Lot Essay
L’exceptionnelle qualité et la rareté du modèle font de ce guéridon un témoin privilégié de la transition entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle.
Le guéridon se rapproche de plusieurs rares exemplaires. Le premier est celui ayant fait partie de la collection Utheman à Saint-Pétersbourg. La seule reproduction connue de ce guéridon est celle présente dans la revue Starye gody d’avril 1908 ; elle nous indiquerait la forme initiale et probablement la plus complète de ce modèle. Monté sur de hauts socle et contre-socle triangulaires, il comprend en son centre une amphore ou un alabastre retenu par trois chaînes, ce qui devait très probablement être le cas de notre exemplaire, impliquant nécessairement que le plateau d’entretoise en marbre vert de mer ait été associé postérieurement.
La sculpture en ronde bosse et en bas-relief est à rattacher au règne de Louis XVI. Sylvie Legrand-Rossi, dans son ouvrage sur le mobilier du musée Nissim de Camondo, rapproche ce guéridon d’une paire mentionnée dans la vente de M. Lapeyrière du 9 octobre 1823, lot 38 et provenant de la collection du marquis de Drée : « deux tables rondes et deux plinthes triangulaires, porphyre vert et blanc, serpentin antique le plus beau, montées en athéniennes, sur trois pieds en chimère, en bronze au vert antique et doré ». Quelques éléments sont directement issus du vocabulaire décoratif du bronzier Pierre Gouthière (1732-1813) et notamment de son célèbre modèle de candélabre aux griffons (musée Nissim de Camondo, inv. CAM 134 ou encore vente Christie’s, Paris, 14 avril 2015, lot 256). Outre ces griffons, le guéridon reprend également la structure des candélabres de Gouthière : trois montants légèrement arqués issus des ailes de griffons surmontés de masques de satyres et le principe du vase « à l’étrusque » rattaché à des chaînes. Ce sont certainement ces éléments qui ont incité Alexandre Benois, important historien de l’art russe et auteur de l’article sur la collection Utheman, à l’attribuer à Gouthière dans son article de 1908.
Un second exemplaire a été acheté par le comte Moïse de Camondo auprès de l’antiquaire Seligmann en 1900, puis placé dans le Grand Salon (inv. CAM 137). Il est quant à lui attribué à Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) depuis l’ouvrage de Jean Messelet en 1936, notamment pour la qualité de sa sculpture et sa datation, à la jonction de deux siècles.
Un autre guéridon est référencé dans la collection Helena Rubinstein (vente Parke-Bernet Galleries, New York, 22-23 avril 1966, lot 501) qui fit partie par la suite de la collection John T. Dorrance (vente Sotheby’s, New York, 20-21 octobre 1989, lot 822). Quelques petites différences sont à relever. Ce guéridon comporte des guirlandes retenues par les têtes de satyres, comme l’exemplaire de Camondo mais en bronze patiné et non doré. Le nôtre est par contre composé d’anneaux. La base est formée par plusieurs socles et contre-socles à canaux et feuilles d’acanthe et il est fait usage du marbre bleu Turquin. Celui de Camondo est couvert d’un plateau en marbre Turquin de Caunes alors que celui ici présenté est en marbre vert de mer.
Le guéridon se rapproche de plusieurs rares exemplaires. Le premier est celui ayant fait partie de la collection Utheman à Saint-Pétersbourg. La seule reproduction connue de ce guéridon est celle présente dans la revue Starye gody d’avril 1908 ; elle nous indiquerait la forme initiale et probablement la plus complète de ce modèle. Monté sur de hauts socle et contre-socle triangulaires, il comprend en son centre une amphore ou un alabastre retenu par trois chaînes, ce qui devait très probablement être le cas de notre exemplaire, impliquant nécessairement que le plateau d’entretoise en marbre vert de mer ait été associé postérieurement.
La sculpture en ronde bosse et en bas-relief est à rattacher au règne de Louis XVI. Sylvie Legrand-Rossi, dans son ouvrage sur le mobilier du musée Nissim de Camondo, rapproche ce guéridon d’une paire mentionnée dans la vente de M. Lapeyrière du 9 octobre 1823, lot 38 et provenant de la collection du marquis de Drée : « deux tables rondes et deux plinthes triangulaires, porphyre vert et blanc, serpentin antique le plus beau, montées en athéniennes, sur trois pieds en chimère, en bronze au vert antique et doré ». Quelques éléments sont directement issus du vocabulaire décoratif du bronzier Pierre Gouthière (1732-1813) et notamment de son célèbre modèle de candélabre aux griffons (musée Nissim de Camondo, inv. CAM 134 ou encore vente Christie’s, Paris, 14 avril 2015, lot 256). Outre ces griffons, le guéridon reprend également la structure des candélabres de Gouthière : trois montants légèrement arqués issus des ailes de griffons surmontés de masques de satyres et le principe du vase « à l’étrusque » rattaché à des chaînes. Ce sont certainement ces éléments qui ont incité Alexandre Benois, important historien de l’art russe et auteur de l’article sur la collection Utheman, à l’attribuer à Gouthière dans son article de 1908.
Un second exemplaire a été acheté par le comte Moïse de Camondo auprès de l’antiquaire Seligmann en 1900, puis placé dans le Grand Salon (inv. CAM 137). Il est quant à lui attribué à Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) depuis l’ouvrage de Jean Messelet en 1936, notamment pour la qualité de sa sculpture et sa datation, à la jonction de deux siècles.
Un autre guéridon est référencé dans la collection Helena Rubinstein (vente Parke-Bernet Galleries, New York, 22-23 avril 1966, lot 501) qui fit partie par la suite de la collection John T. Dorrance (vente Sotheby’s, New York, 20-21 octobre 1989, lot 822). Quelques petites différences sont à relever. Ce guéridon comporte des guirlandes retenues par les têtes de satyres, comme l’exemplaire de Camondo mais en bronze patiné et non doré. Le nôtre est par contre composé d’anneaux. La base est formée par plusieurs socles et contre-socles à canaux et feuilles d’acanthe et il est fait usage du marbre bleu Turquin. Celui de Camondo est couvert d’un plateau en marbre Turquin de Caunes alors que celui ici présenté est en marbre vert de mer.