Lot Essay
Créée par Frédéric Boucheron en 1858, la maison, célèbre pour ses bijoux, développe aussi toute une gamme d’objets de fantaisie déclinée dans un large éventail de styles sous l’impulsion créatrice de son fondateur.
Boucheron sait en effet s’adjoindre la collaboration des meilleurs artisans dont notamment Charles Glachant, qui travaille pour Froment-Meurice, et qu’il sous-traite pour de nombreux projets d’orfèvrerie mais surtout Paul Legrand (1840-1910). Legrand rejoint la maison en 1867 en tant que chef d’atelier et produit parmi les pièces les plus originales qui permettent à Boucheron d’obtenir la ‘grande médaille’ pour la joaillerie-bijouterie à l’Exposition Universelle de 1878.
Paul Legrand crée cet exceptionnel vase vers 1878-1880; c’est une pièce unique qui résume la richesse stylistique de l’époque. En effet si le vase emprunte sa forme au traditionnel vase amphore grec, Legrand lui applique un décor en double couche qui lui permet un effet de perspective accentué par un jeu de textures et de matières. Stylistiquement il utilise le répertoire des ornements classiques amalgamant palmettes, enroulements et fleurs de lys dans une version historiciste presque décadente. Il ajoute enfin deux panneaux ajourés en nid d’abeille appliqués de deux scènes figurant des putti nourrissant d’un côté une lionne et de l’autre jouant avec une chèvre. Cette thématique tout comme son modelé sont à rapprocher du travail d’Aimé-Jules Dalou et que l’on retrouve notamment sur le surtout des frères Fannière ‘les enfants au chevreau’ créé en 1870 pour le prix du Bois de Boulogne. Dalou est un fervent admirateur de Houdon et de Falconet ainsi que de Boucher. Il affectionne tout particulièrement l’iconographie du XVIIIème siècle avec putti, allégories et mythologie; on retrouve d’ailleurs ce même thème sur le Pont Alexandre III datant de 1900 ou encore sur le groupe ‘le triomphe de Silène’ au jardin du Luxembourg (1885).
Les archives de la maison Boucheron ont finalement révélées peu de chose sur cet exceptionnel vase hormis une photo annotée ‘de la main de Legrand’ et au dos de ‘Monsieur X à Pez’. Cette référence énigmatique suggère que le vase fut probablement offert à Jean-Baptiste Pezon (1827-1897), célèbre dompteur de lions et patriarche de la ménagerie Pezon qui présentait aussi des chevaux sauvages, des éléphants et des ours.
Nous remercions Mme Claudine Sablier-Paquet du département Patrimoine de la Maison Boucheron pour son aide.
Boucheron sait en effet s’adjoindre la collaboration des meilleurs artisans dont notamment Charles Glachant, qui travaille pour Froment-Meurice, et qu’il sous-traite pour de nombreux projets d’orfèvrerie mais surtout Paul Legrand (1840-1910). Legrand rejoint la maison en 1867 en tant que chef d’atelier et produit parmi les pièces les plus originales qui permettent à Boucheron d’obtenir la ‘grande médaille’ pour la joaillerie-bijouterie à l’Exposition Universelle de 1878.
Paul Legrand crée cet exceptionnel vase vers 1878-1880; c’est une pièce unique qui résume la richesse stylistique de l’époque. En effet si le vase emprunte sa forme au traditionnel vase amphore grec, Legrand lui applique un décor en double couche qui lui permet un effet de perspective accentué par un jeu de textures et de matières. Stylistiquement il utilise le répertoire des ornements classiques amalgamant palmettes, enroulements et fleurs de lys dans une version historiciste presque décadente. Il ajoute enfin deux panneaux ajourés en nid d’abeille appliqués de deux scènes figurant des putti nourrissant d’un côté une lionne et de l’autre jouant avec une chèvre. Cette thématique tout comme son modelé sont à rapprocher du travail d’Aimé-Jules Dalou et que l’on retrouve notamment sur le surtout des frères Fannière ‘les enfants au chevreau’ créé en 1870 pour le prix du Bois de Boulogne. Dalou est un fervent admirateur de Houdon et de Falconet ainsi que de Boucher. Il affectionne tout particulièrement l’iconographie du XVIIIème siècle avec putti, allégories et mythologie; on retrouve d’ailleurs ce même thème sur le Pont Alexandre III datant de 1900 ou encore sur le groupe ‘le triomphe de Silène’ au jardin du Luxembourg (1885).
Les archives de la maison Boucheron ont finalement révélées peu de chose sur cet exceptionnel vase hormis une photo annotée ‘de la main de Legrand’ et au dos de ‘Monsieur X à Pez’. Cette référence énigmatique suggère que le vase fut probablement offert à Jean-Baptiste Pezon (1827-1897), célèbre dompteur de lions et patriarche de la ménagerie Pezon qui présentait aussi des chevaux sauvages, des éléphants et des ours.
Nous remercions Mme Claudine Sablier-Paquet du département Patrimoine de la Maison Boucheron pour son aide.