拍品專文
Ce capriccio, dans lequel l’artiste combine un tracé à la plume et à l’encre avec des touches de lavis brun, illustre cette habileté propre au style de sa maturité. En jouant avec la réserve du papier, l’artiste permet à la lumière de s’infiltrer par la droite créant ainsi un jeu de lumière et d’ombre éblouissant. À l’exception près de quelques petites différences, cette feuille se rapproche d’un tableau ayant appartenu à Lady Leyton et qui se trouve aujourd’hui dans une collection particulière, New-York (A. Morassi, Guardi, Antonio e Francesco Guardi, Venise, 1973, I, no. 782, II, ill. 713). Un dessin avec la même composition se trouvait chez Cailleux en 1971 alors qu’un autre sans figures se trouve au Boijmans Van Beuningen Museum de Rotterdam (A. Morassi, Tutti i Disegni, Venise, 1975, no. 542, ill. 534, no. 544, ill. 535). Une troisième version était dans la collection de George A. Simonson à Londres (G.A Simonson, 'Francesco Guardi', Gazette des Beaux-Arts, troisième série, XL, décembre 1908, ill. p. 501). Une version plus grande de cette composition se trouve dans la collection Robert Lehman au Metropolitan Museum of Art de New-York (J. Byam Shaw, G. Knox, The Robert Lehman collection. Italian eighteenth-century drawings, New-York, 1987, n°34, ill.) Byam Shaw et Knox datent ce dessin autour de 1780-1790 et estiment qu’il était le fruit d’une collaboration entre l’artiste et son fils Giacomo Guardi (1764-1835) ; ce dernier serait l’auteur de l’ajout de lavis. Les figures à genoux et debout dans la partie inférieure gauche de ce dessin sont également présentes dans un autre capriccio de Francesco, qui se trouve aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art (Morassi, op. cit., no. 527, ill. 524).