Lot Essay
Ces remarquables et énigmatiques chenets se distinguent à de nombreux égards et illustrent la rencontre éblouissante entre les talents d’un ornemaniste et ceux d’un bronzier.
Leur répertoire ornemental est des plus singuliers. On peut néanmoins rapprocher les présents chenets de ceux, crées par Charles Cressent, qui figurent des chimères menaçant des lions. Alexandre Pradère les a identifiés dans la vente d’Ennery en 1786 (cf. A. Pradère, Charles Cressent. Sculpteur, ébéniste du Régent, Dijon, 2003, p. 206). Signalons que des chimères approchantes apparaissent également sur les consoles d’un certain nombre de ses cartels (cf. A. Pradère, op. cit., pp. 295-296)
Dans un registre quelque peu différent, comment ne pas évoquer les girandoles aux chimères Crozat ? Les deux paires de girandoles furent commandées en 1744 par Jacques-Antoine Crozat pour son hôtel de la place Vendôme. Elles pourraient être l’œuvre du ciseleur-doreur du Roy Antoine Lelièvre. Une paire figurait dans la collection de M. Hubert de Givenchy (vente Christie’s, Monaco, 4 décembre 1993, lot 32). Tout comme la première paire, la seconde apparaissait dans la collection Patiño (vente Sotheby’s, New York, 1er novembre 1986, lot 52).
Cependant, ni la piste Cressent ni celle Lelièvre ne semblent à suivre pour l’attribution de ces chenets. Tant la technique de fonte -à la cire perdue- que la composition de l’alliage et les spécificités de la dorure évoquent plus un travail italien. Celui-ci pourrait s’inscrire dans le prolongement du recours par les bronziers au motif de chimère (cf. par exemple E. Colle et al., Bronzi Decorativi in Italia, Milan, 2001, pp. 28 et 31).
Le thème de la chimère, traitée majestueusement avec ses ailes déployées, sera repris dans un esprit très différent, un demi-siècle environ après la création des présents chenets, par Jean-Charles Delafosse. La Kunstbibliothek de Berlin conserve un de ses dessins de projet de chenets, datant des années 1765, figurant une chimère (illustré dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen. Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, 1987, p. 21, fig. 12).
Leur répertoire ornemental est des plus singuliers. On peut néanmoins rapprocher les présents chenets de ceux, crées par Charles Cressent, qui figurent des chimères menaçant des lions. Alexandre Pradère les a identifiés dans la vente d’Ennery en 1786 (cf. A. Pradère, Charles Cressent. Sculpteur, ébéniste du Régent, Dijon, 2003, p. 206). Signalons que des chimères approchantes apparaissent également sur les consoles d’un certain nombre de ses cartels (cf. A. Pradère, op. cit., pp. 295-296)
Dans un registre quelque peu différent, comment ne pas évoquer les girandoles aux chimères Crozat ? Les deux paires de girandoles furent commandées en 1744 par Jacques-Antoine Crozat pour son hôtel de la place Vendôme. Elles pourraient être l’œuvre du ciseleur-doreur du Roy Antoine Lelièvre. Une paire figurait dans la collection de M. Hubert de Givenchy (vente Christie’s, Monaco, 4 décembre 1993, lot 32). Tout comme la première paire, la seconde apparaissait dans la collection Patiño (vente Sotheby’s, New York, 1er novembre 1986, lot 52).
Cependant, ni la piste Cressent ni celle Lelièvre ne semblent à suivre pour l’attribution de ces chenets. Tant la technique de fonte -à la cire perdue- que la composition de l’alliage et les spécificités de la dorure évoquent plus un travail italien. Celui-ci pourrait s’inscrire dans le prolongement du recours par les bronziers au motif de chimère (cf. par exemple E. Colle et al., Bronzi Decorativi in Italia, Milan, 2001, pp. 28 et 31).
Le thème de la chimère, traitée majestueusement avec ses ailes déployées, sera repris dans un esprit très différent, un demi-siècle environ après la création des présents chenets, par Jean-Charles Delafosse. La Kunstbibliothek de Berlin conserve un de ses dessins de projet de chenets, datant des années 1765, figurant une chimère (illustré dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen. Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, 1987, p. 21, fig. 12).