拍品专文
Cette rare et importante statue féminine matakau est une redécouverte majeure, qui rejoint le corpus déjà fort restreint des sculptures fidjiennes en bois.
Stylistiquement, il faut rapprocher la figure matakau présentée ici de celle du Smithsonian E2998. Plus grande que celle du musée
américain, elle lui ressemble notamment dans la torsion légère de la tête et dans la sculpture des traits du visage. Leurs deux torses, aux seins coniques à ventre bombé, sont également similaires, à la seule différence des clavicules entaillées en forme de V plus profondes dans le cas de notre statue. Remarquable est surtout la similarité des deux figures dans le traitement des mains, dont les doigts ne sont pas sculptés mais plutôt gravés de manière schématique. Vues de profil, les deux figures présentent également un traitement presque identique de la partie inférieure du corps : dans les deux cas, le bloc du torse est interrompu brusquement au niveau des fesses pour descendre ensuite en zigzag le long des jambes et des mollets anguleux et puissants. Toutefois, notre figure se distingue par un détail particulier : la présence de petites scarifications rondes au coin de la bouche, -marques typiques des femmes Fidjiennes -, ainsi que de motifs géométriques dont certains, dessinés à l’encre noire sont encore visibles sur le bras gauche, d’autres par contre griffés sur l’épaule.
Dans le cas de notre sculpture, nous pourrions supposer la même provenance géographique que celle du Smithsonian, collectée en 1840 par T. Peale sur l’Ile de Vanua Levu. Il faut pourtant rester prudent quant à ce genre d’attribution, tout en tenant compte de l’absence d’informations précises sur les centres de production des sculptures en bois à Fidji (Hooper, S., Fiji. Art & Life in the Pacific, Sainsbury, 2016, p. 188). Sans que l’on puisse en dire davantage sur sa fonction précise, nous savons que la figure du Smithsonian aurait été trouvée dans une caverne consacrée, ce qui suggère un emplacement similaire pour la présente statue.
En ce qui concerne la provenance de notre figure nous ignorons tant le lieu que la date exacte à laquelle elle fut collectée. Il est par contre certain que son parcours dans les collections occidentales débuta avant 1887, et qu’il est étroitement lié à celui de la collection du musée Natura Artis Magistra d’Amsterdam. Le fonds de la collection ethnographique du N.A.M. fut constitué principalement à partir de 1858 grâce aux donations de différents particuliers, voyageurs ou officiers de marine. La grande majorité de ces objets provenaient de Mélanésie, en particulier de Papouasie Nouvelle-Guinée. Il existe un seul inventaire de la collection Artis, rédigé à la main en 1887, qui concerne uniquement le fond océanien de la collection (voir fg. pour la fiche de 1887 décrivant le lot présent). Cet inventaire reste le seul document témoignant des origines de la collection ethnographique du Tropen Museum auquel une grande partie des œuvres furent plus tard transférées. (Pour une information détaillée de l’historique voir Van Dartel, D., The Oldest Collections of the Tropen-Museum : Haarlem and Artis, dans Van Durren, D., Oceania at the Tropenmuseum, Amsterdam, 2011, pp. 31-46). Compte tenu de la grande quantité d’objets de Mélanésie constituant la collection du musée, on ne sait comment la fgure matakau présentée ici rentra dans la collection Artis. Il faut signaler que le nom de Henry Christy est mentionné dans l’inventaire de 1887 en lien avec le fonds océanien. La collection de Christy, qui comptait environ 1000 objets ethnographiques, dont un grand nombre d’origine polynésienne, avait été léguée en 1865 au British Museum. En 1871 le conservateur du British Museum A.W. Franks fit au N.A.M. une donation de 115 objets ethnographiques importants provenant de ladite collection. Il est plausible que la figure matakau présentée ici ait pu faire partie de cet ensemble.
(Nous tenons à remercier Hermione Waterfield, Steven Hooper et Fergus Clunie pour leurs informations et leurs précieux commentaires.)
Stylistiquement, il faut rapprocher la figure matakau présentée ici de celle du Smithsonian E2998. Plus grande que celle du musée
américain, elle lui ressemble notamment dans la torsion légère de la tête et dans la sculpture des traits du visage. Leurs deux torses, aux seins coniques à ventre bombé, sont également similaires, à la seule différence des clavicules entaillées en forme de V plus profondes dans le cas de notre statue. Remarquable est surtout la similarité des deux figures dans le traitement des mains, dont les doigts ne sont pas sculptés mais plutôt gravés de manière schématique. Vues de profil, les deux figures présentent également un traitement presque identique de la partie inférieure du corps : dans les deux cas, le bloc du torse est interrompu brusquement au niveau des fesses pour descendre ensuite en zigzag le long des jambes et des mollets anguleux et puissants. Toutefois, notre figure se distingue par un détail particulier : la présence de petites scarifications rondes au coin de la bouche, -marques typiques des femmes Fidjiennes -, ainsi que de motifs géométriques dont certains, dessinés à l’encre noire sont encore visibles sur le bras gauche, d’autres par contre griffés sur l’épaule.
Dans le cas de notre sculpture, nous pourrions supposer la même provenance géographique que celle du Smithsonian, collectée en 1840 par T. Peale sur l’Ile de Vanua Levu. Il faut pourtant rester prudent quant à ce genre d’attribution, tout en tenant compte de l’absence d’informations précises sur les centres de production des sculptures en bois à Fidji (Hooper, S., Fiji. Art & Life in the Pacific, Sainsbury, 2016, p. 188). Sans que l’on puisse en dire davantage sur sa fonction précise, nous savons que la figure du Smithsonian aurait été trouvée dans une caverne consacrée, ce qui suggère un emplacement similaire pour la présente statue.
En ce qui concerne la provenance de notre figure nous ignorons tant le lieu que la date exacte à laquelle elle fut collectée. Il est par contre certain que son parcours dans les collections occidentales débuta avant 1887, et qu’il est étroitement lié à celui de la collection du musée Natura Artis Magistra d’Amsterdam. Le fonds de la collection ethnographique du N.A.M. fut constitué principalement à partir de 1858 grâce aux donations de différents particuliers, voyageurs ou officiers de marine. La grande majorité de ces objets provenaient de Mélanésie, en particulier de Papouasie Nouvelle-Guinée. Il existe un seul inventaire de la collection Artis, rédigé à la main en 1887, qui concerne uniquement le fond océanien de la collection (voir fg. pour la fiche de 1887 décrivant le lot présent). Cet inventaire reste le seul document témoignant des origines de la collection ethnographique du Tropen Museum auquel une grande partie des œuvres furent plus tard transférées. (Pour une information détaillée de l’historique voir Van Dartel, D., The Oldest Collections of the Tropen-Museum : Haarlem and Artis, dans Van Durren, D., Oceania at the Tropenmuseum, Amsterdam, 2011, pp. 31-46). Compte tenu de la grande quantité d’objets de Mélanésie constituant la collection du musée, on ne sait comment la fgure matakau présentée ici rentra dans la collection Artis. Il faut signaler que le nom de Henry Christy est mentionné dans l’inventaire de 1887 en lien avec le fonds océanien. La collection de Christy, qui comptait environ 1000 objets ethnographiques, dont un grand nombre d’origine polynésienne, avait été léguée en 1865 au British Museum. En 1871 le conservateur du British Museum A.W. Franks fit au N.A.M. une donation de 115 objets ethnographiques importants provenant de ladite collection. Il est plausible que la figure matakau présentée ici ait pu faire partie de cet ensemble.
(Nous tenons à remercier Hermione Waterfield, Steven Hooper et Fergus Clunie pour leurs informations et leurs précieux commentaires.)