拍品專文
Association raffinée de laque du Japon et de bronze doré, ce rare encrier en forme de nef confirme, par l’assemblage de ses matériaux luxueux, par sa qualité d’exécution et son pedigree prestigieux, la tradition d’excellence et le caractère intemporel du goût français.
Née sous le règne de Louis XIII avec l’importation de panneaux destinés à la fabrication des coffres et des cabinets, l’affection des amateurs pour les laques du Japon ne sera jamais démentie. En effet les marchands-merciers tout au long du XVIIIe siècle se sont évertués à embellir les laques japonaises des plus belles montures de bronze ciselé et doré. Lazare Duvaux notamment mélangeait la laque orientale aux tasses et soucoupes en porcelaine européenne, ou fournissait à BVRB ce précieux matériau nécessaire à la fabrication de ses commodes. En digne héritière de ces négociants de luxe, la veuve Desarnaud crée au début du XIXe siècle le célèbre magasin L’Escalier de cristal. Sous cette enseigne ont collaboré tout au long du XIXe siècle les meilleurs artistes de la place parisienne, donnant naissance à des objets d’une qualité exceptionnelle.
A la faveur du japonisme et de l’attrait renouvelé de l’Europe pour les arts extrême-orientaux, de nombreux exemples refleurissent d’objets décoratifs mêlant montures françaises et objets importés ; des œuvres signées notamment par Barbedienne ou Lièvre qui collaborent avec l’Escalier de cristal. C’est dans ce contexte que naît ce magnifique encrier au décor délicat de roseaux, perpétuant un savoir-faire et une inclination esthétique ancestraux.
Rien de surprenant par conséquent à voir figurer cet encrier dans les collections de Georges Geffroy, cette « légende du grand décor français », comme le qualifie à juste titre Pierre Arizzoli-Clémentel dans l’ouvrage qu’il lui a consacré (Georges Geffroy : 1905-1971, Paris, 2016).
Georges Geffroy a décoré les appartements du Tout-Paris : le baron de Redé, Christian Dior, Gloria et Loel Guinness, Philippe et Denyse Durand-Ruel, Nicole de Montesquiou, … nombreux sont ceux qui se sont arrachés les services de cet arbitre des élégances.
Dans son propre appartement de la rue de Rivoli, sur une table à mécanisme estampillée de Weisweiler, à côté d’un autre en porphyre qui servit à Talleyrand, notre encrier occupait une place de choix. Fierté de son propriétaire, il s’offrait à la vue des prestigieux convives. Gabrielle Chanel, Jean Cocteau, Elsa Schiaparelli, Louise de Vilmorin, Christian Bérard, Misia Sert, et bien d’autres étoiles de la capitale eurent le loisir d’admirer cet objet si élégant, vendu aux enchères comme le reste de ses collections à la mort du décorateur.
L’acquisition de cet encrier par Juan de Beistegui lors de la vente de 1971 peut être vue comme un hommage amical à Georges Geffroy, un clin d’œil au travail de ce dernier réalisé pour son oncle Charles de Beistegui.
Née sous le règne de Louis XIII avec l’importation de panneaux destinés à la fabrication des coffres et des cabinets, l’affection des amateurs pour les laques du Japon ne sera jamais démentie. En effet les marchands-merciers tout au long du XVIIIe siècle se sont évertués à embellir les laques japonaises des plus belles montures de bronze ciselé et doré. Lazare Duvaux notamment mélangeait la laque orientale aux tasses et soucoupes en porcelaine européenne, ou fournissait à BVRB ce précieux matériau nécessaire à la fabrication de ses commodes. En digne héritière de ces négociants de luxe, la veuve Desarnaud crée au début du XIXe siècle le célèbre magasin L’Escalier de cristal. Sous cette enseigne ont collaboré tout au long du XIXe siècle les meilleurs artistes de la place parisienne, donnant naissance à des objets d’une qualité exceptionnelle.
A la faveur du japonisme et de l’attrait renouvelé de l’Europe pour les arts extrême-orientaux, de nombreux exemples refleurissent d’objets décoratifs mêlant montures françaises et objets importés ; des œuvres signées notamment par Barbedienne ou Lièvre qui collaborent avec l’Escalier de cristal. C’est dans ce contexte que naît ce magnifique encrier au décor délicat de roseaux, perpétuant un savoir-faire et une inclination esthétique ancestraux.
Rien de surprenant par conséquent à voir figurer cet encrier dans les collections de Georges Geffroy, cette « légende du grand décor français », comme le qualifie à juste titre Pierre Arizzoli-Clémentel dans l’ouvrage qu’il lui a consacré (Georges Geffroy : 1905-1971, Paris, 2016).
Georges Geffroy a décoré les appartements du Tout-Paris : le baron de Redé, Christian Dior, Gloria et Loel Guinness, Philippe et Denyse Durand-Ruel, Nicole de Montesquiou, … nombreux sont ceux qui se sont arrachés les services de cet arbitre des élégances.
Dans son propre appartement de la rue de Rivoli, sur une table à mécanisme estampillée de Weisweiler, à côté d’un autre en porphyre qui servit à Talleyrand, notre encrier occupait une place de choix. Fierté de son propriétaire, il s’offrait à la vue des prestigieux convives. Gabrielle Chanel, Jean Cocteau, Elsa Schiaparelli, Louise de Vilmorin, Christian Bérard, Misia Sert, et bien d’autres étoiles de la capitale eurent le loisir d’admirer cet objet si élégant, vendu aux enchères comme le reste de ses collections à la mort du décorateur.
L’acquisition de cet encrier par Juan de Beistegui lors de la vente de 1971 peut être vue comme un hommage amical à Georges Geffroy, un clin d’œil au travail de ce dernier réalisé pour son oncle Charles de Beistegui.