Lot Essay
Avec le lot 66, nous évoquions la naissance d’un style : les “soleils d’Otala”. Ce lot nous montre l’interprétation par un artiste ultérieur du même modèle.
On notera l’emploi très audacieux d’un décor aussi complexe que totalement asymétrique, une innovation qui apparaît dans quelques œuvres Kota à la fin du XIXe. La complexification du décor jusqu’à cet emploi de l’asymétrie va dans le sens recherché d’une individualisation.
Si le décor semble complexe, il n’est toutefois pas aléatoire : il reprend un alphabet graphique utilisé par les peuples Teke (sur les masques kidumu, les planches du nkita, les torques ikorwa et les bijoux) et qui, jusqu’à un certain point, est déchiffrable.
Si un autre sculpteur tentait de reproduire fidèlement ce décor, il éprouverait probablement de grandes difficultés à le faire, et inévitablement commettrait sans doute quelques “erreurs”. Cet objet est donc par essence unique, une sorte de clé irreproductible, et, en tant que tel, un progrès dans la représentation des esprits. Hélas, l’histoire de l’art des figures de reliquaire Kota arrive ici à son terme, et nul ne sait ce que ces inventions encore en gestation auraient pu inspirer.
Avec toute la prudence qu’il convient d’avoir, il s’agit ici assez probablement d’une œuvre du sculpteur Okouele (ou Okwere selon les sources) ou d’un de ses proches (par exemple son grand père Aligni). Okouele était un sculpteur Obamba et résidait à Otala où il semble avoir travaillé depuis les années 1920. Il semble qu’il ait été considéré comme un grand maître par ses pairs. Il est mentionné brièvement dans l’ouvrage “The Way of the Ancestors” du musée Dapper (1986), dans l’ouvrage “Arts du Gabon” (page 174) de Louis Perrois, ainsi que dans le catalogue du musée des Arts et Tradition de Libreville “Gabon, culture et techniques” (1969).
Frédéric Cloth
Figure de reliquaire collecté à l’atelier du maître M. Okouele, Collection Musée des Arts et Traditions (Libreville, Gabon), inv 65.8a.1.
On notera l’emploi très audacieux d’un décor aussi complexe que totalement asymétrique, une innovation qui apparaît dans quelques œuvres Kota à la fin du XIXe. La complexification du décor jusqu’à cet emploi de l’asymétrie va dans le sens recherché d’une individualisation.
Si le décor semble complexe, il n’est toutefois pas aléatoire : il reprend un alphabet graphique utilisé par les peuples Teke (sur les masques kidumu, les planches du nkita, les torques ikorwa et les bijoux) et qui, jusqu’à un certain point, est déchiffrable.
Si un autre sculpteur tentait de reproduire fidèlement ce décor, il éprouverait probablement de grandes difficultés à le faire, et inévitablement commettrait sans doute quelques “erreurs”. Cet objet est donc par essence unique, une sorte de clé irreproductible, et, en tant que tel, un progrès dans la représentation des esprits. Hélas, l’histoire de l’art des figures de reliquaire Kota arrive ici à son terme, et nul ne sait ce que ces inventions encore en gestation auraient pu inspirer.
Avec toute la prudence qu’il convient d’avoir, il s’agit ici assez probablement d’une œuvre du sculpteur Okouele (ou Okwere selon les sources) ou d’un de ses proches (par exemple son grand père Aligni). Okouele était un sculpteur Obamba et résidait à Otala où il semble avoir travaillé depuis les années 1920. Il semble qu’il ait été considéré comme un grand maître par ses pairs. Il est mentionné brièvement dans l’ouvrage “The Way of the Ancestors” du musée Dapper (1986), dans l’ouvrage “Arts du Gabon” (page 174) de Louis Perrois, ainsi que dans le catalogue du musée des Arts et Tradition de Libreville “Gabon, culture et techniques” (1969).
Frédéric Cloth
Figure de reliquaire collecté à l’atelier du maître M. Okouele, Collection Musée des Arts et Traditions (Libreville, Gabon), inv 65.8a.1.