ATTRIBUE A MICHEL FABRIS DIT L'ONGARO (1644-1684), VENISE, VERS 1690
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ATTRIBUE A MICHEL FABRIS DIT L'ONGARO (1644-1684), VENISE, VERS 1690

VIERGE MARIE

细节
ATTRIBUE A MICHEL FABRIS DIT L'ONGARO (1644-1684), VENISE, VERS 1690
VIERGE MARIE
Buste en marbre de Carrare
H.: 49.8 cm. (19 ½ in.) ; l.: 46.7 cm. (18 ¼ in.)
出版
A. Bacchi, La Scultura A Venezia Da Sansovino A Canova, Milan, 2000, pls. 357-365.
S. Guerriero, M. Clemente, Giusto Le Court due Opere Ritrovate, Firenze, 2015, fig. 13, pp. 24-27.
F. Nacamulli, Michel Fabris Ongaro, Arte Veneta, Rivista di Storia dell’Art, Venezia, 1985, pp. 87-100.
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ATTRIBUTED TO MICHEL FABRIS KNOWN AS THE 'ONGARO' (1644-1684), VENICE, CIRCA 1690, A CARVED MARBLE BUST OF THE VIRGIN

拍品专文

Au début du XVIIe siècle, la sculpture vénitienne semble incapable de se renouveler, ni de saisir l’essence du goût nouveau mené par Le Bernin depuis Rome. Profitant de cet essoufflement, une vague d’artistes étrangers, principalement du nord de l’Europe, s’implante en Italie pour apporter un nouvel élan à la sculpture en Vénétie. Le courant baroque à Venise est marqué par la figure tutélaire du grand sculpteur flamand Giusto Le Court (1627-1679). Ses nombreux élèves et suiveurs diffusent un langage stylistique marqué par une grande compétence technique et une forte expressivité. Parmi ces artistes venus du Nord, le plus emblématique est sûrement Michel Fabris dit l’Ongaro (1644-1684).
Notre buste figurant la Vierge Marie illustre à merveille l’influence stylistique de Giusto Le Court et présente de nombreuses caractéristiques appartenant à la sculpture vénitienne de la fin du XVIIe siècle. Effectivement, le langage stylistique de Le Court trouve une résonnance particulière avec ce buste, notamment dans la douceur mélancolique de l’expression de la Vierge, la légère inclinaison de la tête, et les circonvolutions des plis du voile, relevé en partie droite pour s’inscrire dans l’encolure. Pourtant, l’artiste affirme ici une singularité propre, s’éloignant des modèles lecourtiens par des drapés plus amoncelés, en particulier autour du col plissé. De même les yeux, dépourvus de pupilles comme chez Le Court, présentent chez notre Vierge des paupières à demi ouvertes de façon plus nette et obliques, comme de profondes entailles.
Anciennement attribué à Heinrich Meyring (1628-1723), sculpteur allemand ayant exercé à Venise auprès de Le Court, notre Vierge Marie selon de récentes études serait plutôt l’œuvre de Michel Fabris, dit l’Ongaro (1644-1684) (S. Guerriero, M. Clemente, loc. cit.).

Michel Fabris, dit l’Ongaro (1644-1684), arrive à Venise depuis Bratislava vers 1662, après un périple initiatique en Hongrie et à Vienne. Les témoignages de trois de ses proches amis et collaborateurs, Giorgio Stochamer, Sigismondo Benzenhauser et Nicolaj Bremfless sont les sources principales qui nous permettent de connaître cet artiste. Oublié au XIXe siècle, peu d’informations nous sont parvenues sur les premières années de son activité en dehors de Venise, et les détails de sa formation restent à ce jour inconnus. Il est fort probable qu’il ait été au service de l’archevêque d’Eztergom en Hongrie, avant de partir à Venise.
Il semblerait que Fabris ait été actif à Venise, au début des années 1660, aux côtés de Melchior Barthel (1625-1672) suiveur lui aussi de Le Court, qui a sans doute participé à son apprentissage. Ensemble, ils réalisent deux dragons soutenant une urne pour le Monument au doge Giovanni Pesaro dans la basilique des Frari, œuvre qui montre l’influence du réalisme nordique sur le style de Fabris.
En 1672, Fabris épouse la vénitienne Zanetta Laghi et s’installe définitivement dans la cité des Doges. Son activité devient alors plus intense et plusieurs commandes importantes lui sont faites vers 1674-75, époque où il jouit d’une forte renommée. En effet, il réalise quatre putti pour l’autel de la chapelle du Saint-Sacrement de la basilique Sainte-Justine de Padoue, marqués par la douceur des formes et l’expressivité sereine qui font la spécificité de sa manière. Son Christ crucifié flanqué de la Vierge et Saint Jean, réalisé en 1676 pour l’église San Clemente présente de nombreuses similitudes avec le Christ réalisé par Le Court pour l’autel du Crucifix dans la basilique des Frari de Venise. Pourtant, on note à nouveau l’affirmation de la singularité de Fabris qui accentue le caractère pathétique et emphatique des figures. Si plusieurs œuvres présentes dans les églises vénitiennes sont attribuées à Fabris, la seule qui porte sa signature est un haut-relief figurant Paul V imposant le chapeau cardinalice à Francesco Vendramin, daté de 1668-1674 et se trouvant dans la basilique San Pietro di Castello (Bacchi, loc. cit.).
Notre buste est à rapprocher de plusieurs marbres, tous attribués à l’Ongaro ; l’un représentant Diane passé en vente à Londres, un second représentant un vieil homme barbu présenté en vente en décembre 2008 à Londres et enfin deux bustes représentant le Temps et Saturne exposés chez Daniel Katz en 2015. On retrouve dans chacune de ces œuvres, l’habilité de l’Ongaro à s’adapter, à sa manière, au goût italien de l’époque, tout en tempérant sa forte expressivité d’une sensibilité plus douce.
Au-delà de la grande qualité artistique de son œuvre, l’Ongaro fait donc figure d’innovateur. L’évolution de son expressivité, d’abord violente puis douce et sensible s’inscrit bel et bien dans la vague stylistique initiée par Le Court mais y apporte un éclairage nouveau, fruit des influences croisées qui ont marqué son parcours artistique.

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