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Details
JACOB, Max, et Pablo PICASSO
Saint Matorel
Paris, Paul Birault pour Henry Kahnweiler, 1911
EXEMPLAIRE ENTIÈREMENT ANNOTÉ ET ILLUSTRÉ DE DESSINS ORIGINAUX DE MAX JACOB.
ENVOI MYSTIQUE DE 32 LIGNES DE MAX JACOB À PAUL BONET, DATÉ, RACONTANT LA GENÈSE DE SON LIVRE.
ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER LIVRE DE MAX JACOB ILLUSTRÉ PAR PICASSO
In-4 (260 x 218mm)
TIRAGE : un des 85 exemplaires sur hollande van Gelder (après 15 japon), tous signés par Max Jacob et Pablo Picasso, celui-ci numéroté 76
ILLUSTRATION : 4 eaux-fortes originales de Pablo Picasso
ENVOI DE 32 LIGNES : “à Paul Bonet, avec une amitié réelle. Max Jacob, 1943. Je vous ai écrit de cette apparition divine qui est à l’origine et la cause de ma conversion à la religion catholique. Pourquoi spécialement la religion catholique et non une piété juive selon ma race ? 1° parce que le personnage qui me visita comme je l’ai raconté dans la Défense de Tartufe me sembla être le Christ lui-même - et que si les personnes compétentes en ces matières mystiques m’ont détrompé, m’affirmant que le Seigneur n’a jamais été vu de personne depuis son Ascension, du moins le dit personnage me parut nettement christique. 2° parce que j’ai été élevé de telle sorte que la religion juive ne m’a jamais été une religion alors que ma Bretagne natale m’offrait à tous instants l’idée que la seule religion était la catholique. D’ailleurs je n’ai pas raisonné ! Un élan m’a porté vers le Christ. Je n’insiste pas. Il s’agit du roman de St Matorel. Comment fut-il écrit ?
La caractéristique de ce jour et de cette nuit de septembre 1909 fut un bavardage solitaire tout nouveau pour moi. On me parlait, je répondais. Comme la littérature ne perd jamais ses droits, j’écrivis ce que j’entendais, ce que je répondais. Et aussi ce que je voyais sans penser à écrire un livre.
Dieu s’occupe de la vie de ceux qui se donnent à lui. Le matin de l’apparition fut comme tous les autres matins à part ceci : je reçus la visite d’un ouvrier : “je suis envoyé par le propriétaire ! Il trouve que vous ne voyez pas clair dans cette chambre ! Je vais percer le toit”. Un autre ouvrier arriva aussi :”Le propriétaire pense que vous ne pouvez pas ouvrir votre fenêtre à cause des chats : je viens vous mettre une carreau mobile !” J’habitais un rez de chaussée, une espèce de cave qui dès lors s’éclaira. Symboles ? Oui Dieu s’occupait de moi. Mon premier éditeur sérieux se présenta le jour suivant : mon ami Kahnweiler, marchand de tableaux de Picasso, Derain, Van Dongen, Vlaminck et peut-être Matisse (?). “Je voudrais éditer des livres illustrés par mes peintres ! Apollinaire sera le premier, Derain illustrera L’Enchanteur pourrissant. As-tu quelque-chose ?” J’écrivis en quelques jours jours le présent Matorel en mettant un cadre aux notes que je prenais de mes conversations avec les anges. Voilà pour Saint Matorel. On me demanda l’année suivante (je crois) la suite et je réunis les poèmes que j’écrivais depuis des années. Puis comme il fallait une troisième suite... mais ceci est une autre histoire... et longue !”
ANNOTATIONS : 23 commentaires autographes de Max Jacob, à l’encre noire, formant des petits paragraphes de 2 à 8 lignes en marge du texte imprimé
ILLUSTRATION ORIGINALE AJOUTÉE : 6 DESSINS ORIGINAUX de Max Jacob, à l’encre, au crayon et au fusain. Tous sont accompagnés d’un commentaire ou d’une légende autographe de Max Jacob
PIÈCE JOINTE : carte postale autographe signée de Max Jacob adressée à Paul Bonet, datée de St Benoît, le 21 avril 1943. Encartée au début du volume
RELIURE SIGNÉE PAUL BONET (1953). Box noir, décor abstrait composé de pièces de box colorées et mosaïquées, dos long, tranches dorées, couverture et dos conservés. Chemise, étui
PROVENANCE : Paul Bonet (envoi ; ex-libris en lettres frappées dans la reliure ; vente de la “Bibliothèque Paul Bonet”, Paris, 22 et 23 avril 1970, n° 259 : envoi reproduit à pleine page)
Les commentaires de Max Jacob parcourant tout l’exemplaire apportent un regard rétrospectif à trente ans de distance sur ses années montmartroises (Picasso est l’illustrateur du livre et Apollinaire en est le dédicataire) et sa conversion au catholicisme, en 1909 : “ce livre m’étonne ! Quelle salade de visions vraiment vues, de petites observations notées dans des milieux assez bas et vulgaires et peu généreux, peu universels. Tout cela sent le Montmartre 1900 sali de moeurs “petit employé””. Les six dessins originaux de Max Jacob ont été réalisés avec un grand soin, formant un ornement unique illuminant l’exemplaire à la façon d’un vitrail. Cet exemplaire permet de saisir d’un coup le parcours de Max Jacob, de la rue Ravignan à Saint-Benoît-sur-Loire, un an avant sa mort.
RÉFÉRENCE : Cramer, Picasso, n° 2 -- Paul Bonet, Carnets, n° 1053
Saint Matorel
Paris, Paul Birault pour Henry Kahnweiler, 1911
EXEMPLAIRE ENTIÈREMENT ANNOTÉ ET ILLUSTRÉ DE DESSINS ORIGINAUX DE MAX JACOB.
ENVOI MYSTIQUE DE 32 LIGNES DE MAX JACOB À PAUL BONET, DATÉ, RACONTANT LA GENÈSE DE SON LIVRE.
ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER LIVRE DE MAX JACOB ILLUSTRÉ PAR PICASSO
In-4 (260 x 218mm)
TIRAGE : un des 85 exemplaires sur hollande van Gelder (après 15 japon), tous signés par Max Jacob et Pablo Picasso, celui-ci numéroté 76
ILLUSTRATION : 4 eaux-fortes originales de Pablo Picasso
ENVOI DE 32 LIGNES : “à Paul Bonet, avec une amitié réelle. Max Jacob, 1943. Je vous ai écrit de cette apparition divine qui est à l’origine et la cause de ma conversion à la religion catholique. Pourquoi spécialement la religion catholique et non une piété juive selon ma race ? 1° parce que le personnage qui me visita comme je l’ai raconté dans la Défense de Tartufe me sembla être le Christ lui-même - et que si les personnes compétentes en ces matières mystiques m’ont détrompé, m’affirmant que le Seigneur n’a jamais été vu de personne depuis son Ascension, du moins le dit personnage me parut nettement christique. 2° parce que j’ai été élevé de telle sorte que la religion juive ne m’a jamais été une religion alors que ma Bretagne natale m’offrait à tous instants l’idée que la seule religion était la catholique. D’ailleurs je n’ai pas raisonné ! Un élan m’a porté vers le Christ. Je n’insiste pas. Il s’agit du roman de St Matorel. Comment fut-il écrit ?
La caractéristique de ce jour et de cette nuit de septembre 1909 fut un bavardage solitaire tout nouveau pour moi. On me parlait, je répondais. Comme la littérature ne perd jamais ses droits, j’écrivis ce que j’entendais, ce que je répondais. Et aussi ce que je voyais sans penser à écrire un livre.
Dieu s’occupe de la vie de ceux qui se donnent à lui. Le matin de l’apparition fut comme tous les autres matins à part ceci : je reçus la visite d’un ouvrier : “je suis envoyé par le propriétaire ! Il trouve que vous ne voyez pas clair dans cette chambre ! Je vais percer le toit”. Un autre ouvrier arriva aussi :”Le propriétaire pense que vous ne pouvez pas ouvrir votre fenêtre à cause des chats : je viens vous mettre une carreau mobile !” J’habitais un rez de chaussée, une espèce de cave qui dès lors s’éclaira. Symboles ? Oui Dieu s’occupait de moi. Mon premier éditeur sérieux se présenta le jour suivant : mon ami Kahnweiler, marchand de tableaux de Picasso, Derain, Van Dongen, Vlaminck et peut-être Matisse (?). “Je voudrais éditer des livres illustrés par mes peintres ! Apollinaire sera le premier, Derain illustrera L’Enchanteur pourrissant. As-tu quelque-chose ?” J’écrivis en quelques jours jours le présent Matorel en mettant un cadre aux notes que je prenais de mes conversations avec les anges. Voilà pour Saint Matorel. On me demanda l’année suivante (je crois) la suite et je réunis les poèmes que j’écrivais depuis des années. Puis comme il fallait une troisième suite... mais ceci est une autre histoire... et longue !”
ANNOTATIONS : 23 commentaires autographes de Max Jacob, à l’encre noire, formant des petits paragraphes de 2 à 8 lignes en marge du texte imprimé
ILLUSTRATION ORIGINALE AJOUTÉE : 6 DESSINS ORIGINAUX de Max Jacob, à l’encre, au crayon et au fusain. Tous sont accompagnés d’un commentaire ou d’une légende autographe de Max Jacob
PIÈCE JOINTE : carte postale autographe signée de Max Jacob adressée à Paul Bonet, datée de St Benoît, le 21 avril 1943. Encartée au début du volume
RELIURE SIGNÉE PAUL BONET (1953). Box noir, décor abstrait composé de pièces de box colorées et mosaïquées, dos long, tranches dorées, couverture et dos conservés. Chemise, étui
PROVENANCE : Paul Bonet (envoi ; ex-libris en lettres frappées dans la reliure ; vente de la “Bibliothèque Paul Bonet”, Paris, 22 et 23 avril 1970, n° 259 : envoi reproduit à pleine page)
Les commentaires de Max Jacob parcourant tout l’exemplaire apportent un regard rétrospectif à trente ans de distance sur ses années montmartroises (Picasso est l’illustrateur du livre et Apollinaire en est le dédicataire) et sa conversion au catholicisme, en 1909 : “ce livre m’étonne ! Quelle salade de visions vraiment vues, de petites observations notées dans des milieux assez bas et vulgaires et peu généreux, peu universels. Tout cela sent le Montmartre 1900 sali de moeurs “petit employé””. Les six dessins originaux de Max Jacob ont été réalisés avec un grand soin, formant un ornement unique illuminant l’exemplaire à la façon d’un vitrail. Cet exemplaire permet de saisir d’un coup le parcours de Max Jacob, de la rue Ravignan à Saint-Benoît-sur-Loire, un an avant sa mort.
RÉFÉRENCE : Cramer, Picasso, n° 2 -- Paul Bonet, Carnets, n° 1053
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Adrien Legendre
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