拍品專文
Dans un sous-bois ombrageux, un jeune couple élégamment vêtu est surpris par un garde-chasse et ses chiens en train de dénicher des oisillons. Dans l’espoir de voir l’agent royal fermer les yeux sur cet écart, le gentilhomme lui tend une pièce, que le loyal officier refusera.
C’est cette scène en apparence anodine que représente ici Jean-Frédérique Schall, peintre de genre d’origine strasbourgeoise dont le goût pour les thématiques galantes a fait la célébrité. Exécutée à l’origine avec un pendant, Le Bouquet impromptu, l’on y retrouve toute la spirituelle ambiguïté dont le peintre aime à doter ses œuvres. S’agit-il en effet d’une scène de simple braconnage, comme le titre premier – Le Nid découvert – le laisse entendre ? Ou faut-il y voir un sens autre ?
La lecture de cette œuvre est bien évidemment multiple. Schall, à son habitude, fait preuve de malice et met en place une scène à double sens, qui prête aux sous-entendus.
Certes il y a braconnage: aux côtés du jeune couple élégamment vêtu, se trouvent trois oisillons qu’ils ont dénichés et placés dans le tricorne du gentilhomme, enfreignant les lois sur la chasse. Mais la mine défaite de la jeune femme, sa position assise à-même le sol, sa main droite réajustant le col de sa robe et cachant pudiquement son téton, enfin la main gauche du jeune homme, tâchant tant bien que mal de reboutonner sa culotte, en disent plus. Les oisillons ne sont que prétextes, le véritable sujet de la saynète est le libertinage…
C’est à André Girodie, spécialiste de l’artiste et auteur de l’ouvrage de référence sur celui-ci, qu'il revient de nous livrer la clef du message caché de l’œuvre : Schall brocarde ici Charles de Rohan, prince de Soubise, mort en 1787 (ce qui donne une idée de la datation du tableau, gravé vers 1790 par Augustin Legrand) et qui fut le protecteur de nombreuses jeunes danseuses et actrices, dont la plus célèbre fut la Guimard. Par autorisation du prince, celle-ci put jouir de la Capitainerie des Chasses royales et avait donc le droit de verbaliser les braconniers, et les amants… L’allusion semble directe, le bois dans lequel se trouvent les protagonistes pourrait bien être celui de Montmorency, où la haute société libertine des dernières années de l’Ancien Régime donnait libre cours à sa fantaisie.
Resté dans la même collection depuis plus d’un siècle, le tableau nous est parvenu dans un parfait état de conservation.
C’est cette scène en apparence anodine que représente ici Jean-Frédérique Schall, peintre de genre d’origine strasbourgeoise dont le goût pour les thématiques galantes a fait la célébrité. Exécutée à l’origine avec un pendant, Le Bouquet impromptu, l’on y retrouve toute la spirituelle ambiguïté dont le peintre aime à doter ses œuvres. S’agit-il en effet d’une scène de simple braconnage, comme le titre premier – Le Nid découvert – le laisse entendre ? Ou faut-il y voir un sens autre ?
La lecture de cette œuvre est bien évidemment multiple. Schall, à son habitude, fait preuve de malice et met en place une scène à double sens, qui prête aux sous-entendus.
Certes il y a braconnage: aux côtés du jeune couple élégamment vêtu, se trouvent trois oisillons qu’ils ont dénichés et placés dans le tricorne du gentilhomme, enfreignant les lois sur la chasse. Mais la mine défaite de la jeune femme, sa position assise à-même le sol, sa main droite réajustant le col de sa robe et cachant pudiquement son téton, enfin la main gauche du jeune homme, tâchant tant bien que mal de reboutonner sa culotte, en disent plus. Les oisillons ne sont que prétextes, le véritable sujet de la saynète est le libertinage…
C’est à André Girodie, spécialiste de l’artiste et auteur de l’ouvrage de référence sur celui-ci, qu'il revient de nous livrer la clef du message caché de l’œuvre : Schall brocarde ici Charles de Rohan, prince de Soubise, mort en 1787 (ce qui donne une idée de la datation du tableau, gravé vers 1790 par Augustin Legrand) et qui fut le protecteur de nombreuses jeunes danseuses et actrices, dont la plus célèbre fut la Guimard. Par autorisation du prince, celle-ci put jouir de la Capitainerie des Chasses royales et avait donc le droit de verbaliser les braconniers, et les amants… L’allusion semble directe, le bois dans lequel se trouvent les protagonistes pourrait bien être celui de Montmorency, où la haute société libertine des dernières années de l’Ancien Régime donnait libre cours à sa fantaisie.
Resté dans la même collection depuis plus d’un siècle, le tableau nous est parvenu dans un parfait état de conservation.