Figure de reliquaire Kota-Wumbu janus
Kota-Wumbu janus reliquary figure
Figure de reliquaire Kota-Wumbu janusKota-Wumbu janus reliquary figure

Gabon

细节
Figure de reliquaire Kota-Wumbu janus
Kota-Wumbu janus reliquary figure
Gabon
Bois, cuivre, laiton
Hauteur: 64 cm. (25 1/4 in.)
来源
Collection Pierre et Claude Vérité, Paris

荣誉呈献

Chloé Beauvais
Chloé Beauvais

拍品专文

Les objets Janus, nommes mbulu-viti chez les Ndassa, constituent une faible proportion du corpus des figures de reliquaire dites “kota” : de l’ordre de 10% dans les styles ou de telles figures sont présentes. Il semble que ces objets étaient considérés par leurs propriétaires comme plus puissants. Kukilinkuba, un informateur Obamba, rapporte dans une conversation que retranscrit le missionnaire et ethnologue Efraim Andersson, que les Janus avaient l’exceptionnelle faculté de se nourrir de poules (ntusu) et de gibier (nyama) (Andersson, E., Contribution à l’Ethnographie des Kuta II, Uppsala, 1974). Si énoncée de la sorte, cette affirmation m’a longtemps laissé perplexe, elle trouve toutefois une explication toute simple : certains rituels demandent le sacrifice d’un poulet et d’autres d’une chèvre. Cette figure pouvait participer aux deux. Comme toutes les figures kota Janus, cette statue oppose une face féminine, totalement concave, a une face masculine ici semi-convexe. Il n’est toutefois probablement pas question ici d’une simple opposition ou complémentarité entre sexes : j’ai mentionné dans le commentaire du lot 94 la nature spirituelle de ce qui était représente par les figures kota. Or il semble que certains esprits au moins (notamment ceux du nkita et du mukissi chez les Teke tout proches (Lehuard, R., Les Arts Bateke, Arnouville, 1996) avaient la faculté de s’exprimer selon les deux genres. Ces figures Janus représentent assez probablement cette idée d’un esprit “complet” capable de s’exprimer de deux manières... et donc de manger et les poules et le gibier.

Le style de cette figure de reliquaire est assez proche des objets réalisés par le sculpteur Koba, un sculpteur Wumbu ayant exercé dans les environs de Mabinga à partir de la fin du XIXe siècle et ayant pris la succession de Semangoy. Chez son prédécesseur Semangoy, sculpteur Wumbu également, le parti pris esthétique, en rupture avec ses prédécesseurs, est minimaliste. Ainsi le plaquage du visage est dépourvu de tout lamellage réel (comme sur le lot 104) ou simulé au repousse (comme sur le lot 101), les joues (ces grandes plaques de part et d’autre du visage), le cou, les épaules (la partie supérieure du losange à la base de la statue) sont laissés vierges et le croissant ne montre qu’un décor assez simple. Koba reprend cette approche dépouillée, mais y réintroduit quelques éléments du décorum traditionnellement plus démonstratif : notamment le cou et les épaules sont chez lui bien décores et les bras reprennent une section anguleuse (ils avaient été simplifiés par des tronçons de cylindres chez son prédécesseur). Ces considérations permettent donc de se faire une idée assez précise (ce qui est rare) de l'ancienneté et de l’origine de l’objet : nous sommes devant une statue de reliquaire sculptée par les Wumbu à la fin du XIXe dans les alentours de Moanda. Il est envisageable, mais non certain, que cette statue soit une œuvre du sculpteur Koba lui-même.

Frédéric Cloth, septembre 2017

更多来自 COLLECTION VÉRITÉ

查看全部
查看全部