LEIBNIZ, Gottfried Wilhelm (1646-1716). Lettre autographe signée à l’Abbé [Jean-Paul Bignon], datée à Hanovre, le 1er mars 1708.
LEIBNIZ, Gottfried Wilhelm (1646-1716). Lettre autographe signée à l’Abbé [Jean-Paul Bignon], datée à Hanovre, le 1er mars 1708.
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LEIBNIZ, Gottfried Wilhelm (1646-1716). Lettre autographe signée à l’Abbé [Jean-Paul Bignon], datée à Hanovre, le 1er mars 1708.

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LEIBNIZ, Gottfried Wilhelm (1646-1716). Lettre autographe signée à l’Abbé [Jean-Paul Bignon], datée à Hanovre, le 1er mars 1708.

2 pp. 1/2 (225 x 176 mm), à l’encre brune, sur un double feuillet. Un brouillon de réponse à cette lettre se trouve sur les première et dernière pages, avec les indications suivantes: “écrite le 1er mars. Reçue le 14 mars. Répondre le 24 mars” (légères brunissures marginales).

Très intéressante lettre autographe signée de Leibniz, qui évoque notamment l’importance pour le « bien public » de diffuser les questionnements théologiques et philosophiques. Répondant à une lettre de l’abbé Jean-Paul Bignon (1662-1743), Leibniz confie d’abord son regret que, malgré « les déluges de petits livres » et de traités publiés, en Allemagne comme en Angleterre, notamment sur les controverses entre théologiens, il s’en faille beaucoup que « les journaux courans donnent jusqu’ici tout ce qu’il faudrait dire, pour faire connoistre l’Histoire du temps ».
Leibniz abonde en effet dans le sens de son correspondant, sur le besoin de diffuser les idées et les débats, qu’ils soient théologiques ou philosophiques : « Vous avez raison, Monsieur, d’employer la Machine de l’Emulation pour émouvoir les hommes et les porter à bien faire. C’est le plus puissant moyen par rapport aux esprits qui ont quelque élévation. Mais il y en d’autres que la seule nécessité fait agir, pour trouver leur subsistance, tous ces esprits mercenaires sont nécessaires pour le travail, il y en a qui ont bonne volonté et de la capacité aussi, et qui voudroient faire quelque chose, s’ils en avaient les moyens. Je suis persuadé, généralement, que si les hommes faisoient ce qui est déjà en leur pouvoir, nous pourrions faire en dix ans ce que cent ans ne produiront pas, si on laisse aller les choses en leur train ordinaire. Personne ne comprend mieux l’importance des études solides que vous, Monsieur, et personne n’est plus capable d’y contribuer de toutes les manières. Si je puis aider vos généreux desseins, soit par des petits avis, soit d’une autre manière, vous m’y trouverez toujours prest car je juge que le bien public est préférable à tous les autres soins puisque c’est dans le fond la cause de Dieu, dont la gloire est intéressée dans le bien des hommes ».
Il évoque ensuite une correspondance qu’il a entretenue avec « l’illustre M. [Antoine] Arnaud », sur des questions de philosophie et de théologie. Son projet était, à la demande de quelques amis et suite à des conversations avec « la feue reine de Prusse » de « mettre ces écrits ensemble et de leur donner une connexion », ajoutant penser que cela pourra être imprimé et « passer en France aussi bien qu’en Allemagne ».
Lettre partiellement publiée dans Lettres choisies de la correspondance de Leibniz publiées pour la première fois. Par J.G.H. Feder, 1805, pp. 275-278.


A highly interesting autograph letter signed by Leibniz, regarding the public benefits of the spread of ideas and debates through printed books and newspapers.

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