Lot Essay
"Le grand masque koma des Maou, provenant des anciennes collections Jacques Kerchache et Baudoin de Grunne, est une merveille d'harmonie : l'auréole de plumes encerclée d'un bandeau forme une véritable couronne ; la masse presque circulaire du visage est encadrée au-dessus du front par deux cornes latérales et une corne centrale, émergeant de la gangue croûteuse de matières magiques dont il est recouvert : on le perçoit comme un précieux diadème ; les ornements de part et d'autre des joues donnent du poids à la masse du visage qui s'achève par un long bec semblable à une barbe pharaonique. Cette matière première très ordonnée laisse jaillir une vie intense par une bouche entrouverte et des yeux, dont l'expression projetée vers nous, nous suivent du regard."
Liliane et Michel Durand-Dessert
Les Maou vivent dans la savane de l’ouest du Moyen-Sassandra, au nord-est du pays Dan en Côte d’Ivoire. Ils sont gérés par de redoutables sociétés secrètes (koma) dont tous les hommes sont censés faire partie. Les Koma luttent contre la sorcellerie et sont dirigés par des prêtres-devins. Le masque de l’association du Koma présente un visage féminin stylisé et raffiné, inspiré de la production des Dan septentrionaux. Le visage se prolonge par un bec bifide incarnant la présence bénéfique du calao. Les masques masculins possèdent des cornes de chèvre ou de mouton remplies d’ingrédients magiques protégeant le propriétaire. C’est le masque koma qui veille sur le village durant la nuit. Le danseur le tient par le bec et cache son visage sous la partie supérieure. Le bec est généralement plus volumineux que la tête ; avec son visage ovoïde, le masque des Durand-Dessert de l'ancienne collection Kerchache est davantage équilibré. L’intériorité de l’expression amplifiée par des yeux fendus contrebalance l’accumulation des ajouts rituels et l’impressionnante coiffure à plumes. Sous le nez saillant, la bouche n’est que très peu représentée, comme pour garder un secret. Le masque est couvert d’un enduit terreux sacrificiel lui conférant une homogénéité. Voir Arts primitifs dans les ateliers d'artistes (Musée de l'Homme, 1967, n° 76), pour un masque comparable de l’ancienne collection Jacobson (Christie's, Paris, 14 juin 2004, lot 94).
Liliane et Michel Durand-Dessert
Les Maou vivent dans la savane de l’ouest du Moyen-Sassandra, au nord-est du pays Dan en Côte d’Ivoire. Ils sont gérés par de redoutables sociétés secrètes (koma) dont tous les hommes sont censés faire partie. Les Koma luttent contre la sorcellerie et sont dirigés par des prêtres-devins. Le masque de l’association du Koma présente un visage féminin stylisé et raffiné, inspiré de la production des Dan septentrionaux. Le visage se prolonge par un bec bifide incarnant la présence bénéfique du calao. Les masques masculins possèdent des cornes de chèvre ou de mouton remplies d’ingrédients magiques protégeant le propriétaire. C’est le masque koma qui veille sur le village durant la nuit. Le danseur le tient par le bec et cache son visage sous la partie supérieure. Le bec est généralement plus volumineux que la tête ; avec son visage ovoïde, le masque des Durand-Dessert de l'ancienne collection Kerchache est davantage équilibré. L’intériorité de l’expression amplifiée par des yeux fendus contrebalance l’accumulation des ajouts rituels et l’impressionnante coiffure à plumes. Sous le nez saillant, la bouche n’est que très peu représentée, comme pour garder un secret. Le masque est couvert d’un enduit terreux sacrificiel lui conférant une homogénéité. Voir Arts primitifs dans les ateliers d'artistes (Musée de l'Homme, 1967, n° 76), pour un masque comparable de l’ancienne collection Jacobson (Christie's, Paris, 14 juin 2004, lot 94).