DANS LE GOUT D'ANDRE-CHARLES BOULLE DEBUT DU XVIIIe SIECLE

La composition de ces appliques s’inspire des modèles inventés par les orfèvres du roi Louis XIV, comme Delaunay ou Ballin, qui livrèrent pour Versailles le mobilier d’argent fondu en 1689 pour financer la guerre de succession d’Augsbourg. André-Charles Boulle déclinera ces appliques à plaques en plusieurs modèles et variantes, à décor de mascarons féminins comme ici ou masculin (vente Sotheby’s, Paris, 18 mars 2015, lot 22), à un ou plusieurs bras de lumière. On peut également rapprocher nos appliques de celles illustrées par Giacomo et Rozenn Wannenes dans leur ouvrage Les bronzes ornementaux et les objets montés (Milan, 2004, p. 80). Si la coquille est fréquemment utilisée par André-Charles Boulle, notre paire d’appliques se distingue toutefois par ce visage féminin coiffé du croissant de lune. La figure de Diane est ainsi évoquée. Déesse associée à la lune, elle trouve naturellement sa place sur ces bronzes dorés destinés à illuminer une pièce lorsque la lumière du jour disparaît.