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细节
BRETON, André
Manifeste du surréalisme. Poisson soluble
Paris, Aux Éditions du Sagittaire, chez Simon Kra, 1924 [15 octobre]
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE DE TÊTE AVEC UN BEL ENVOI D’ANDRÉ BRETON À PAUL ÉLUARD.
ACCOMPAGNÉ DU RARE MANUSCRIT AUTOGRAPHE D’ANDRÉ BRETON (6 PAGES) DE L’ANNÉE DES CHAPEAUX ROUGES REPRÉSENTANT LES 16 DERNIÈRES PAGES IMPRIMÉES DE POISSON SOLUBLE
ÉDITION ORIGINALE
In-8 (185 x 133mm), 194 pp. Vignette gravée sur bois sur la couverture et sur la page de titre
TIRAGE : l’un des 19 EXEMPLAIRES DE TÊTE sur pur fil Lafuma, celui-ci lettré “A” (parmi ceux lettrés de A à I auxquels s’ajoutent dix exemplaires chiffrés de 1 à 10
ENVOI autographe signé sur un feuillet de garde, non rogné, c’est-à-dire aux dimensions de l’ouvrage broché (210 x 200 mm) :
Paris, le 20 novembre 1924
Mon cher Paul,
je t’embrasse
André
PIÈCES JOINTES :
1. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ PAR ANDRÉ BRETON titré L'Année des chapeaux rouges : “J’étais brun quand je connus Solange. Chacun vantait l’ovale parfait de mon regard et les paroles étaient le seul éventail que pour me dissimuler leur trouble, je pusse mettre entre les visages et moi”, monté à la fin sur onglets, titre à l’encre verte, texte à l’encre violette, avec fausses exergues biffées ornés de mots découpés et nombreuses annotations typographiques d'une autre main, 6 pp. repliées en partie, au verso de 6 feuillets à en-tête du “Congrès de Paris ou Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l'esprit moderne”, 1922, quelques plis fendus
2. Lettre autographe signée d’André Breton à François Le Gris, directeur de la Revue hebdomadaire : “Mon ami Louis Aragon vous a remis de ma part une copie dactylographiée de mon “Introduction au surréalisme. Il a dû vous dire quel sentiment me poussaient à vous la soumettre pour la “Revue hebdomadaire” (...) Voudriez-vous avoir l’extrême obligeance de me fixer ? (...) l’insertion de ces quelques pages dans la revue que vous dirigez constituerait un fait exceptionnel (...) je vous saurais très reconnaissant au cas où le texte ne saurait vous convenir de me retourner la copie en question qui, en dehors de mon éditeur, est la seule dont je dispose”, 2 pp. sur un feuillet à en-tête de la revue “Littérature”, encre bleue, 31 juillet 1924, un pli fendu, papier jauni
RELIURE SIGNÉE DE PIERRE-LUCIEN MARTIN datée de 1950. Maroquin noir, décor de filets dorés et mosaïqués se prolongeant sur le dos et le plat inférieur, doublure et gardes de daim rouge, couverture et dos conservés, tranches dorées sur témoins. Chemise et étui
PROVENANCE : Paul Éluard, qui a lui-même commandé la reliure à Pierre-Lucien Martin en 1948 ou 1949
L’Année des chapeaux rouges est l’un des grands textes du jeune André Breton. À la fois tentative de roman et partiellement influencé par l’écriture automatique, le texte est empreint d’une forme de lyrisme maîtrisé qui conduit son lecteur dans la dimension du rêve.
Ce texte “32” de Poisson soluble, qui apparaît ici sous la forme de son manuscrit autographe, a été auparavant publié dans Littérature (nouvelle série, n° 3, 1er mai 1922) sous le titre L'Année des chapeaux rouges et dédié à Drieu La Rochelle. Dans Poisson soluble, recueil de textes qui suit immédiatement Le Manifeste du surréalisme, L'Année des chapeaux rouges est alors publié sans les intertitres, sous le n° 32, clôturant une série de textes dont il est le seul à n'avoir pas été entièrement le fruit d'une écriture "purement automatique" (O.C., t.1, p. 1365). Les trente-et-un autres textes, objets eux d’écriture automatique, ont été rédigés postérieurement à L’Année des chapeaux rouges, entre mars et mai 1924. “Le dernier texte est le seul relativement surveillé, je veux dire ayant subi des retouches sur la dictée orale que j’avais tenté de substituer, pour une fois, à la dictée écrite.” (André Breton). Si le manuscrit de Poisson soluble a longtemps appartenu à la collection de Simone Collinet, avant, sans doute, d’entrer prochainement à la BnF après les péripéties que l’on connaît, il ne comporte pas le manuscrit du texte “32”, qui est précisément celui-ci.
Marguerite Bonnet répertorie deux manuscrits de ce chapitre, celui rédigé par André Breton et sa femme Simone conservé dans l’exemplaire de Littérature relié par Paul Bonet pour André Breton et qui a figuré dans la vente Breton (2003, lot 1125) et celui du présent exemplaire de Paul Éluard, qu’elle cite (O.C., t.1, p. 1393). À ceux-là, il faut ajouter un fragment de trois pages récemment présenté sur le marché (Sotheby’s Paris, 8 février 2017, lot 101).
Le manuscrit Destribats, véritable essai de roman écrit dans un stylé pré-surréaliste, pose d’ailleurs un intéressant problème de composition. Il s'achève sur alors que la vitre demeurée intacte était au contraire faiblement bleue..., suivi par la signature d’André Breton et par une note autographe annonçant Lire au prochain numéro la fin du chapitre II et le chapitre III : un Monde à part (tous deux montés sur un papier coupé rapporté). Comme ce manuscrit est largement pourvu de notes manuscrites marginales destinées à la typographie, il faudrait alors considérer ce texte comme achevé. Or les versions publiées, tant dans Littérature que dans Poisson soluble, comprennent un paragraphe et demi supplémentaire. Dans le n° 3 de Littérature, la fin du chapitre II et le chapitre III étaient annoncés pour le n ° 5 de la revue (et non le 4 comme l'indiquait Breton dans sa note manuscrite). Cette suite ne paraîtra jamais, et ne sera même jamais écrite. Faut-il donc considérer ce fameux paragraphe et demi comme un congé donné finalement par l'auteur à un texte qu'il n'avait plus l'intention de transformer en roman, visée originelle du poète selon Marguerite Bonnet (O.C., t.1, p. 1392).
La lettre jointe, pleine de sarcasme, est adressée par André Breton à François Le Gris, directeur de la très bourgeoise Revue hebdomadaire, que les surréalistes appelaient la Revue des dromadaires.
Manifeste du surréalisme. Poisson soluble
Paris, Aux Éditions du Sagittaire, chez Simon Kra, 1924 [15 octobre]
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE DE TÊTE AVEC UN BEL ENVOI D’ANDRÉ BRETON À PAUL ÉLUARD.
ACCOMPAGNÉ DU RARE MANUSCRIT AUTOGRAPHE D’ANDRÉ BRETON (6 PAGES) DE L’ANNÉE DES CHAPEAUX ROUGES REPRÉSENTANT LES 16 DERNIÈRES PAGES IMPRIMÉES DE POISSON SOLUBLE
ÉDITION ORIGINALE
In-8 (185 x 133mm), 194 pp. Vignette gravée sur bois sur la couverture et sur la page de titre
TIRAGE : l’un des 19 EXEMPLAIRES DE TÊTE sur pur fil Lafuma, celui-ci lettré “A” (parmi ceux lettrés de A à I auxquels s’ajoutent dix exemplaires chiffrés de 1 à 10
ENVOI autographe signé sur un feuillet de garde, non rogné, c’est-à-dire aux dimensions de l’ouvrage broché (210 x 200 mm) :
Paris, le 20 novembre 1924
Mon cher Paul,
je t’embrasse
André
PIÈCES JOINTES :
1. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ PAR ANDRÉ BRETON titré L'Année des chapeaux rouges : “J’étais brun quand je connus Solange. Chacun vantait l’ovale parfait de mon regard et les paroles étaient le seul éventail que pour me dissimuler leur trouble, je pusse mettre entre les visages et moi”, monté à la fin sur onglets, titre à l’encre verte, texte à l’encre violette, avec fausses exergues biffées ornés de mots découpés et nombreuses annotations typographiques d'une autre main, 6 pp. repliées en partie, au verso de 6 feuillets à en-tête du “Congrès de Paris ou Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l'esprit moderne”, 1922, quelques plis fendus
2. Lettre autographe signée d’André Breton à François Le Gris, directeur de la Revue hebdomadaire : “Mon ami Louis Aragon vous a remis de ma part une copie dactylographiée de mon “Introduction au surréalisme. Il a dû vous dire quel sentiment me poussaient à vous la soumettre pour la “Revue hebdomadaire” (...) Voudriez-vous avoir l’extrême obligeance de me fixer ? (...) l’insertion de ces quelques pages dans la revue que vous dirigez constituerait un fait exceptionnel (...) je vous saurais très reconnaissant au cas où le texte ne saurait vous convenir de me retourner la copie en question qui, en dehors de mon éditeur, est la seule dont je dispose”, 2 pp. sur un feuillet à en-tête de la revue “Littérature”, encre bleue, 31 juillet 1924, un pli fendu, papier jauni
RELIURE SIGNÉE DE PIERRE-LUCIEN MARTIN datée de 1950. Maroquin noir, décor de filets dorés et mosaïqués se prolongeant sur le dos et le plat inférieur, doublure et gardes de daim rouge, couverture et dos conservés, tranches dorées sur témoins. Chemise et étui
PROVENANCE : Paul Éluard, qui a lui-même commandé la reliure à Pierre-Lucien Martin en 1948 ou 1949
L’Année des chapeaux rouges est l’un des grands textes du jeune André Breton. À la fois tentative de roman et partiellement influencé par l’écriture automatique, le texte est empreint d’une forme de lyrisme maîtrisé qui conduit son lecteur dans la dimension du rêve.
Ce texte “32” de Poisson soluble, qui apparaît ici sous la forme de son manuscrit autographe, a été auparavant publié dans Littérature (nouvelle série, n° 3, 1er mai 1922) sous le titre L'Année des chapeaux rouges et dédié à Drieu La Rochelle. Dans Poisson soluble, recueil de textes qui suit immédiatement Le Manifeste du surréalisme, L'Année des chapeaux rouges est alors publié sans les intertitres, sous le n° 32, clôturant une série de textes dont il est le seul à n'avoir pas été entièrement le fruit d'une écriture "purement automatique" (O.C., t.1, p. 1365). Les trente-et-un autres textes, objets eux d’écriture automatique, ont été rédigés postérieurement à L’Année des chapeaux rouges, entre mars et mai 1924. “Le dernier texte est le seul relativement surveillé, je veux dire ayant subi des retouches sur la dictée orale que j’avais tenté de substituer, pour une fois, à la dictée écrite.” (André Breton). Si le manuscrit de Poisson soluble a longtemps appartenu à la collection de Simone Collinet, avant, sans doute, d’entrer prochainement à la BnF après les péripéties que l’on connaît, il ne comporte pas le manuscrit du texte “32”, qui est précisément celui-ci.
Marguerite Bonnet répertorie deux manuscrits de ce chapitre, celui rédigé par André Breton et sa femme Simone conservé dans l’exemplaire de Littérature relié par Paul Bonet pour André Breton et qui a figuré dans la vente Breton (2003, lot 1125) et celui du présent exemplaire de Paul Éluard, qu’elle cite (O.C., t.1, p. 1393). À ceux-là, il faut ajouter un fragment de trois pages récemment présenté sur le marché (Sotheby’s Paris, 8 février 2017, lot 101).
Le manuscrit Destribats, véritable essai de roman écrit dans un stylé pré-surréaliste, pose d’ailleurs un intéressant problème de composition. Il s'achève sur alors que la vitre demeurée intacte était au contraire faiblement bleue..., suivi par la signature d’André Breton et par une note autographe annonçant Lire au prochain numéro la fin du chapitre II et le chapitre III : un Monde à part (tous deux montés sur un papier coupé rapporté). Comme ce manuscrit est largement pourvu de notes manuscrites marginales destinées à la typographie, il faudrait alors considérer ce texte comme achevé. Or les versions publiées, tant dans Littérature que dans Poisson soluble, comprennent un paragraphe et demi supplémentaire. Dans le n° 3 de Littérature, la fin du chapitre II et le chapitre III étaient annoncés pour le n ° 5 de la revue (et non le 4 comme l'indiquait Breton dans sa note manuscrite). Cette suite ne paraîtra jamais, et ne sera même jamais écrite. Faut-il donc considérer ce fameux paragraphe et demi comme un congé donné finalement par l'auteur à un texte qu'il n'avait plus l'intention de transformer en roman, visée originelle du poète selon Marguerite Bonnet (O.C., t.1, p. 1392).
La lettre jointe, pleine de sarcasme, est adressée par André Breton à François Le Gris, directeur de la très bourgeoise Revue hebdomadaire, que les surréalistes appelaient la Revue des dromadaires.
荣誉呈献

Adrien Legendre
Head of Department