PAIRE DE POTS COUVERTS AUX SIRENES D'EPOQUE REGENCE
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PAIRE DE POTS COUVERTS AUX SIRENES D'EPOQUE REGENCE

Vers 1730

Details
PAIRE DE POTS COUVERTS AUX SIRENES D'EPOQUE REGENCE
Vers 1730
Porcelaine émaillée céladon gaufré à décor incisé de fleurs dans des rinceaux feuillagés, Chine, époque Kangxi (1662-1722), la monture en bronze ciselé et doré, le couvercle amovible à double dôme muni d'une prise feuillagée, le col orné d'une bordure rocaille flanquée de part et d'autre d'une sirène formant anse ; deux entailles à la monture du couvercle / A pair of Regence ormolu-mounted chinese celadon porcelain covered-vases, circa 1730

H 30 x L 32 cm I 11 ¾ x 12 ½ in
Literature
Bibliographie comparative :
C. Dreyfus, Catalogue du Mobilier du Louvre, Paris, 1922, pl. IV, n. 403.
S. Faniel (dir.), le XVIIe siècle français, Paris, 1958, p. 112.
Cat. expo. Louis XIV, Faste et décors, musée des Arts décoratifs, Paris, mai-octobre 1960, p. 43, n. 244-245
P. Kjellberg, « La famille verte », in Connaissance des Arts, novembre 1963, n.141n p. 70.
D.F. Lunsingh Scheurleer, Chinesisches und japanisches Porzellan in europaïschen Fassungen, Wurzburg, 1980, p. 332, fig. 322
D. Alcouffe, Les bronzes d’ameublement du Louvre, Dijon, 2004, p. 45, n°15.
Special notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
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Mathilde Bensard
Mathilde Bensard

Lot Essay

Cette somptueuse paire de vases couverts en porcelaine céladon de la Chine s’inscrit par sa fine monture de bronze doré dans la plus pure tradition des objets montés du début du XVIIIe siècle.

Sous le règne de Louis XIV et plus tard de Louis XV, les relations diplomatiques avec la Chine s’intensifient. La Chine qui semble inaccessible par les occidentaux n’en est que plus attirante, notamment par les échos des voyages des jésuites européens de retour d'Asie. Leurs connaissances approfondies en peinture, mathématiques, astronomie et en artillerie orientale leur permettent d'avoir une position et une influence considérables à la Cour. Cette curiosité crée un réel engouement pour les objets d’art chinois qui influencent les créations françaises. Les objets importés pour le marché européen par la Compagnie des Indes Orientales créée par Louis XIV comme les porcelaines mais également les laques, les pierres dures, les éventails et les étoffes, sont progressivement transformés mais aussi adaptés et embellis par les plus grands artistes et artisans français créant ainsi des objets hybrides symboles de ce mélange des cultures.
La pratique du montage de bronze doré sur ce type d’objets exotiques tels que les porcelaines venues d’Orient remonte au Moyen Age et atteint son âge d’or au tournant des XVII et XVIIIe siècles lorsque le commerce de ces porcelaines se développe de manière considérable en Europe. Afin de satisfaire la demande croissante que suscitent ces objets dans la société parisienne du XVIIIe siècle, alors très au fait des dernières tendances, les marchands-merciers imaginent d’ingénieux assemblages de bronze doré mais aussi d’argent sur ces porcelaines asiatiques. Véritables « diffuseurs » du meilleur goût les marchands-merciers sont les seuls à détenir le pouvoir de monter et vendre ces objets précieux et notamment les porcelaines céladon. Cette porcelaine inventée en Chine sous la Ve dynastie (907-960) se caractérise par une glaçure évoquant les plus beaux jades orientaux. Très rare et donc très recherché ce matériau est toujours rehaussé des montures les plus luxueuses les rendant ainsi plus conformes au goût français particulièrement raffiné.
Il faut souligner l’impressionnante qualité de ciselure de nos vases. La sirène dénudée, couronnée de fleurs est parée de boucles d’oreilles nous laissant admirer la précision du modelé ainsi que le détail de la chevelure, des ailes et de la queue de poisson pourvue de fines écailles et de feuilles d’acanthe mouvementées. Le couvercle est intéressant par son double dôme. Cette pièce composée de deux parties est pourvue d’un cerclage au très fin relief surmonté d’une prise formée d’un bouquet de fleurs.

Notre paire de vases couverts est à rapprocher de quelques rares exemplaires connus. Une paire provenant de l’ancienne collection Meyer Fils (illustrée dans D.F. Lunsingh Scheurleer, Chinesisches und japanisches Porzellan in europaïschen Fassungen, Wurzburg, 1980, p. 332, fig. 322) présentée lors de l’exposition Louis XIV, Fastes et décors au musée des Arts décoratifs de Paris en 1960 est décrite comme « Porcelaine de Chine d’époque Ming, / Deux anses en forme de sirènes, bronze doré ». Sur le marché ont également été présentées à la vente deux autres paires similaires ; la première au palais Galliera le 7 juin 1974, lot 47 et la seconde lors de la vente Christie’s, Monaco le 5 décembre 1992, lot 79.
D’autres variantes proposent des porcelaines différentes. Aujourd’hui le musée du Louvre conserve et expose une paire de coupes en porcelaine de Chine dite « de la famille verte » provenant du palais des Tuileries (Inv. OA 5492). Bien que le cerclage du col et de la base soient différents, l’iconographie des anses ainsi que le rendu de la ciselure sont identiques à notre présent lot. Les sirènes, hiératiques, sont parées des mêmes ornements, d’une double queue de poisson. Citons enfin le vase couvert de la famille verte avec une monture du même modèle aujourd’hui conservé au musée des Arts décoratifs de Paris (Inv. 21001) provenant de la donation Pannier faite en 1918.



This sumptuous pair of Chinese celadon porcelain covered-vases fitted with fine ormolu mounts are an excellent represent the early eighteenth century tradition of mounting objects.

Under the reign of Louis XIV, and later that of Louis XV, diplomatic relations between China and France intensified. The China that had always appeared so inaccessible to the West became even more alluring through the reverberating stories from European Jesuits returning from their voyages to Asia. Their extensive knowledge of Oriental painting, mathematics, astronomy, and artillery provided them not only with a position at the French Court but also a strong influence. This curiosity about the Far East created a strong taste for Chinese objets d’art that in turn influenced French artistic creations. The objects imported for the European market by the Compagnie des Indes Orientales (created by Louis XIV primarily for porcelain, but also lacquer, hard stones, fans, and fabrics), were progressively transformed, adapted, and embellished by the greatest French artists and artisans, thereby creating hybrid objects that came to symbolize the mixing of cultures.

The practice of mounting ormolu on these types of exotic objects, such as porcelain vases from the Orient, dates back from the Middle Ages and reached its pinnacle around the seventeenth and eighteenth centuries, developing a considerable market for these porcelains in Europe. In order to satisfy the growing demand for these objects among eighteenth-century Parisian society, the marchands-merciers imagined ingenious creations in ormolu, as well as silver, made to be mounted on Asian porcelain. Veritable “diffuseurs” of the best taste, the marchands-merciers became the only ones who possessed the ability to mount and sell these precious objects, most notably the celadon porcelain.
Celadon porcelain was invented in China during the Five Dynasties and Ten Kingdoms period (907-960) and is characterized by a glaze that evokes the most beautiful of Oriental jades. Very rare and very well researched, this material was prized and then enhanced with the most luxurious mounts by Western artisans, thus rendering in accordance with particularly refined French taste.

One must also draw attention to the impressive quality of the ciselure on the mounts of the present lot. The mermaids, crowned with flowers and adorned with earrings, are a testament to the precision of the model while the detail of the chasing can be seen in the definition of the hair, the wings, the fish tails with their refined scales, and the appearance of movement of the acanthus leaves. The cover is interesting with its double dome and is comprised of two parts between united by an ormolu band decorated with a very fine relief, and surmounted by a floral finial. 

Our pair of covered vases relates to several very rare known examples. One pair from the ancient collection of Meyer Fils (illustrated in D.F. Lunsingh Scheurleer, Chinesisches und japanisches Porzellan in europaïschen Fassungen, Wurzburg, 1980, p. 332, fig. 322) was displayed during the exhibition Louis XIV, Fastes et décors at the Musée des Arts décoratifs, Paris, in 1960, where it was described as “Chinese porcelain of the Ming period,/ Two handles in the form of mermaids, gilt-bronze.”  Additionally, two similar pairs were sold on the market; the first at the Palais Galliera, 7 June 1974, lot 47, and the second sold Christie’s, Monaco, 5 December 1992, lot 79.
Other variations contain different porcelains. Today, the Louvre Museum has in its collection and on display a pair of Chinese porcelain bowls described as “de la famille vert” (“in the green family”), originally from the Palais des Tuileries (Inv. OA 5492). Although the band around the collar and the base are different, the details of the handles are rendered in a nearly identical way to the present lot and the mermaids are decorated with the same ornaments and the double tailed fish. Finally, another covered vase in the green family with mounts of the same model is in the Musée des Arts Décoratifs de Paris (Inv. 21001), and entered the collection as a part of the Pannier donation in 1918.

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