Lot Essay
Cette superbe paire d’appliques de la fin du XVIIIe siècle est emblématique de la production des bronzes dorés italiens de l’époque néoclassique. L’utilisation d’un vocabulaire décoratif évoquant à la fois une antiquité retrouvée et des évènements contemporains en fait un témoignage précieux des préoccupations de la fin du XVIIIe siècle qui transparaissent dans les arts décoratifs.
A l’époque de la Grèce antique s’élevaient sur les champs de bataille, à l’issue d’un combat, le trophée composé des armes et des drapeaux retirés aux vaincus. Cette pratique sera ensuite reprise par les romains : derrière le char du général vainqueur défilent pendant les triomphes ces amoncellements de drapeaux et d’armes autour de la cuirasse d’un soldat défait. Ces trophées deviennent vite une allégorie de la victoire, et les sculpteurs s’en emparent pour orner les arcs de triomphe. Les trophées dits de Marius, sur la place du Capitole à Rome, témoignent de cette pratique, et du passage dès l’Antiquité d’un usage militaire à sa représentation artistique. Depuis, chaque époque ayant fait appel à la grandeur de la Rome impériale pour magnifier sa propre gloire emploiera cette image. De la Cour Carrée du Louvre sous le ciseau de Pierre Lescot à la porte Saint-Denis sous celui de Blondel, Paris se couvre à la Renaissance et au XVIIe de ces trophées martiaux.
A la fin du XVIIIe siècle, c’est au tour des arts décoratifs de s’approprier ces trophées. Combiner ingénieusement ces cuirasses et ces glaives, ces casques et ces drapeaux, les agencer à la structure de la pièce qui s’en trouve ornée devient un exercice ornemental particulièrement apprécié par les ornemanistes et les bronziers. En effet, disposer ces armes avec art et élégance est devenu une façon générale d’évoquer les valeurs guerrières et l’héroïsme, bien plus que de désigner précisément la défaite de telle ou telle nation. Cet usage du trophée d’armes dans les arts décoratifs participe aussi du mouvement néoclassique et résulte de la redécouverte de l’Antiquité qui commence dès les années 1750 et se poursuit jusqu’à la fin de l’Empire.
A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, de nombreux modèles d’appliques, de candélabres et de pendules en bronze ciselé et doré voient le jour. En France, Thomire et Héricourt, Galle et Ravrio sont les principaux protagonistes de cette mouvance. En Italie, et à Turin notamment, la tradition de l’art du bronze, alimentée tout le long du XVIIIe par la France, perdure encore lorsqu’à la fin du siècle, le nord du pays devient le théâtre des batailles entre Bonaparte et l’Empire d’Autriche. Souverains et généraux abandonnent alors définitivement les volutes de la rocaille pour adopter de telles appliques, plus propres à évoquer les valeurs de bravoure et de patriotisme auxquelles l’époque les a attachés.
A l’époque de la Grèce antique s’élevaient sur les champs de bataille, à l’issue d’un combat, le trophée composé des armes et des drapeaux retirés aux vaincus. Cette pratique sera ensuite reprise par les romains : derrière le char du général vainqueur défilent pendant les triomphes ces amoncellements de drapeaux et d’armes autour de la cuirasse d’un soldat défait. Ces trophées deviennent vite une allégorie de la victoire, et les sculpteurs s’en emparent pour orner les arcs de triomphe. Les trophées dits de Marius, sur la place du Capitole à Rome, témoignent de cette pratique, et du passage dès l’Antiquité d’un usage militaire à sa représentation artistique. Depuis, chaque époque ayant fait appel à la grandeur de la Rome impériale pour magnifier sa propre gloire emploiera cette image. De la Cour Carrée du Louvre sous le ciseau de Pierre Lescot à la porte Saint-Denis sous celui de Blondel, Paris se couvre à la Renaissance et au XVIIe de ces trophées martiaux.
A la fin du XVIIIe siècle, c’est au tour des arts décoratifs de s’approprier ces trophées. Combiner ingénieusement ces cuirasses et ces glaives, ces casques et ces drapeaux, les agencer à la structure de la pièce qui s’en trouve ornée devient un exercice ornemental particulièrement apprécié par les ornemanistes et les bronziers. En effet, disposer ces armes avec art et élégance est devenu une façon générale d’évoquer les valeurs guerrières et l’héroïsme, bien plus que de désigner précisément la défaite de telle ou telle nation. Cet usage du trophée d’armes dans les arts décoratifs participe aussi du mouvement néoclassique et résulte de la redécouverte de l’Antiquité qui commence dès les années 1750 et se poursuit jusqu’à la fin de l’Empire.
A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, de nombreux modèles d’appliques, de candélabres et de pendules en bronze ciselé et doré voient le jour. En France, Thomire et Héricourt, Galle et Ravrio sont les principaux protagonistes de cette mouvance. En Italie, et à Turin notamment, la tradition de l’art du bronze, alimentée tout le long du XVIIIe par la France, perdure encore lorsqu’à la fin du siècle, le nord du pays devient le théâtre des batailles entre Bonaparte et l’Empire d’Autriche. Souverains et généraux abandonnent alors définitivement les volutes de la rocaille pour adopter de telles appliques, plus propres à évoquer les valeurs de bravoure et de patriotisme auxquelles l’époque les a attachés.