HUGO, Victor-Marie (1802-1885)
‘Je vis soudain surgir, parfois du sein des ondes, A côté des cités vivantes des deux mondes, D’autres villes aux fronts étranges, inouïs, Sépulcres ruinés des temps évanouis, […]Ainsi j’embrassais tout […]Or, ce que je voyais, je doute que je puisseVous le peindre. C’était comme un grand édificeFormé d’entassements de siècles et de lieux’Feuille d’Automne, XXIX, 1830
HUGO, Victor (1802-1885)

La cathédrale de Reims

Details
HUGO, Victor (1802-1885)
La cathédrale de Reims
plume et encre brune, lavis brun, sur papier bleu
5,5 x 14,6 cm. (2 1/8 x 5 ¾ in.)
Further details
Victor Hugo, Reims Cathedral, pen and brown ink, brown wash, on blue paper.

Lot Essay


Son goût pour les vieilles pierres amène Victor Hugo à ne jamais entreprendre une excursion sans son carnet de dessins, toujours prêt à croquer sur le vif avec une grande fidélité les bâtiments qu’il voit sur son passage, en grand défenseur du patrimoine. Cette idée du reportage ne l’abandonnera jamais. À titre d’exemples, sont conservés aujourd’hui des études de La cathédrale de Bayeux, des Ruines d’une église à Bacharach en Allemagne ou encore du Château de Fougères en Île-et-Vilaine, tous à la Maison Victor Hugo à Paris (R. Cornaille, G. Herscher, Victor Hugo. Dessinateur, Paris, 1963, n° 17, 16, 32).

Le 27 août 1838, Victor Hugo joint une étude de la cathédrale de Reims (Paris, Maison Victor Hugo, inv. 4) très similaire à la présente feuille, à la lettre qu’il envoie à sa fille Léopoldine en lui écrivant : ‘J’ai vu Reims, et, au lieu d’une grande description, je t’en envoie un petit portrait. Je pense que tu aimeras autant cela. Dis à mon Charlot et à mon Toto et à ma Dédé que je leur ferai à chacun une image de Paris’ (J. Massin, Œuvres complètes, Paris, 1968, II, n° 104 (le dessin), V, p. 1137 (la lettre)).

Ce précieux témoignage écrit de Victor Hugo nous donne quelques indications sur son processus créatif et précise que l’artiste a pu réaliser plusieurs dessins d’un même sujet comme c’est sans doute le cas du présent dessin qui reprend fidèlement la composition de celui conservé à la Maison Victor Hugo avec ces masses sombres dans le ciel et sur la terre, au premier plan comme à l’horizon. Ces ‘taches’ de lavis brun encadrent le bâtiment gothique surmonté de deux tours et d’une flèche en créant cette atmosphère inquiétante, presque onirique si chère au dessinateur tout comme au poète.

Nous remercions Pierre Georgel d'avoir confirmé l'attribution après examen de visu. Le dessin figurera dans son catalogue raisonné en cours de préparation.

More from Collection Alfred Cortot

View All
View All