Lot Essay
Si éloignées du canon artistique raffiné et délicat des masques et statues Baoulé, ces statues simiesques ne ressemblent à aucun autre objet de la culture Baoulé. Leurs appellations, les pratiques et les croyances associées à ces ‘singes’ étaient diverses, idiosyncratiques, et, surtout, secrètes. Ces figures furent produites en nombre bien plus restreint que les autres types de sculptures créées par les artistes Baoulé. Ces effrayants porteurs de coupe hébergeant des forces invisibles tant maléfiques que bénéfiques servaient leur communauté par l'intermédiaire de devins. Du fait de leurs pouvoirs ambivalents, ces statues devaient être vénérées régulièrement. Un élément morphologique essentiel de cette statuaire réside dans la coupe placée dans les mains de la figure, destinée à recevoir des sacrifices fréquents. Ce singe est sculpté avec maitrise : ses yeux ovales aux pupilles apparentes sont enfoncés dans leurs orbites ; sa bouche ouverte, sa langue et ses dents sont sculptées avec soin. Le museau prognathe est horizontal. Façonnée à l’image d’un babouin, cette gueule montre des canines larges et pointues. Un renflement arrondi à l'extrémité de la mâchoire évoque les abajoues de l’animal. Le torse suggère une conformation animale ; les longs bras rappellent ceux des singes. Leur partie supérieure est attachée au torse. Les mains sont sculptées avec beaucoup de détail, démontrant la maitrise du sculpteur. Un pagne de coton indigène masque la zone génitale. Cette statue de singe jusqu’à maintenant inconnue représente un ajout important au corpus limite. Voir Vogel, Susan, Baule : African Art, Western Eyes, New Haven, 1997, p. 235, pour un exemple vraisemblablement du même atelier.