Details
DIDIER COMÈS (1942-2013)
Silence
Encre de Chine pour la planche 105 de l'album.
Signé, daté d'avril 1979 et dédicacé à Raoul Servais et son épouse Nicole Van der Vorst, 40x29,5 cm.
En 1978, on ne parle pas encore de "romans graphiques". Et pourtant, voici comment Jean-Paul Mougin, son rédacteur en chef, présente la nouvelle revue lancée cette année-là par les éditions Casterman : « (A Suivre) sera l’irruption sauvage de la Bande Dessinée dans la littérature ». Dès le début, le noir et blanc domine, et la pagination s’adapte aux besoins des auteurs. Dider Comès fait partie de ceux qui tireront le meilleur parti de ces nouvelles règles. Elles vont lui permettre de signer plusieurs titres forts (La Belette, Eva,…), et un chef-d’œuvre absolu, Silence. La prépublication de ce dernier commence dès le numéro 13 du mensuel, dont il deviendra l’un des titres emblématiques aux côtés du Ici Même de Tardi et Forest et des Cités Obscures de Schuiten et Peeters. Comès entraîne ses lecteurs sur les pas d’un personnage muet et simple d’esprit, dans une campagne apparemment paisible, mais où règnent en fait la sorcellerie, la violence et les préjugés. Les thèmes dominants du récit restent aujourd’hui encore d’une modernité cinglante. « Je voulais illustrer le problème de l’incommunicabilité, et plus précisément de la méfiance instinctive à l’égard des gens "différents", méfiance qui débouche souvent sur la violence. J’ai toujours éprouvé une forme de tendresse envers les êtres marginaux, quels qu’ils soient. Peut-être parce que je me range aussi dans cette catégorie ».
La planche présentée ici se situe à quinze pages de la fin de l’histoire. La tension monte et le récit se fait moins contemplatif, plus dense. Avec un sens millimétré du découpage, Comès passe d’un personnage à l’autre en plans serrés, dans une page où la mort rôde, entre le serpent qui ouvre la planche et le fusil qui le referme. Silence, lui, est égal à lui-même. Comme souvent, il est présent sans être vraiment là, au point de s’évaporer sans que les autres s’en aperçoivent…
Il est à signaler que cette planche magnifique avait été offerte par l’auteur dès 1979 à Raoul Servais, grand maître du cinéma d’animation, et à son épouse, Nicole van der Vorst.
Silence
Encre de Chine pour la planche 105 de l'album.
Signé, daté d'avril 1979 et dédicacé à Raoul Servais et son épouse Nicole Van der Vorst, 40x29,5 cm.
En 1978, on ne parle pas encore de "romans graphiques". Et pourtant, voici comment Jean-Paul Mougin, son rédacteur en chef, présente la nouvelle revue lancée cette année-là par les éditions Casterman : « (A Suivre) sera l’irruption sauvage de la Bande Dessinée dans la littérature ». Dès le début, le noir et blanc domine, et la pagination s’adapte aux besoins des auteurs. Dider Comès fait partie de ceux qui tireront le meilleur parti de ces nouvelles règles. Elles vont lui permettre de signer plusieurs titres forts (La Belette, Eva,…), et un chef-d’œuvre absolu, Silence. La prépublication de ce dernier commence dès le numéro 13 du mensuel, dont il deviendra l’un des titres emblématiques aux côtés du Ici Même de Tardi et Forest et des Cités Obscures de Schuiten et Peeters. Comès entraîne ses lecteurs sur les pas d’un personnage muet et simple d’esprit, dans une campagne apparemment paisible, mais où règnent en fait la sorcellerie, la violence et les préjugés. Les thèmes dominants du récit restent aujourd’hui encore d’une modernité cinglante. « Je voulais illustrer le problème de l’incommunicabilité, et plus précisément de la méfiance instinctive à l’égard des gens "différents", méfiance qui débouche souvent sur la violence. J’ai toujours éprouvé une forme de tendresse envers les êtres marginaux, quels qu’ils soient. Peut-être parce que je me range aussi dans cette catégorie ».
La planche présentée ici se situe à quinze pages de la fin de l’histoire. La tension monte et le récit se fait moins contemplatif, plus dense. Avec un sens millimétré du découpage, Comès passe d’un personnage à l’autre en plans serrés, dans une page où la mort rôde, entre le serpent qui ouvre la planche et le fusil qui le referme. Silence, lui, est égal à lui-même. Comme souvent, il est présent sans être vraiment là, au point de s’évaporer sans que les autres s’en aperçoivent…
Il est à signaler que cette planche magnifique avait été offerte par l’auteur dès 1979 à Raoul Servais, grand maître du cinéma d’animation, et à son épouse, Nicole van der Vorst.
Special notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite").
If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Brought to you by
Pauline Coulon