拍品專文
Ce célèbre artiste portugais, exilé en France à partir de 1823, réalise une étude de même technique que la présente feuille représentant la Mort de Camões, préparatoire au tableau (aujourd’hui perdu) exposé au Salon de 1824 à Paris. Dans le dessin comme dans l’œuvre achevée, le célèbre poète lusitain (1524-1580) est représenté assis sur son lit de mort, les deux bras levés vers le ciel, tandis qu’un messager assis à son chevet est venu d’Alcácer Quibir pour lui remettre une lettre (Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga ; inv. 3304 ; voir Dessin. La collection du MNAA, cat. exp., Lisbonne, MNAA, 1994, no. 28, ill.). Une autre ébauche, plus esquissée, toujours de composition presque similaire par rapport tableau final est conservée au Museu Soares dos Reis à Porto (inv. 110). Dans le présent dessin, l’artiste se focalise sur la figure du poète, les drapés et le rendu des ombres et des lumières dans un habile jeu de pierre noire et craie blanche et d’estompe, typique dans l’écriture graphique de l’artiste.
Almeida Garrett (1799-1854), auteur romantique portugais du poème ‘Camões’ et qui de plus admirait Sequeira, dédie en 1824 un écrit au peintre dans son ouvrage Flores sem fruto intitulé ‘à Domingos Sequeira quittant le Portugal’ comme un hommage d’un exilé à un autre. Le compositeur portugais Domingos Bontempo (1775-1842), également exilé écrit quelques années plus tôt, en 1818, un Requiem à la mémoire du Camões, ce qui pourrait expliquer l’intérêt qu’Alfred Cortot a pu avoir pour ce dessin.