Lot Essay
"Arman fut également celui qui, par la médiation de son propre travail et de son engagement, nous aura permis d’accéder à la sculpture africaine accumulative. L’autel Keaka et le fétiche à charge frontale qui lui ont appartenu sont pour nous des icônes de ce goût nouveau, auquel nous avons adhéré d’emblée. Beuys et les artistes de l’Arte povera, en nous donnant l’amour du matériau, et même de la matière la plus modeste en apparence, nous auront aussi préparés à cette aventure. Nous aimons cette gangue croûteuse qui recouvre l’autel Keaka, surmonté de ce personnage qui semble émerger de la glaise et qui laisse entrevoir aux cassures quelques doigts de pied, l’esquisse d’une main ou la structure losangée en forme de bouclier de son visage… Mi-enfant, mi-vieillard, il semble […] porter un regard émerveillé sur le monde…"
Liliane et Michel Durand-Dessert
Jusqu’à présent, seuls quelques rares exemplaires similaires au lot présent ont pu être répertoriés : un fut publié pour la première fois par Pierre Harter (Harter, P., "Keaka, Kaka & Kaka", Tribal Arts, vol. III, 1994, p. 48, fig. 5), le second se trouve actuellement dans la collection Yves Develon et fut publié dans Arts du Nigéria dans les collections privées françaises, Milan, 2012, fig. 187. A leur sujet, Pierre Harter remarquait la similitude avec certaines créations des Mumuye ou des Wurkun. Bien que la base cylindrique creuse à deux fentes, latérales et verticales, sur laquelle reposent ces figures pourrait indiquer leur utilisation comme des masques-heaumes, l’absence d’orifices peut suggérer que ces objets étaient sans doute utilisés comme des figures d’autel. Cependant, cette ambiguïté n’a pas été clarifiée par Pierre Harter.
Le lot présent se distingue des deux autres objets similaires par la présence d’un visage abstrait esquissé sur la surface frontale de la base cylindrique. Cet élément inédit souligne une fois de plus l’ambiguïté masque-sculpture tout en renforçant la puissance de son expression.
Liliane et Michel Durand-Dessert
Jusqu’à présent, seuls quelques rares exemplaires similaires au lot présent ont pu être répertoriés : un fut publié pour la première fois par Pierre Harter (Harter, P., "Keaka, Kaka & Kaka", Tribal Arts, vol. III, 1994, p. 48, fig. 5), le second se trouve actuellement dans la collection Yves Develon et fut publié dans Arts du Nigéria dans les collections privées françaises, Milan, 2012, fig. 187. A leur sujet, Pierre Harter remarquait la similitude avec certaines créations des Mumuye ou des Wurkun. Bien que la base cylindrique creuse à deux fentes, latérales et verticales, sur laquelle reposent ces figures pourrait indiquer leur utilisation comme des masques-heaumes, l’absence d’orifices peut suggérer que ces objets étaient sans doute utilisés comme des figures d’autel. Cependant, cette ambiguïté n’a pas été clarifiée par Pierre Harter.
Le lot présent se distingue des deux autres objets similaires par la présence d’un visage abstrait esquissé sur la surface frontale de la base cylindrique. Cet élément inédit souligne une fois de plus l’ambiguïté masque-sculpture tout en renforçant la puissance de son expression.