Lot Essay
Cette belle et fine copie de La Joconde semble être celle passée dans la vente Chéramy en 1913 et présentée comme ayant été peinte par Théodore Chassériau. La Joconde ou Mona Lisa incarnait l'Art de la Renaissance dans toute sa splendeur. La copier était presque un examen de passage obligé pour les artistes de toutes époques confondues. La sensualité mystérieuse de la jeune femme, le sourire énigmatique qui a nourri de nombreux mythes autour du peintre et de son modèle, la destinée même du tableau que Vinci avait conservé secrètement toute sa vie, pour terminer ses jours en cadeau au Roi de France, sont autant d’éléments qui avaient de quoi fasciner des générations de peintres en devenir. L’exposition Hommage à Léonard de Vinci au musée du Louvre recensait en 1952 plus de cinquante copies du plus grand chef d’œuvre de l'Histoire de l'Art. De nouvelles découvertes ont encore allongé cette liste au cours des dernières décennies.
Dans sa monographie de 1976, Marc Sandoz suggérait que cette copie, si elle était bien comme la tradition le disait, de la main de Chassériau, devait dater des années 1834-1836, époque où le jeune Chassériau, alors âgé de 15-17 ans, avait également copié un portrait de jeune fille espagnole d’une collection particulière parisienne (peut-être la collection de peintures espagnoles de Louis-Philippe) et attribué à tort en son temps au Greco (voir Chassériau, Un autre romantisme, pp. 72-74, reproduit). On sait également qu'il réalisa plusieurs croquis d'après Vinci au musée du Louvre (alb. 26068, 30 v°, 54 v°; voir M. Sandoz, 1974, p. 134). Notre copie est, comme celle du "Greco", extrêmement proche de l'original, sans trace d'interprétation personnelle, ce qui rend son authentification d'autant plus difficile.
Très probablement exécutée par un tout jeune peintre encore à l'aube de sa carrière qui s'attaque à un modèle ô combien délicat, notre copie de Léonard de Vinci témoigne incontestablement d'une grande habileté picturale, tangible notamment dans le détail du bonnet recouvrant avec délicatesse les cheveux de la Mona Lisa. La subtile délimitation entre les cheveux et la transparence du voile est adroitement retranscrite, tout comme son regard aussi fascinant qu'envoûtant. Le paysage avec ce plan d'eau déséquilibré qu'évoquait Daniel Arasse dans ses célèbres conférences, Histoires de peintures, est la preuve qu'il s'agit bien d'une copie faite au début du XIXe siècle. En effet, l'état de conservation actuel du tableau original n'offre malheureusement plus le même degré de précision. De même, la partie brune à gauche montrant les départs de colonnettes est aujourd'hui presque entièrement masquée par les oxydations du vernis.
Notre tableau s'affirme dès lors comme un témoignage minutieux et de belle qualité d'une œuvre emblématique devenue intemporelle du célèbre peintre et homme d'esprit italien, Léonard de Vinci.
Dans sa monographie de 1976, Marc Sandoz suggérait que cette copie, si elle était bien comme la tradition le disait, de la main de Chassériau, devait dater des années 1834-1836, époque où le jeune Chassériau, alors âgé de 15-17 ans, avait également copié un portrait de jeune fille espagnole d’une collection particulière parisienne (peut-être la collection de peintures espagnoles de Louis-Philippe) et attribué à tort en son temps au Greco (voir Chassériau, Un autre romantisme, pp. 72-74, reproduit). On sait également qu'il réalisa plusieurs croquis d'après Vinci au musée du Louvre (alb. 26068, 30 v°, 54 v°; voir M. Sandoz, 1974, p. 134). Notre copie est, comme celle du "Greco", extrêmement proche de l'original, sans trace d'interprétation personnelle, ce qui rend son authentification d'autant plus difficile.
Très probablement exécutée par un tout jeune peintre encore à l'aube de sa carrière qui s'attaque à un modèle ô combien délicat, notre copie de Léonard de Vinci témoigne incontestablement d'une grande habileté picturale, tangible notamment dans le détail du bonnet recouvrant avec délicatesse les cheveux de la Mona Lisa. La subtile délimitation entre les cheveux et la transparence du voile est adroitement retranscrite, tout comme son regard aussi fascinant qu'envoûtant. Le paysage avec ce plan d'eau déséquilibré qu'évoquait Daniel Arasse dans ses célèbres conférences, Histoires de peintures, est la preuve qu'il s'agit bien d'une copie faite au début du XIXe siècle. En effet, l'état de conservation actuel du tableau original n'offre malheureusement plus le même degré de précision. De même, la partie brune à gauche montrant les départs de colonnettes est aujourd'hui presque entièrement masquée par les oxydations du vernis.
Notre tableau s'affirme dès lors comme un témoignage minutieux et de belle qualité d'une œuvre emblématique devenue intemporelle du célèbre peintre et homme d'esprit italien, Léonard de Vinci.