Lot Essay
Jeu de veinage entre les différences essences de bois, forme architecturale guidée par une ligne masculine et moderne typique du goût à la grecque du début Louis XVI et élégance des bronzes dorés caractérisent l’œuvre de Leleu à l’instar de cette majestueuse armoire.
L’œuvre de Leleu est en effet profondément marquée par l’incontournable goût de l’introducteur des ambassadeurs à la Cour : Ange-Laurent Lalive de Jully et son fameux bureau et cartonnier de Joseph soulignés des bronzes de Caffieri réalisés aux alentours de l’année 1757.
Notons par ailleurs l’étonnant et non moins élégant fleuron au centre de chaque porte que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Jean-François Leleu (1729-1807) fait son apprentissage auprès du très talentueux Jean-François Oeben aux côtés de Jean-Henri Riesener. La mésentente entre les deux anciens élèves nous est parvenue par le biais d’une plainte de Riesener concernant une rixe intervenue à la suite de son mariage avec la veuve Oeben. Face à Riesener récupérant l’atelier d’Oeben, Leleu prend son indépendance en 1763, accède à la maîtrise en 1764 - soit quatre ans avant son rival – et s’installe quelque temps plus tard dans un second atelier rue Royale-Saint-Antoine.
Son style si particulier rencontre un succès tel que pendant quatorze ans Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé (1736-1818) lui commande de nombreux meubles. Le rôle de ce client joue un rôle fondamental dans la carrière de l’ébéniste et sans lui, il est très probable que Leleu n’aurait pas eu la même destinée. Entre 1770 et 1784, il livre ainsi pour plus de 50.000 livres commodes, secrétaires, tables à jeu, bureau et sièges aussi bien pour Chantilly, Fontainebleau, Andresy et Villegenis que pour sa résidence principale du Palais-Bourbon à Paris.
De cet ensemble, on connaît plus particulièrement quatre commodes et un secrétaire à cylindre livrés entre 1772 et 1773.
La première commode destinée à la chambre à coucher du prince, livrée le 30 novembre 1772, est aujourd’hui conservée au musée du Louvre (inv. OA 9589).
Les trois autres commodes sont placées dans la chambre à coucher de la duchesse de Bourbon, belle-fille du prince de Condé. L’une d’elles, livrée le 28 novembre 1772, est aujourd’hui conservée à la Wallace Collection, Londres. Les deux autres, livrées en paire le 1er mai 1773, sont quant à elle conservées au Petit Trianon de Versailles.
Le secrétaire à cylindre meublant le Salon rose - cabinet de travail - du prince de Condé, livré le 30 novembre 1772 est aujourd’hui dans une collection privée.
Notons que le principe d’enroulement en console feuillagée sur les montants se retrouve sur les commodes du Louvre et de la Wallace Collection, le secrétaire à cylindre et la présente armoire.
Avec le prince de Condé, Jean-François Leleu compte à partir des années 1780 - époque où son style évolue et devient plus féminin - parmi sa clientèle prestigieuse : Mademoiselle Condé, la princesse de Monaco ainsi que le prince de Soubise.
L’œuvre de Leleu est en effet profondément marquée par l’incontournable goût de l’introducteur des ambassadeurs à la Cour : Ange-Laurent Lalive de Jully et son fameux bureau et cartonnier de Joseph soulignés des bronzes de Caffieri réalisés aux alentours de l’année 1757.
Notons par ailleurs l’étonnant et non moins élégant fleuron au centre de chaque porte que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Jean-François Leleu (1729-1807) fait son apprentissage auprès du très talentueux Jean-François Oeben aux côtés de Jean-Henri Riesener. La mésentente entre les deux anciens élèves nous est parvenue par le biais d’une plainte de Riesener concernant une rixe intervenue à la suite de son mariage avec la veuve Oeben. Face à Riesener récupérant l’atelier d’Oeben, Leleu prend son indépendance en 1763, accède à la maîtrise en 1764 - soit quatre ans avant son rival – et s’installe quelque temps plus tard dans un second atelier rue Royale-Saint-Antoine.
Son style si particulier rencontre un succès tel que pendant quatorze ans Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé (1736-1818) lui commande de nombreux meubles. Le rôle de ce client joue un rôle fondamental dans la carrière de l’ébéniste et sans lui, il est très probable que Leleu n’aurait pas eu la même destinée. Entre 1770 et 1784, il livre ainsi pour plus de 50.000 livres commodes, secrétaires, tables à jeu, bureau et sièges aussi bien pour Chantilly, Fontainebleau, Andresy et Villegenis que pour sa résidence principale du Palais-Bourbon à Paris.
De cet ensemble, on connaît plus particulièrement quatre commodes et un secrétaire à cylindre livrés entre 1772 et 1773.
La première commode destinée à la chambre à coucher du prince, livrée le 30 novembre 1772, est aujourd’hui conservée au musée du Louvre (inv. OA 9589).
Les trois autres commodes sont placées dans la chambre à coucher de la duchesse de Bourbon, belle-fille du prince de Condé. L’une d’elles, livrée le 28 novembre 1772, est aujourd’hui conservée à la Wallace Collection, Londres. Les deux autres, livrées en paire le 1er mai 1773, sont quant à elle conservées au Petit Trianon de Versailles.
Le secrétaire à cylindre meublant le Salon rose - cabinet de travail - du prince de Condé, livré le 30 novembre 1772 est aujourd’hui dans une collection privée.
Notons que le principe d’enroulement en console feuillagée sur les montants se retrouve sur les commodes du Louvre et de la Wallace Collection, le secrétaire à cylindre et la présente armoire.
Avec le prince de Condé, Jean-François Leleu compte à partir des années 1780 - époque où son style évolue et devient plus féminin - parmi sa clientèle prestigieuse : Mademoiselle Condé, la princesse de Monaco ainsi que le prince de Soubise.