ces décors gravés apportant du relief sont très en vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles et les thématiques oscillent entre scènes bibliques et profanes, attributs guerriers et figures allégoriques. Notre suite de quatre miroirs encadrés de bois doré comporte des décors gravés de scène bibliques tel Eliezer et Rebecca ou encore la vie de Moïse. Ils illustrent certainement ce que la cité des Doges a produit de plus élégant.
Most of the mirrors produced in Italy were executed in Venice. With a virtual monopoly on the production of glass, the manufactures of Murano received the majority of the commissions from Europe until the 1650s, which marked the start of a new era in the production of precious mirrors.
The discovery of the mirror plate lead to a re-invention of the frames which surrounded it. The mirror frames designed to protect the plates took on various forms and styles. Until the 18th century, Venitian glass manufactures were able to adapt to constantly evolving tastes in order to appeal to their fashionable patrons. Often famboyant, these mirror frames were typically surmounted by foliate-carved pediments centred with cartouches, either polychrome-decorated or engraved, in the baroque and later rococo styles which characterise the art of the Serenissima, and reveal the adaptability and fexibility of its most accomplished craftsmen. In the 18th century, the mirror plates were engraved and inset within gilded moulded surrounds, featuring asymetrical cartouches and naturalistic foliage and branches, as is the case on the present mirrors. Several ornemanistes worked on designs for mirror surrounds, as did Piranesi (1720-1778) for overmantel mirrors in the neoclassical style.
As to the decoration of the plate itself, it can be engraved or etched using acid or a diamond tool. This type of engraved or etched decoration in relief was rather fashionable in the 17th and 18th century and the subjects depicted ranged from biblical to secular, and from martial to allegorical.
The suite of four giltwood mirrors presented here feature engraved decoration depicting biblical scenes such as Eliezer and Rebecca or the Life of Moses; and undoubtedly rank amongst the most elegant Venetian mirrors produced at the time.