Lot Essay
Ce panneau, en bel état de conservation, provient du décor exécuté par Eustache Le Sueur en 1650 à la demande de Guillaume Brissonnet pour la chapelle de son Hôtel particulier parisien. Encore en place au XVIIIe siècle mais déplacé en 1775 puis démantelé avant le XIXe siècle, l’ensemble du décor est connu par plusieurs descriptions anciennes. Il se composait d’un tableau d’autel représentant L’Annonciation (aujourd’hui au Museum of Art de Toledo ; (inv. 52.63), de deux tableaux disparus représentants les saints patrons des commanditaires, saint Guillaume et sainte Marguerite, et de huit panneaux décoratifs symbolisant les Béatitudes. Sur ces huit panneaux, seuls deux subsistent encore de nos jours. L’un (La Douceur) est conservé à l’Art Institute de Chicago (Charles H. & Mary F.S., Worcester Fund, inv. 1974-233), le second est celui que nous présentons ici, La Justice.
Le Sueur ne déroge pas à l’iconographie traditionnelle de la Justice : la jeune femme (dont les yeux ne sont cependant pas bandés) est assise posément, et tient dans sa main droite son glaive de feu, tandis qu’elle soulève de l’autre la balance. Se présentant sur un délicat fond doré, l’allégorie est dépeinte par l’artiste avec une rigueur ascétique et primitive qui rompt nettement avec le lyrisme de Simon Vouet et marque pour l’une des premières fois la rupture de Le Sueur avec son maître et son tournant radical vers ce qu’on appellera l’atticisme parisien.
Le Sueur ne déroge pas à l’iconographie traditionnelle de la Justice : la jeune femme (dont les yeux ne sont cependant pas bandés) est assise posément, et tient dans sa main droite son glaive de feu, tandis qu’elle soulève de l’autre la balance. Se présentant sur un délicat fond doré, l’allégorie est dépeinte par l’artiste avec une rigueur ascétique et primitive qui rompt nettement avec le lyrisme de Simon Vouet et marque pour l’une des premières fois la rupture de Le Sueur avec son maître et son tournant radical vers ce qu’on appellera l’atticisme parisien.