EUSTACHE LE SUEUR (PARIS 1616-1655)
EUSTACHE LE SUEUR (PARIS 1616-1655)

Une Béatitude : La Justice

Details
EUSTACHE LE SUEUR (PARIS 1616-1655)
Une Béatitude : La Justice
huile sur panneau
101,6 x 46,4 cm. (40 x 18 ¼ in.)
Provenance
Commandé vers 1650 par Guillaume Brissonnet (1602-1674), Président au Grand Conseil, pour la chapelle de l’hôtel Brissonnet à Paris ; par descendance à Jean-Baptiste Brissonnet, vendu au Conseiller Vincent d’Invault, qui acquit l’hôtel en 1698.
Maître des Requêtes Jacques Turgot de 1714 à 1722 ; par descendance à Michel-Étienne Turgot (1690-1751) ; puis à
Anne-Robert-Jacques Turgot (1727-1781), Ministre des Finances de Louis XVI puis à Etienne-Francois Turgot, marquis de Soumont depuis 1781 et sans doute jusqu’à la Révolution.
Vincent Donjeaux, sa vente, Lebrun et Paillet, Paris, 29 avril 1793, lot 330, avec pendant La Douceur ,1.550 livres à Jouberton
Lafontaine ; sa vente, Henry et Laneuville, Paris, 28 mai-2 juin 1821, lots 128 et 129, avec pendant, 480 francs.
Mauméjan, sa vente, Lacoste, Paris, 29 juin - 2 juillet 1825, lot 40, avec pendant.
Jean-Toussaint Arrighi de Casanova, duc de Padoue (1778-1853), Château de Courson-Monteloup, Essone ; par descendance
Ernest-Louis-Hyacinthe Arrighi de Casanova, duc de Padoue (1814-1888) puis au
Comte Ernest de Caraman.
Comte de Gramont, sa vente, Paris, 4 décembre 1967, lots 81- 82 avec pendant, comme ‘École de Le Sueur’.
Heim Gallery, Londres, 1974-1987.
Collection privée, Londres.
Vente Christie’s, Monaco, 4 décembre 1992, lot 42.
Collection particulière, Grande-Bretagne.

Literature
L. Dussieux, Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture : publiés d'après les manuscrits conservés à l'Ecole impériale des Beaux-Arts, t. I, Paris, 1853, cité p. 164.
F. le Comte, Cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture et graveure, t. II, Paris, 1699, p. 98.
A.-J. Dézallier d’Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, t. II, Paris, 1745, p. 297.
A.-N. Dézallier d’Argenville, Voyage pittoresque de Paris, Paris, 1749, p. 145.
A.-J. Dézallier d’Argenville, op. cit., t. IV, Paris, 1762, p. 116.
Abbé J. Merry de La Canorgue, La Théologie des peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs, Paris, 1765, p. 225.
M. Hébert, Dictionnaire pittoresque et historique, t. I, Paris, 1766, p. 152.
J.-J. Guiffrey, ‘Projet de vente au Roi des tableaux de l’Hôtel Turgot, autrefois Hôtel Briçonnet.’, dans Nouvelles archives de l’art français., Paris, 1877, p. 337.
E. Bonnaffé, Dictionnaire des Amateurs français au XVIIe siècle, Paris, 1884, p. 44.
G. Rouchès, Eustache Le Sueur, Paris, 1923, p. 73.
L. Dimier, Histoire de la peinture française, du retour de Vouet à la mort de Le Brun (1627-1690), t. I, Paris et Bruxelles, 1927, p. 6.
D. Sutton, ‘Richness of Old Masters’, dans The Financial Times, Londres, 25 juin 1974, compte rendu d’exposition.
D. Vasseur, ‘Mansuetude by Eustache Le Sueur’, dans Bulletin of the Art Institute of Chicago, 71, no. 4, juillet-août 1977, p. 8-11.
P. Rosenberg, Inventaire des tableaux français du XVIIe siècle appartenant aux collections publiques des États-Unis, cat. expo,. Paris, New York, Chicago, 1982, p. 357.
M. Sapin, ‘Précisions sur l’histoire de quelques tableaux d’Eustache Le Sueur’, dans Bulletin de la société d’histoire de l’art français, année 1984, paru en 1986, pp. 62-63, no. 17, fig. 10.
A. Mérot, Eustache Le Sueur (1616-1655), 2nde éd., Paris, 2000, p. 247, no. 101, fig. 317.

Exhibited
Londres, Galerie Heim, Religious and Biblical Themes in French Baroque Painting, 29 mai – 30 août 1974, no. 8, ill.
Further details
E. LE SUEUR, THE JUSTICE, OIL ON PANEL

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Adelaide Queau
Adelaide Queau

Lot Essay

Ce panneau, en bel état de conservation, provient du décor exécuté par Eustache Le Sueur en 1650 à la demande de Guillaume Brissonnet pour la chapelle de son Hôtel particulier parisien. Encore en place au XVIIIe siècle mais déplacé en 1775 puis démantelé avant le XIXe siècle, l’ensemble du décor est connu par plusieurs descriptions anciennes. Il se composait d’un tableau d’autel représentant LAnnonciation (aujourd’hui au Museum of Art de Toledo ; (inv. 52.63), de deux tableaux disparus représentants les saints patrons des commanditaires, saint Guillaume et sainte Marguerite, et de huit panneaux décoratifs symbolisant les atitudes. Sur ces huit panneaux, seuls deux subsistent encore de nos jours. L’un (La Douceur) est conservé à l’Art Institute de Chicago (Charles H. & Mary F.S., Worcester Fund, inv. 1974-233), le second est celui que nous présentons ici, La Justice.

Le Sueur ne déroge pas à l’iconographie traditionnelle de la Justice : la jeune femme (dont les yeux ne sont cependant pas bandés) est assise posément, et tient dans sa main droite son glaive de feu, tandis qu’elle soulève de l’autre la balance. Se présentant sur un délicat fond doré, l’allégorie est dépeinte par l’artiste avec une rigueur ascétique et primitive qui rompt nettement avec le lyrisme de Simon Vouet et marque pour l’une des premières fois la rupture de Le Sueur avec son maître et son tournant radical vers ce qu’on appellera l’atticisme parisien.

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