Lot Essay
On notera le décor du dos fait de bandes horizontales, ce qui est tout à fait exceptionnel dans l’art Kota. En général, le dos arbore une décoration qui semble être la stylisation d’un sexe féminin : fréquemment un losange, parfois un trait, occasionnellement une représentation sensiblement plus détaillée. Ce signe ne détermine pas le genre : on le retrouve aussi bien sur les représentations masculines que féminines, mais probablement, comme l'écris fort justement Louis Perrois dans le catalogue “Mains de Maitres”1 indique une porte entre le monde de l’au-delà et celui des vivants. Cette porte est franchie à la naissance : ainsi le nouveau-ne passes-t-il du monde de l’au-delà au monde des vivants. On remarquera d’ailleurs que quelques figures de reliquaires montrent une petite tête comme motif dorsal, une possible figuration de ce moment particulier. Ce kota, à l’instar de quelques autres arborant d’inhabituels décors dorsaux (plante, serpent,...), présente donc une intéressante énigme.
Est-ce une référence obscure à la naissance (un arbre par exemple, peut-être compris comme le plant de bananier sous lequel est enterré le placenta à la naissance) ou s’agit-t-il de signifiants réellement différents ?
Mis à part ce trait inhabituel, l’objet est d’un grand classicisme. Une photographie prise en 1905 par le missionnaire suédois G. Jacobsson montre un objet proche stylistiquement (l’objet photographie est un Janus, je me réfère donc ici uniquement à la face féminine de cet objet), et qui figure maintenant dans les collections du Statens Etnografiska Museet de Stockholm (inventorie 1954.1.2095). Cette photographie permets donc de situer la production de cet objet en République du Congo.
Frédéric Cloth, septembre 2017
(1) 2001 – Perrois, Louis, Le maître de la Sébé : les figures de reliquaire Kota à tête de mort de l'est du Gabon, in Masterhands - Mains de maîtres, Bruxelles, Belgique, 2001
Est-ce une référence obscure à la naissance (un arbre par exemple, peut-être compris comme le plant de bananier sous lequel est enterré le placenta à la naissance) ou s’agit-t-il de signifiants réellement différents ?
Mis à part ce trait inhabituel, l’objet est d’un grand classicisme. Une photographie prise en 1905 par le missionnaire suédois G. Jacobsson montre un objet proche stylistiquement (l’objet photographie est un Janus, je me réfère donc ici uniquement à la face féminine de cet objet), et qui figure maintenant dans les collections du Statens Etnografiska Museet de Stockholm (inventorie 1954.1.2095). Cette photographie permets donc de situer la production de cet objet en République du Congo.
Frédéric Cloth, septembre 2017
(1) 2001 – Perrois, Louis, Le maître de la Sébé : les figures de reliquaire Kota à tête de mort de l'est du Gabon, in Masterhands - Mains de maîtres, Bruxelles, Belgique, 2001