Lot Essay
Cette élégante table à écrire néoclassique, issue d’un corpus de tables typiques de David Roentgen, illustre le talent inégalé de l’ébéniste.
Alors que le commanditaire est encore inconnu, il est intéressant de noter que sur les factures de l’impératrice Catherine II de Russie - l’un de ses clients les plus importants – sont énumérées quatre tables livrées dans les années 1780 et décrites comme « quatre tables, quarries avec des balustrades, chaque piece 96m 34 ».
Trois autres tables rectangulaires, décrites à l’identique, sont répertoriées dans l’inventaire du château d’Ebersdof, l’une des résidences des princes Reuss, autre client majeur de Roentgen. L’une de ces tables est illustrée dans D. Fabian, Abraham und David Roentgen, Bad Neustadt/Saale, 1996, p. 55, cat. 79.
Raffinement de la ligne, qualité des bois choisis et des montures et plus généralement l’excellence d’exécution sont déjà caractéristiques des œuvres de jeunesse de Roentgen, telle la table ovale acquise vers 1785 par William Cavendish, duc du Devonshire (d. 1811) (W. Koeppe, cat. exp., Inventions Extravagantes : les Meubles Princiers du Roentgens, New York, 2012, p. 170, n. 48). Parmi les tables à écrire référencées mentionnons celle illustrée dans D. Fabian, op. cit., 1996, p. 91, fig. 192 ou encore celle vendue Exceptional sale, Christie’s, Londres, 7 juillet 2016, lot 328.
DAVID ROENTGEN
Né à Neuwied, fils de l’ébéniste Abraham Roentgen (1711-1793), David Roentgen (1743-1807) est l’un des plus grands ébénistes de son époque. David rentre dans l’atelier de son père en 1757 et en prend la direction en 1772. Doté d’un vrai sens des affaires, il transforme l’atelier familial en une véritable entreprise pan-européenne, surpassant ainsi tous ses pairs au XVIIIe siècle, proposant des meubles particulièrement raffinés également caractérisés par des mécanismes et des dessins élaborés.
L’un de ses premiers clients internationaux est Charles, duc de Lorraine (1712-1780), gouverneur des Pays-Bas autrichiens, frère de l’empereur François Ier, époux de Marie-Thérèse et également oncle de la reine de France Marie-Antoinette. En 1774, Roentgen se rend à Paris pour se familiariser avec le néoclassicisme - dernier style en vogue dans la capitale européenne du goût – qu’il retranscrit dans ses meubles à partir de la fin des années 1770. C’est très probablement Charles de Lorraine qui lui procure l’invitation tant souhaitée à la cour française lors de son deuxième séjour à Paris en 1779. Il vend quelques meubles à Louis XVI et à Marie-Antoinette qui lui accordent alors le titre d’ébéniste-mécanicien du Roi et de la Reine. Tel un sésame, ce titre lui ouvre les portes de toutes les cours européennes tout comme les châteaux des électeurs de Hesse, de Saxe, des ducs de Wurtemberg et des marquis de Baden.
Reçu finalement à la maîtrise en 1780, lui permettant ainsi d'établir son propre atelier parisien, Roentgen nomme représentant parisien Jean-Gottlieb Frost.
Cette table est typique des meubles fournis à la fois par Frost via Neuwied mais il est également possible qu'elle ait été produite par Frost d’après les dessins de Roentgen.
En 1785, Roentgen quitte Paris et Frost annonce reprendre l’atelier parisien de Roentgen, cependant, un lien étroit avec Roentgen à Neuwied est maintenu et il est probable que Frost continue de recevoir des meubles d’Allemagne avant de cesser son activité en 1789.
Alors que le commanditaire est encore inconnu, il est intéressant de noter que sur les factures de l’impératrice Catherine II de Russie - l’un de ses clients les plus importants – sont énumérées quatre tables livrées dans les années 1780 et décrites comme « quatre tables, quarries avec des balustrades, chaque piece 96m 34 ».
Trois autres tables rectangulaires, décrites à l’identique, sont répertoriées dans l’inventaire du château d’Ebersdof, l’une des résidences des princes Reuss, autre client majeur de Roentgen. L’une de ces tables est illustrée dans D. Fabian, Abraham und David Roentgen, Bad Neustadt/Saale, 1996, p. 55, cat. 79.
Raffinement de la ligne, qualité des bois choisis et des montures et plus généralement l’excellence d’exécution sont déjà caractéristiques des œuvres de jeunesse de Roentgen, telle la table ovale acquise vers 1785 par William Cavendish, duc du Devonshire (d. 1811) (W. Koeppe, cat. exp., Inventions Extravagantes : les Meubles Princiers du Roentgens, New York, 2012, p. 170, n. 48). Parmi les tables à écrire référencées mentionnons celle illustrée dans D. Fabian, op. cit., 1996, p. 91, fig. 192 ou encore celle vendue Exceptional sale, Christie’s, Londres, 7 juillet 2016, lot 328.
DAVID ROENTGEN
Né à Neuwied, fils de l’ébéniste Abraham Roentgen (1711-1793), David Roentgen (1743-1807) est l’un des plus grands ébénistes de son époque. David rentre dans l’atelier de son père en 1757 et en prend la direction en 1772. Doté d’un vrai sens des affaires, il transforme l’atelier familial en une véritable entreprise pan-européenne, surpassant ainsi tous ses pairs au XVIIIe siècle, proposant des meubles particulièrement raffinés également caractérisés par des mécanismes et des dessins élaborés.
L’un de ses premiers clients internationaux est Charles, duc de Lorraine (1712-1780), gouverneur des Pays-Bas autrichiens, frère de l’empereur François Ier, époux de Marie-Thérèse et également oncle de la reine de France Marie-Antoinette. En 1774, Roentgen se rend à Paris pour se familiariser avec le néoclassicisme - dernier style en vogue dans la capitale européenne du goût – qu’il retranscrit dans ses meubles à partir de la fin des années 1770. C’est très probablement Charles de Lorraine qui lui procure l’invitation tant souhaitée à la cour française lors de son deuxième séjour à Paris en 1779. Il vend quelques meubles à Louis XVI et à Marie-Antoinette qui lui accordent alors le titre d’ébéniste-mécanicien du Roi et de la Reine. Tel un sésame, ce titre lui ouvre les portes de toutes les cours européennes tout comme les châteaux des électeurs de Hesse, de Saxe, des ducs de Wurtemberg et des marquis de Baden.
Reçu finalement à la maîtrise en 1780, lui permettant ainsi d'établir son propre atelier parisien, Roentgen nomme représentant parisien Jean-Gottlieb Frost.
Cette table est typique des meubles fournis à la fois par Frost via Neuwied mais il est également possible qu'elle ait été produite par Frost d’après les dessins de Roentgen.
En 1785, Roentgen quitte Paris et Frost annonce reprendre l’atelier parisien de Roentgen, cependant, un lien étroit avec Roentgen à Neuwied est maintenu et il est probable que Frost continue de recevoir des meubles d’Allemagne avant de cesser son activité en 1789.