Lot Essay
Notre monumentale armoire en acajou moucheté est l’illustration parfaite et majestueuse d’un passionnant phénomène du mobilier français au XVIIIème siècle : la création des « meubles de port ».
Alors que la domination des mers devient un enjeu géopolitique majeur, armateurs et négociants se constituent –sur les ports de l’Atlantique notamment– une fortune considérable. Le commerce triangulaire et le trafic avec les colonies permettent l’importation de denrées chères –café, coton, sucre, …– et d’essences précieuses comme le superbe acajou de cette armoire. Chaque port déclinera dans sa langue vernaculaire, à partir des styles Louis XV et Louis XVI imposés par les ateliers parisiens, un mobilier spécifique. Une caractéristique commune toutefois réside dans l’utilisation des bois « en massif ».
Bordeaux passe pour être, avec Nantes, le lieu de naissance des plus beaux meubles du genre. Enrichie par la richesse ancestrale de la ville – le vin – et par l’activité du port, une nouvelle classe émerge qui rapidement se fait construire des résidences secondaires : les chartreuses. A nouvelle demeure nouvel ameublement, et c’est ainsi que les meubles de port sont commandés aux maîtres menuisiers et ébénistes. Le souci de signifier sa richesse explique l’opulence de ces meubles.
Notre armoire répond parfaitement à ces attentes. Elle présente les caractéristiques de l’armoire bordelaise répertoriées par Louis Malfoy mais bénéficie d’une décoration particulièrement luxueuse (L. Malfoy, Le meuble de port, Paris, 1992). La corniche cintrée en chapeau de gendarme se pare de denticules ; elle est suivie dans son mouvement par la traverse haute et dans ses angles à pans coupés par les montants ; les vantaux de part et d’autre du faux dormant cannelé présentent en leur bandeau médian un décor symétrique de feuilles d’acanthe, développé sur le bandeau découpé en partie basse.
Plus qu’une traditionnelle armoire lingère, cette armoire est un meuble d’apparat conçu pour pouvoir présenter ouvert une vaisselle précieuse. C’est ce qui explique l’impeccable travail de ferronnerie visible à l’intérieur exécuté pour la fermeture à crémone et espagnolette.
Alors que la domination des mers devient un enjeu géopolitique majeur, armateurs et négociants se constituent –sur les ports de l’Atlantique notamment– une fortune considérable. Le commerce triangulaire et le trafic avec les colonies permettent l’importation de denrées chères –café, coton, sucre, …– et d’essences précieuses comme le superbe acajou de cette armoire. Chaque port déclinera dans sa langue vernaculaire, à partir des styles Louis XV et Louis XVI imposés par les ateliers parisiens, un mobilier spécifique. Une caractéristique commune toutefois réside dans l’utilisation des bois « en massif ».
Bordeaux passe pour être, avec Nantes, le lieu de naissance des plus beaux meubles du genre. Enrichie par la richesse ancestrale de la ville – le vin – et par l’activité du port, une nouvelle classe émerge qui rapidement se fait construire des résidences secondaires : les chartreuses. A nouvelle demeure nouvel ameublement, et c’est ainsi que les meubles de port sont commandés aux maîtres menuisiers et ébénistes. Le souci de signifier sa richesse explique l’opulence de ces meubles.
Notre armoire répond parfaitement à ces attentes. Elle présente les caractéristiques de l’armoire bordelaise répertoriées par Louis Malfoy mais bénéficie d’une décoration particulièrement luxueuse (L. Malfoy, Le meuble de port, Paris, 1992). La corniche cintrée en chapeau de gendarme se pare de denticules ; elle est suivie dans son mouvement par la traverse haute et dans ses angles à pans coupés par les montants ; les vantaux de part et d’autre du faux dormant cannelé présentent en leur bandeau médian un décor symétrique de feuilles d’acanthe, développé sur le bandeau découpé en partie basse.
Plus qu’une traditionnelle armoire lingère, cette armoire est un meuble d’apparat conçu pour pouvoir présenter ouvert une vaisselle précieuse. C’est ce qui explique l’impeccable travail de ferronnerie visible à l’intérieur exécuté pour la fermeture à crémone et espagnolette.