拍品專文
Exécuté aux alentours de 1710-1715, ce portrait d’un modèle anonyme, identifié parfois comme le marquis de la Martinière, est le prototype et sans nul doute possible la meilleure des quatre versions existantes de la même composition, compte tenu de la fermeté et de l’éclat de son modelé. D’une grande qualité, il nous est parvenu dans un bel état de conservation qui permet de savourer tout le savoir-faire de Rigaud alors arrivé à la pleine maturité de son art de portraitiste.
Le format en buste avec le visage tourné vers la droite, faisant face au spectateur, comme le costume du modèle appartiennent aux stéréotypes rigaldiens de l’époque. L’excellence du pinceau de l’artiste se manifeste aussi bien dans le traitement délicat et précis des carnations du modèle que dans la richesse du vêtement de celui-ci. Le peintre y fait montre de toute l’étendue de son talent et joue avec les diverses matières : la fine dentelle du col, la broderie peinte avec une virtuosité ostentatoire ou le traitement subtil du velours légèrement moiré de la cape.
Plusieurs portraits offrant une pose et une composition proches permettent de proposer une datation, autour de 1710-1720 : Guillaume III Scot de la Mésangère (1712, collection particulière), Antoine Bernard Bouhier (1713, Dijon, musée des Beaux-Arts), Jean Louis de Roll-Montpellier (1713, collection particulière), Guillaume Castanier (1718, Carcassonne, musée des Beaux-Arts), Gaspard de Gueidan (1719-1720, Aix-en-Provence, musée Granet).
Quatre versions de ce portrait d’homme [1], pour lequel Georges de Lastic a autrefois proposé, sans doute sur la foi d’une tradition familiale, le nom du marquis de la Martinière (absent des livres de comptes de l’artiste), existent : celle, aujourd’hui proposée à la vente et portant au dos le témoignage d’une ancienne provenance (Dubuisson, n° 133), peut être considérée, compte tenu de la fermeté et de l’éclat de son modelé, comme un prototype de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), les trois autres étant des répliques de qualité dues au maître et à son atelier. Dans le cas des deux meilleures répliques, le modèle présente la même caractéristique physionomique : une cicatrice en forme de losange (marque de naissance ? accident ? blessure ?) au beau milieu du front. Cette cicatrice n’est pas visible sur le prototype et a été délibérément effacée sur la quatrième version : effacement et reprise sont clairement visibles. L’attitude (un buste de profil tourné vers la droite, le visage presque de face tourné vers le spectateur), ainsi que le vêtement (un col de fine dentelle ouvert, un ample manteau de velours doublé d’un riche brocart, des effets de retroussis ou de revers) appartiennent aux stéréotypes rigaldiens. De l’une comme de l’autre, l’artiste use beaucoup dans les années 1710-1720. On citera quelques portraits construits selon un schéma équivalent et qui permettent de proposer une datation : Guillaume III Scot de la Mésangère (1712, collection particulière), Antoine Bernard Bouhier (1713, Dijon, musée des Beaux-Arts), Jean Louis de Roll-Montpellier (1713, collection particulière), Guillaume Castanier (1718, Carcassonne, musée des Beaux-Arts), Gaspard de Gueidan (1719-1720, Aix-en-Provence, musée Granet), etc. [2]. À noter que l’on retrouve dans le portrait de Guillaume III Scot de la Mésangère la même broderie qui court le long du manteau.
NOTES :
[1] Voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), tome II : Le catalogue raisonné, Dijon, Éditions Faton, 2016, n° P.1145, p. 382, repr.
[2] Ariane James-Sarazin, ibid.., respectivement P.1234, P.1260, P.1270, P.1333, P.1339, mais aussi P.1144, *P.1323, P.1384, PS.8…
Le format en buste avec le visage tourné vers la droite, faisant face au spectateur, comme le costume du modèle appartiennent aux stéréotypes rigaldiens de l’époque. L’excellence du pinceau de l’artiste se manifeste aussi bien dans le traitement délicat et précis des carnations du modèle que dans la richesse du vêtement de celui-ci. Le peintre y fait montre de toute l’étendue de son talent et joue avec les diverses matières : la fine dentelle du col, la broderie peinte avec une virtuosité ostentatoire ou le traitement subtil du velours légèrement moiré de la cape.
Plusieurs portraits offrant une pose et une composition proches permettent de proposer une datation, autour de 1710-1720 : Guillaume III Scot de la Mésangère (1712, collection particulière), Antoine Bernard Bouhier (1713, Dijon, musée des Beaux-Arts), Jean Louis de Roll-Montpellier (1713, collection particulière), Guillaume Castanier (1718, Carcassonne, musée des Beaux-Arts), Gaspard de Gueidan (1719-1720, Aix-en-Provence, musée Granet).
Quatre versions de ce portrait d’homme [1], pour lequel Georges de Lastic a autrefois proposé, sans doute sur la foi d’une tradition familiale, le nom du marquis de la Martinière (absent des livres de comptes de l’artiste), existent : celle, aujourd’hui proposée à la vente et portant au dos le témoignage d’une ancienne provenance (Dubuisson, n° 133), peut être considérée, compte tenu de la fermeté et de l’éclat de son modelé, comme un prototype de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), les trois autres étant des répliques de qualité dues au maître et à son atelier. Dans le cas des deux meilleures répliques, le modèle présente la même caractéristique physionomique : une cicatrice en forme de losange (marque de naissance ? accident ? blessure ?) au beau milieu du front. Cette cicatrice n’est pas visible sur le prototype et a été délibérément effacée sur la quatrième version : effacement et reprise sont clairement visibles. L’attitude (un buste de profil tourné vers la droite, le visage presque de face tourné vers le spectateur), ainsi que le vêtement (un col de fine dentelle ouvert, un ample manteau de velours doublé d’un riche brocart, des effets de retroussis ou de revers) appartiennent aux stéréotypes rigaldiens. De l’une comme de l’autre, l’artiste use beaucoup dans les années 1710-1720. On citera quelques portraits construits selon un schéma équivalent et qui permettent de proposer une datation : Guillaume III Scot de la Mésangère (1712, collection particulière), Antoine Bernard Bouhier (1713, Dijon, musée des Beaux-Arts), Jean Louis de Roll-Montpellier (1713, collection particulière), Guillaume Castanier (1718, Carcassonne, musée des Beaux-Arts), Gaspard de Gueidan (1719-1720, Aix-en-Provence, musée Granet), etc. [2]. À noter que l’on retrouve dans le portrait de Guillaume III Scot de la Mésangère la même broderie qui court le long du manteau.
NOTES :
[1] Voir Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), tome II : Le catalogue raisonné, Dijon, Éditions Faton, 2016, n° P.1145, p. 382, repr.
[2] Ariane James-Sarazin, ibid.., respectivement P.1234, P.1260, P.1270, P.1333, P.1339, mais aussi P.1144, *P.1323, P.1384, PS.8…