Lot Essay
Spectaculaire, somptueux, coloré, inventif… les mots ne manquent pas pour qualifier le décor et le dessin de ces deux commodes. Les bois précieux, l’ivoire, l’écaille, la corne teintée et le métal finement gravé ont été nécessaires pour parer au XIXe siècle ces commodes que le règne de Louis XIV avait vu naître.
Si ce type de marqueterie Boulle aux couleurs affirmées peut surprendre avant de séduire, c’est sans doute que les meubles qui en ont bénéficié sont fort rares. Ils datent tous à notre connaissance du second quart du XIXe siècle ; et témoignent de la liberté des artisans qui, au temps de le la Restauration, ont réinterprété les œuvres d’André-Charles Boulle. Loin de se contenter d’un pastiche des œuvres du grand siècle, domaine dans lequel avaient excellé marchands merciers et ébénistes sous Louis XVI, le concepteur de nos commodes a su réinventer le grand style louisquatorzien.
En effet, à l’opulence toute baroque du décor et au dessin si classique de la forme du meuble vient s’ajouter la franchise des coloris. Il est tout à fait plausible que l’influence néo-pompéienne se fasse déjà sentir, ou que les œuvres de Stanislas-Aloys Straubharth, inventeur de la « mosaïque polytypage, aient inspirées un atelier dont on connaît aujourd’hui quelques œuvres comparables aux commodes que nous présentons. (C. Payne, Paris Furniture, the luxury market of the 19th century, Saint-Rémy-en-l'Eau, 1989, p.587)
Il faut avouer que le travail de marqueterie que l’on observe sur nos commodes force le respect. Les triomphes de dieux marins évoquent les grands décors et les bassins de Versailles ; la présence des dauphins, des armes de France et de Navarre laisse penser qu’il pourrait s’agir, sinon d’une commande de la cour, d’un caprice d’aristocrate désireux de célébrer le retour de l’Ancien Régime en ressuscitant un style du passé.
Le prestige des collections dans lesquelles figure ce type de meubles conforte encore l’idée de rareté à juste titre associée à ce décor. Citons à titre d’exemple deux paires de commodes tout à fait comparables à la nôtre. L’une, vendue il y a tout juste cent ans, comptait parmi les œuvres de Lord Foley à Ruxley Lodge (sa vente, Castiglione & Scott, 14 octobre 1919, lot 897) ; l’autre fut proposée lors de la dispersion de la collection Wildenstein beaucoup plus récemment (Christie’s, London, 14-15 décembre 2005, lot 110). Pour finir citons deux autres chefs d’œuvre venus enrichir les collections Gutzwiller et Henle : une paire de commode et une autre, vendues par Sotheby’s (respectivement : Monaco, 1er juillet 1995, lot 29 et Sotheby’s Londres, 3 décembre 1997, lot 103)
Si ce type de marqueterie Boulle aux couleurs affirmées peut surprendre avant de séduire, c’est sans doute que les meubles qui en ont bénéficié sont fort rares. Ils datent tous à notre connaissance du second quart du XIXe siècle ; et témoignent de la liberté des artisans qui, au temps de le la Restauration, ont réinterprété les œuvres d’André-Charles Boulle. Loin de se contenter d’un pastiche des œuvres du grand siècle, domaine dans lequel avaient excellé marchands merciers et ébénistes sous Louis XVI, le concepteur de nos commodes a su réinventer le grand style louisquatorzien.
En effet, à l’opulence toute baroque du décor et au dessin si classique de la forme du meuble vient s’ajouter la franchise des coloris. Il est tout à fait plausible que l’influence néo-pompéienne se fasse déjà sentir, ou que les œuvres de Stanislas-Aloys Straubharth, inventeur de la « mosaïque polytypage, aient inspirées un atelier dont on connaît aujourd’hui quelques œuvres comparables aux commodes que nous présentons. (C. Payne, Paris Furniture, the luxury market of the 19th century, Saint-Rémy-en-l'Eau, 1989, p.587)
Il faut avouer que le travail de marqueterie que l’on observe sur nos commodes force le respect. Les triomphes de dieux marins évoquent les grands décors et les bassins de Versailles ; la présence des dauphins, des armes de France et de Navarre laisse penser qu’il pourrait s’agir, sinon d’une commande de la cour, d’un caprice d’aristocrate désireux de célébrer le retour de l’Ancien Régime en ressuscitant un style du passé.
Le prestige des collections dans lesquelles figure ce type de meubles conforte encore l’idée de rareté à juste titre associée à ce décor. Citons à titre d’exemple deux paires de commodes tout à fait comparables à la nôtre. L’une, vendue il y a tout juste cent ans, comptait parmi les œuvres de Lord Foley à Ruxley Lodge (sa vente, Castiglione & Scott, 14 octobre 1919, lot 897) ; l’autre fut proposée lors de la dispersion de la collection Wildenstein beaucoup plus récemment (Christie’s, London, 14-15 décembre 2005, lot 110). Pour finir citons deux autres chefs d’œuvre venus enrichir les collections Gutzwiller et Henle : une paire de commode et une autre, vendues par Sotheby’s (respectivement : Monaco, 1er juillet 1995, lot 29 et Sotheby’s Londres, 3 décembre 1997, lot 103)