L'artiste suisse arrive à Rome à l'âge de 28 ans à la fin de l'année 1776 et s'y installe pour les trente années suivantes, tout en sillonnant l'Italie et la Sicile. Il puise son inspiration en étudiant les gravures de Piranèse notamment pour sa série des Vues de Rome et de ses environs publiée avec le graveur italien Volpato dès 1780. La présente aquarelle, impressionnante par ses dimensions et son souci du détail, fait sans doute partie des nombreuses commandes réalisées pour des clients du Grand Tour, le plus souvent des aristocrates anglais, suédois et russes. L'arc de Titus, érigé à la demande de l'empereur Domitien au 1er siècle après J.-C. pour célébrer les victoires de son frère durant la guerre de Judée, a depuis tout temps fasciné les artistes de Gaspar Van Wittel à Contantin Hansen en passant par Piranèse.

Il existe une autre version de cette aquarelle avec quelques différences mais de dimensions similaires conservée au Musée des Beaux-Arts de Lausanne. C'est principalement les macchiette, ces petits personnages typiques, qui varient d'un dessin à l'autre (inv. 816 ; Abraham-Louis-Rodolphe Ducros. Un peintre suisse en Italie, cat. exp., Lausanne, Musée des Beaux-Arts, 1998, n° 1). Un autre plus petit dessin, uniquement à la plume et encre brune, également conservé à Lausanne et préparatoire à l'aquarelle, ressemble plus à un relevé topographique sans végétation ni personnages (inv. Des. 10 ; op. cit., p. 20, n° 21). L'Italien Giovanni Volpato grava une version à l'eau-forte, dont il existe plusieurs réhaussées à l'aquarelle (par exemple celle du Metropolitan Museum of Art de New York, inv. 2009.390).