Ornement Bamana
Bamana ornament
Vérité les dernières pépitesUne fois de plus et contre toute attente Claude Vérité, nous offre à la vente ces 190 objets inconnus sauf exceptions.Cette collection Vérité serait-elle comme le tonneau des Danaïdes ou le rocher de Sisyphe un phénomène toujours recommencé ? Une vis d’Archimède faisant sans fin remonter de l’oubli des objets conservés depuis presque un siècle. On pourrait le croire tant les ventes provenant de cette collection se sont succédées depuis la première vente de 2006, aucune n’annonçant la suivante. L’histoire dira si aujourd’hui nous avons vraiment touché le fond ou si, tel un magicien, Claude Vérité nous réserve encore quelques surprises. Son goût du secret qu’il partage avec son père porte à l’imaginer.Ce secret Vérité, aujourd’hui légendaire, est caractéristique de l’esprit de ces collectionneurs dans la filiation du Père Goriot de Balzac : conserver précieusement les sources d’approvisionnement et les provenances, et éloigner les importuns, comme ceux cherchant toujours à savoir ce qu’ils possédaient et prompts à faire des offres d’achat séduisantes ! Plus encore cela leur permettait de garder les meilleures pièces, sauf lorsqu’il s’agissait d’un acheteur hors norme tel Joseph Mueller pour ne citer que lui ! Une pensée et un art de collectionner loin des feux de la rampe.Afrique, Océanie, Amérique, voici l’origine de ces pièces inconnues ; parmi elles une spectaculaire épiphanie en l’occurrence un exceptionnel objet de Hawaï inconnu des spécialistes et probablement né de la même main que la célèbre statue du British Museum reçue de la LMS, London Missionary Society, collectée en 1822. Là encore joue la légende Vérité : si Claude se souvient fort bien avoir toujours vu cet objet chez son père, il ne sait plus exactement quand Pierre Vérité en aurait fait l’acquisition, mais probablement, dans son souvenir, chez Marie Ange Ciolkowska avec laquelle il entretenait des liens commerciaux et amicaux. Cette dernière à la réputation légendaire, était connue depuis le milieu des années trente pour ses trouvailles en Art Océanien. Elle fut associée pendant longtemps à Madeleine Rousseau autre grande figure du marché des arts primitifs. Le style Kona, l’essence hawaïenne du bois, et le C14 confirment qu’il s’agit de l’œuvre d’un maître ayant travaillé au début du XIX ème siècle à Hawaï ; certains détails techniques de sculptage, visibles seulement par un examen manuel approfondi des deux pièces, renforcent cette attribution. Campé sur ces jambes, le buste projeté en avant, ce dieu guerrier, ou cet avatar royal, nous provoque de son rictus terrifiant.Autre objet océanien remarquable, disparu depuis longtemps, le Uli noir, rarissime objet visible sur une photo de l’appartement de Pierre Loeb rue Desbordes Valmore en 1929. Cette statue à l’histoire fascinante fut collectée par Kraemer en 1909 et documentée dans ses carnets de voyage.De l’Afrique deux objets majeurs sont présents : une marotte kuyu collectée par le célèbre administrateur des colonies Aristide Courtois (cf. infra) et une belle figure d’ancêtre Hemba, une des toutes premières connues, exposée au Cercle Volnay en 1955, visible sur une photo de cette exposition reproduite ici p. XXX et sur une très belle photo de Pierre et Suzanne Vérité, dans leur bureau, où se voit aussi le masque de ceinture du Bénin n° XXX de cette vente. De cet ensemble émergent bien d’autres pièces importantes : le masque Fang Ngil avec sa belle étiquette manuscrite le localisant en vieux pays fang en est un exemple, ou le masque Kanak à l’épaisse patine ; et encore un imposant tiki des Marquises et de grandes massues U’u, la liste est longue.L’éventail de cette vente est large, une vente destinée à nourrir la passion des collectionneurs de tous domaines – urbi et orbi -. Mali, Guinée, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Nigeria, Gabon, Congo, une collection de collections tant les séries y sont nombreuses : masques dan, étriers de poulies de Côte d’Ivoire, objets de l’Ile de Pâques et de Nouvelle Zélande, et l’exceptionnel ensemble de reliquaires kota. Masques, armes, poteaux, ornements : un inventaire à la Vérité !IL était UNE FOIS LA COLLECTION PIERRE ET CLAUDE VĖRITĖRésumé de l’introduction au catalogue de la vente de 2006.L’aventure de la collection commence, selon la légende familiale, dans les années 20, quand Pierre Vérité achèterait au Palais Royal son premier objet d’art primitif, non dans une boutique, mais à la Librairie Coloniale, où des coloniaux mettaient des objets en dépôt.  Pierre Vérité n’est pas un néophyte en matière d’art primitif : il a un beau-frère aux colonies, employé au Soudan français par une compagnie coloniale « La Cotonnière », qui envoie à la famille des cartes postales où figurent des masques, et rapporte parfois des objets de ses tournées en brousse dont il fait peu de cas. En particulier une statuette que Pierre lui demanda de lui faire parvenir. C’était une statuette Baoulé, que Pierre conservera et fera publier plus tard par William Fagg, photographiée par Eliot Elisofon : elle est reproduite sous le numéro 119 dans Sculpture Africaine, 1958. Né en 1900 à La Rochelle, doué pour les arts, il reçoit de la ville une bourse en 1916 qui lui permet d’entrer à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, il y restera peu de temps. Le directeur de l’Ecole, Eugène Morand, père de Paul Morand, l’envoie aux Beaux-Arts chez Cormont, le professeur de peinture. Comme bien d’autres artistes avant lui - Joseph Brummer, Walter Bondy, John Graham, Ernest Ascher etc. - il se met à faire du courtage d’objets d’art, pas seulement d’art primitif, d’archéologie aussi, pour assurer son existence et celle de sa famille. Il s’est marié jeune, en 1923, avec Suzanne Martin, une jeune décoratrice, le couple a un enfant : Claude, né en 1929. La famille Vérité habitera d’abord La Ruche de 1923 à 1933, haut lieu de l’art de la rive gauche. Il y a là un terreau fertile de collectionneurs en puissance. Tout le monde de l’art, parisien et du monde entier, passe par cette construction un peu vieillotte, à un moment ou à un autre : artistes de la vieille Europe ou des Amériques, marchands, collectionneurs, conservateurs de musées. Il rencontrera ici des amis et de futurs clients fidèles : les frères Lipchitz, Kikoïne, Louis Marcoussis, et bien d’autres. Au début des années trente ayant réalisé quelques affaires, il quitte la Ruche et s’installe à Montparnasse ; il ouvre au 3 rue Huyghens, en 1934, son premier commerce - répertorié dans le Bottin du Commerce de la même année : « Arnod, art nègre - avec ou à l’instigation du peintre américain John Graham, courtier en art primitif. […Ils ouvrent en 1937 une nouvelle galerie boulevard Raspail, la galerie Carrefour.C’est à la galerie Carrefour que vont défiler pendant des années les amateurs du monde entier. Dans ce joyeux capharnaüm, moins innocent qu’il n’y paraît, seront proposées aux amateurs des œuvres primitives de tous les continents, africaines certes mais aussi océaniennes et américaines, ainsi que de l’archéologie méditerranéenne et asiatique les autres passions de Pierre Vérité. Il est régulièrement acheteur dans les ventes Bellier à Drouot : à la vente de mai 1931 il achète neuf lots, Pierre Matisse et Man Ray sont au nombre des autres acquéreurs. Il est aussi présent à la vente Breton-Eluard de juillet 31. En juin 1932, il assiste à la vente Bellier, Sculptures Anciennes d’Afrique d’Amérique et d’Océanie, où il achète le lot 87, une statuette de l’île Nyas ; les autres acheteurs sont Ratton, Ascher, Schoeller, Lhote, Moris…] […Claude Vérité se souvient qu’un jour, vers 43 ou 44, ils furent conviés chez Aristide Courtois - le célèbre Administrateur des Colonies au Congo - qui a rapporté des merveilles. Il cherche des acheteurs, par chance ils sont là, il n’y a plus grand monde sur la place de Paris. Ils se rendent chez le vieil homme et achètent tout ce qu’ils peuvent : 120 pièces du Congo, du Gabon, des masques, des statues, des armes et des tabourets, des ivoires, et les fameuses statues Kuyu multicolores : des chefs-d’œuvre absolus. Il y en a tant qu’ils doivent trouver une charrette à bras pour tout rapporter chez eux. C’est la guerre, il n’y a pas de taxi ! C’est sensiblement à cette époque que son fils Claude se joint au tandem formé par ses parents…] Une période faste s’ouvre pour le clan Vérité : voyages, expositions, publications, vont se succéder sur deux décennies. L’Europe, l’Amérique, l’Afrique Noire et l’Afrique du Nord vont recevoir leurs visites, comme acheteurs ou comme vendeurs…][..Les années cinquante apportent de nouvelles rencontres, les Vérité se lient d’amitié avec William Fagg du British Museum ; il leur présente Margaret Webster Plass dont il est le conseiller ; ils lui vendront des objets importants exposés depuis au Musée de Philadelphie. Ils ont de plus en plus de clients collectionneurs en Amérique, certains sont célèbres : Edward.G.Robinson, John Huston, Vincent Price, Anthony Quinn, et bien sûr Helena Rubinstein. Les grands marchands américains : Klejman, Carlebach, et Furman leur achètent des pièces, d’Afrique de l’Ouest en majorité, les musées de New York, Chicago, Berkeley et Milwaukee aussi…] La provenance des objetsLa provenance des objets de la collection est rarement mentionnée dans les documents conservés par les Vérité. Ce n’est souvent que par recoupements que l’on détermine certaines origines. Cependant, lors d’un entretien inédit effectué en 1988 par Pierre Vérité et Janine sa belle-fille, des informations précieuses apparaissent, éclairant des pans entiers de la collection. Il était déjà avéré que Pierre Vérité entre 1920 et 1934 entretint des rapports constants avec Paul Guillaume et son entourageLors de cet entretien de 88, Pierre Vérité rapporte qu’après la mort de Guillaume - survenue en 1934, soit avant la fameuse exposition de New York de 1935, African Negro Art, où furent exposés un grand nombre d’objets de Paul Guillaume - il fut introduit auprès de Domenica Guillaume, future Madame Walter, par l’ancienne secrétaire de Paul Guillaume, Madame Laure. Il eut ainsi l’opportunité d’acquérir un ensemble de statues Fang et de reliquaires Kota, et sans doute aussi, un grand nombre d’objets d’Afrique de l’Ouest. En revanche, il est certain que plusieurs objets proviennent de Pierre Loeb. Trocadéro, Bronzes et Ivoires du Royaume de Bénin, où il figure à son nom sous le numéro 36.Deux autres objets importants de la collection ont des provenances prestigieuses avérées : outre le superbe masque Gouro déjà cité provenant de la vente de la collection Félix Fénéon, la grande sculpture de Nouvelle-Irlande acquise à la vente Vlaminck, Paris, juillet 1937 lot 49 du catalogue, auparavant collection Paul Eluard et Charles Ratton, exposée à la galerie Pigalle en 1930…][…Déçus par les rabatteurs, et peut-être désireux de ne pas être en reste, à l’image d’un Lem au Soudan français ou des Nicaud en Guinée, Pierre et Claude Vérité se lancèrent à leur tour sur les pistes africaines en 1951. Ils vont effectuer, ensemble ou séparément, plusieurs voyages jusqu’en 1954, au Mali et sur ses marches : la Haute-Volta et la Côte d’Ivoire. A l’occasion de ces périples, ils se constituèrent un réseau précieux de correspondants africains, qui vinrent ultérieurement alimenter la galerie Carrefour…]LES GRANDES EXPOSITIONSLa première exposition qu’ils organisèrent, intégralement, eut lieu à Paris en 1951 à la galerie La Gentilhommière, 67 boulevard Raspail, où sous le titre Arts de l’Océanie, ils exposèrent 145 objets de leur collection, recouvrant douze régions de Polynésie, de Mélanésie, et de Malaisie. Le catalogue largement illustré, est préfacé par le critique d’art Frank Elgar et par l’ethnologue Maurice Leenhardt. Frank Elgar souligne alors, dans une brillante introduction, que c’est la première fois qu’une exposition uniquement consacrée à l’art océanien a lieu en France ; rappelant que l’exposition du théâtre Pigalle en 1930 ne montrait que quelques pièces d’art océanien au milieu de « sculptures nègres », il ajoute que : « L’Océanien a déployé dans le dessin, l’ornement, le décor, une liberté et une invention insurpassées ». Cette première exposition, comme d’autres à sa suite, se tint sous l’égide de l’Association des Amis de l Art, dont l’objectif " social " était manifeste. Quatre ans plus tard en 1955, ils exposent à nouveau leurs objets océaniens, cette fois à la galerie Leleu, 65 avenue Franklin-D.-Roosevelt, sous le titre Magie du Décor dans le Pacifique. Le catalogue est préfacé par le Gouverneur Hubert Deschamps, qui dans un texte lyrique intitulé : Le sur-réalisme océanien, exalte : « l’expression la plus variée, la plus déroutante, la plus libératrice, pour nos habitudes, des grandes îles mélanésiennes, où l’humanité de l’âge de pierre montre encore sa ferveur créatrice ». Ici encore, les Vérité prêtent la majeure partie des pièces – 86 - de toutes les régions d’Océanie et de Malaisie.Toujours chez Leleu avait été exposée, en juin 1952, la collection d’art africain de Pierre Vérité sous le titre : Chefs-d’oeuvre de L’Afrique Noire, sous le haut patronage d’Albert Sarrault, président de l’Assemblée de l’Union Française, ami de longue date des Vérité et lui-même collectionneur d’art africain. Préfacé par le critique d’art Bernard Champigneulle, le catalogue comporte 98 numéros et six reproductions où apparaissent pour la première fois des œuvres majeures de la collection Vérité, en particulier le masque double Baoule, le masque " mère " Dan et la statue Chokwe ; la présence de ces reproductions permet à coup sûr d’en dater l’acquisition à une période antérieure, celle où semble-t-il furent réalisés les achats les plus marquants. Bien que non reproduites plusieurs autres pièces importantes sont identifiables ici, dont quatre objets Pahouin, les statues Kuyu, la tête en laiton du Dahomey et encore des objets de Côte d’Ivoire, comme l’oracle à souris, le masque Gouro de l’ancienne collection Fénéon, etc. L’invitation au cocktail d’inauguration est faite par Claude Vérité. Une façon discrète, sans doute, pour Pierre Vérité, d’affirmer alors l’intégration de son fils Claude à la galerie Carrefour. Cette exposition eut un grand retentissement dans la presse, Le Monde, le Figaro et le journal Art, en firent des relations élogieuses, l’article dans Art fut rédigé par le poète surréaliste Benjamin Perret.A Paris en juin 1954, au Musée des Arts Décoratifs, les Vérité participent à l’exposition Chefs-D’œuvre de la Curiosité du Monde, la deuxième exposition internationale organisée par la C.I.N.O.A. Ils prêtent ici dix objets.En 1954, d’avril à septembre, est organisée à Arles au Musée Réattu, toujours sous l’égide d’Albert Sarrault, une grande exposition d’art africain : Art Afrique Noire. Au comité d’honneur figurent de hautes personnalités du monde de l’art et des sciences, comme Michel Leiris et Pierre Guerre, de grands marchands comme Charles Ratton et bien sûr Pierre Vérité ; de jeunes marchands dynamiques sont aussi présents : Olivier Le Corneur et Jean Roudillon. Sur un total de 162 prêts, 83 proviennent de la collection Vérité. Cette exposition marque la fin de la mise en lumière des objets appartenant aux Vérité, lors de toutes celles qui suivirent leur nom comme prêteurs ne figure qu’épisodiquement, remplacé la plupart du temps par la discrète mention : Collection particulière ! Cette pratique singulière est particulièrement notable au catalogue de la grande exposition Les Arts Africains, au Cercle Volney à Paris en juin 1955. Ici le nom Vérité apparaît uniquement pour 95 prêts, alors qu’en réalité ils ont aussi prêté anonymement 161 autres pièces ! Ce qui fait donc des Vérité, avec un total de 256 numéros, les principaux collectionneurs de cette vaste et prestigieuse exposition, qui présentait 327 œuvres en tout. De nombreuses raisons peuvent expliquer cette pudeur nouvelle : désir de pas trop se montrer, malgré une fierté légitime de posséder tant de merveilles, crainte des jalousies omniprésentes dans le petit monde des collectionneurs (tous se connaissent et s’épient), ou encore attitude prudente qui trouvent ses racines dans les origines paysannes de la famille Vérité. Malgré tout, ce stratagème apparaît bien transparent, puisque de nombreux objets exposés ici anonymement, avaient été prêtés sous leur nom quelques temps auparavant.Leur participation discrète, à des expositions et à des publications, se perpétue dans les années suivantes. A la grande exposition de Cannes, 1957, Arts d’Afrique et d’Océanie, organisée par Hélène et Henri Kamer, les Vérité prêtent, à leur nom, dix objets d’Afrique et d’Océanie.A Besançon au palais Granville, en 1958, ils sont aussi représentés par des objets à l’exposition L’Art De L’Afrique Noire, dont le catalogue est préfacé par Michel Leiris. Ils affichent cependant l’étendue de leur collection lors de la publication en 1958 du livre de William Fagg et Eliot Elisofon, The Sculpture of Africa, où là encore leur présence est considérable.D’une façon apparente aussi, en 1960, ils prêtent 19 objets d’Afrique et d’Océanie lors de l’exposition Résonances des Arts Primitifs, qui se tint au Cercle Culturel de L’Abbaye de Royaumont, organisée par la galerie Jacques Perron de Paris.Aux Etats-Unis, en 1960 et 1964, ils prêtent des objets pour les deux expositions Bambara Sculpture from Western Sudan et Senufo Sculpture from West Africa, organisées par Robert Goldwater au Museum of Primitive Art de New York. En 1964, ils sont présents très modestement par deux prêts, à l’exposition Afrique - Cent tribus - Cent chefs-d’oeuvre, organisée sous la responsabilité scientifique de William Fagg, à Paris au Pavillon de Marsan et à Berlin.En 1966, ils participent au Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar, où ils prêtent deux objets, une marionnette baga, numéro 87, et un tambour Senoufo, numéro 106. Pierre et Claude Vérité feront don de ces deux objets, après l’exposition de Dakar, au Musée des Arts Africains et Océaniens de Paris. Il faut attendre 1970 pour qu’ils soient présents notablement dans des manifestations. C’est d’abord dans la ville de Sochaux qu’ils choisissent d’exposer à nouveau un vaste ensemble de leurs objets, La Sculpture en Afrique Noire- principaux centres de style. De mai à juin cette ville recevra le prêt de 134 pièces importantes, présentées sous un modeste dépliant préfacé par Pierre Vérité - en réalité rédigé par Janine Vérité, sa belle-fille et « petite main », qui a aussi dessiné les plans de l’exposition, traçant avec minutie le dessin de chaque objet à sa place sur un calque. Puis ils participent activement à l’exposition du Musée Rietberg à Zurich, Die Kunst von Schwarz Afrika, en 1971, présentée ensuite à Essen, en Allemagne. Leur nom figure au catalogue rédigé par Elsy Leuzinger, une historienne d’art qu’ils connaissent bien, ancienne conservatrice du Rietberg. Entre-temps ils ont fourni les illustrations de nombreuses publications, modestes ou importantes, comme le livre de Pierre Meauzé, conservateur du Musée de la Porte Dorée à Paris, La Sculpture Africaine, en 1967.A l’exposition de Londres, Manding Art and Civilisation, organisée au British Museum en 1972, ils prêtent 9 objets, dont leurs fameuses statues Bambara et de belles antilopes tyi-wara. Toujours désireux de montrer en province de l’art primitif et de l’archéologie, les Vérité vont déployer une activité considérable, entre 1970 et 2004, organisant plusieurs dizaines de petites expositions, à thèmes ou générales. Citons au hasard, pour l’exemple, quelques-unes unes d’entre elles parmi les plus notables, sachant que cette liste n’est pas exhaustive :Art de Haute-Volta, Musée de Laval, 1972, Collection Pierre Vérité.Les Arts D’Océanie, Maison des Arts et Loisirs de Montbéliard, juin - juillet 1973, objets présentés par Pierre et Claude Vérité, photographies Claude Vérité.L’Animal et l’Homme en Afrique Noire, Maison des Arts et Loisirs de Sochaux, mars - avril 1976, organisée par Claude et Janine Vérité, il s’agit d’une exposition - vente.La Symbolique Africaine, Galerie Madoura, Cannes, avril - mai 1976, organisée par Claude Vérité. Sculptures et Masques d’Afrique, Maison des Arts et Loisirs de Montbéliard, 4ème trimestre 1976, organisée par Claude Vérité.Arts d’Afrique Arts d’Océanie, Association Bourguignonne Culturelle de Dijon, Saint Philibert, décembre 1977 - janvier 1978, organisée par Claude Vérité.La Femme dans l’Art, sculptures éternelles, Maison des Arts et Loisirs de Sochaux, Mairie de Vesoul, Centre d’animation culturelle d’Annecy, exposition itinérante de janvier à septembre 1980, organisée par Claude Vérité.L’art du Bronze Afrique Europe Asie, Maison des Arts et Loisirs de Sochaux, mai 1980, organisée par Pierre et Claude Vérité.Antilopes Chi-wara et Portes de Sanctuaires Africains, Maison des Arts et Loisirs de Sochaux, 1983, organisée par Claude Vérité.Art et découverte du Pacifique, Maison des Arts et Loisirs de Sochaux, 1983, organisée par Claude et Janine Vérité. Les Animaux au fil du temps, Centre de Création pour les Enfants en Bourgogne, Chalon-Sur-Saône, novembre - décembre 1985, collection Claude et Janine Vérité.Masques du Monde – Monde du Masque, Maison des Arts et Loisirs de Sochaux, novembre - décembre 1985, organisée par Claude et Janine Vérité.Masques du Monde - Monde du Masque, exposition itinérante, Maison de la Culture de Nevers, Maison des Arts et Loisirs de Montbéliard, Annecy, Bonlieu, de mai à septembre 1986, organisée par Claude et Janine Vérité.Le Masque et les 5 Mondes, Maison des Cultures du Monde, Courbevoie - La Défense, janvier 1988, organisée par Claude Vérité. Exposition importante où sont prêtés anonymement 62 objets, certains reproduits dans le beau catalogue dont le masque Kota plaqué de cuivre fait la couverture.Maternités d’Afrique Sculptures, exposition Salle Chemellier, Angers, décembre 2003 à janvier 2004, organisée par Claude et Janine Vérité. Enfin à partir de l’ouverture de la Fondation Dapper en 1986, puis du Musée Dapper, ils prêteront des objets majeurs à presque toutes les grandes expositions organisées par cette institution, toujours anonymement.ENTREZ DANS MA FORĚTC’est par cette expression poétique que Pierre Vérité invitait les visiteurs à entrer dans sa galerie. Affable et souriant, il aimait raconter l’histoire des objets, les compagnons de toute une vie de recherche patiente. Ces forêts de masques et statues avaient toujours constitué son cadre de vie habituel, angoissant et oppressant pour certains, rassurant et familier à ses yeux de poète et d’artiste. Tous ceux qui l’ont rencontré, conservent une forte impression de Pierre Vérité et de sa femme Suzanne aussi.
Ornement BamanaBamana ornament

Mali

Details
Ornement Bamana
Bamana ornament
Mali
Bois
Hauteur: 56 cm. (22 in.)
Provenance
Collection Pierre et Claude Vérité, Paris

Brought to you by

Chloé Beauvais
Chloé Beauvais

More from Collection Vérité : Arts d'Afrique, d'Océanie et d'Amérique du Nord

View All
View All