PAIRE D’APPLIQUES D’EPOQUE TRANSITION
PAIRE D’APPLIQUES D’EPOQUE TRANSITION

DANS LE GOUT DE CHARLES DELAFOSSE, VERS 1760 - 1770

细节
PAIRE D’APPLIQUES D’EPOQUE TRANSITION
DANS LE GOUT DE CHARLES DELAFOSSE, VERS 1760 - 1770
En bronze ciselé et doré, à trois bras de lumière mouvementés soulignés de feuilles d'acanthe et culots et pour le bras central d’un mascaron féminin, tous issus d’un fût en console sommé d’un pot à feu ; quelques manques et remplacements
H.: 65 cm. (25 ½ in.) ; L.: 52 cm. (20 ½ in.) : P.: 32 cm. (12 ½ in.)
来源
Probablement acquises à Paris par le comte Nikolai Demidoff (1773-1828) ;
Probablement Anatole Demidoff, Prince de San Donato (1812-1870) ; vente Paul Demidoff, Palais de San Donato, Florence, sa vente, le 15 mars 1880, lot 1095 ;
Très probablement vente Sotheby's, Londres, 25 juin 1965, lot 45 ;
Collection Champalimaud, Christie’s, Londres, 6 juillet 2005, lot 136
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A PAIR OF LATE LOUIS XV ORMOLU THREE BRANCH WALL-LIGHTS, IN THE MANNER OF CHARLES DELAFOSSE, CIRCA 1760-1770

荣誉呈献

Stéphanie Joachin
Stéphanie Joachin

拍品专文

Elégantes et majestueuses, représentatives du goût français et de son rayonnement à travers le monde à la fin du XVIIIe siècle, cette paire d’appliques au destin particulier est le fruit d’une collaboration étroite entre plusieurs artistes de grand talent.

NICOLAS ET ANATOLE DEMIDOFF

Ces appliques princières furent probablement acquises par Nicolas Demidoff à Paris dans les années 1820, avant d’être envoyées orner les murs de son nouveau palais toscan : San Donato. Se fournissant régulièrement à Paris, Nicolas Demidoff y commanda notamment à l’orfèvre Odiot le fameux service Demidoff, entre 1817 et 1820. Son goût pour le dix-huitième siècle et le mobilier français de l’Ancien Régime était fervent et éclairé : en atteste la magnifique suite de quatre meubles de Riesener acquise par la Reine Hortense avec son hôtel de la rue d’Artois, et que le comte acheta lors de la vente Maelrondt à Paris, le 15 novembre 1824 (lot 306, 307, 308).
Héritier d’une richissime famille dont la fortune provenait des mines et des fonderies de l’Oural, Nicolas Demidoff naquit à Saint-Pétersbourg en 1774. A Paris dès 1802 où il loue l’hôtel Montholon, il s’y installe définitivement en 1815. Le décès de son épouse Alexandra Stroganoff le décide à faire construire près de Florence le palais de San Donato. Il achète alors avec frénésie et clairvoyance les plus belles œuvres d’art disponibles sur le marché parisien.
A sa mort en 1828, son fils Anatole acheva la décoration du palais italien, dans un luxe raffiné et tout oriental, dont les aquarelles conservées au Palais Pitti donnent aujourd’hui une idée. La passion d’Anatole pour les Bonaparte le fit épouser en 1840 la princesse Mathilde, fille du roi Jérôme et nièce de Napoléon Ier. Le Risorgimento le conduit cependant à rejoindre Paris et le palais de San Donato fut dépouillé de ses trésors, dispersés en trois ventes successives et restées légendaires : en 1863, puis en hiver de l’année 1870, et enfin en 1880, vacation où l’on retrouve probablement notre paire d’appliques sous le numéro 1095.

UN CHEF-D’OEUVRE COLLECTIF

L’exceptionnelle qualité de ciselure et l’audacieuse envergure de cette paire d’appliques rappellent la suite d’appliques dans le goût grec livrée par le sculpteur et ciseleur du Roy Philippe Caffieri (1714-1774) à Stanislas-August Poniatowski, roi de Pologne, et que l’on a retrouvé depuis, dans les collections du Getty Museum (Inv. 82.DF.35.1) et dans la Collection Alexander, vente Christie’s, New York, 30 avril 1999, lot 130.
Dès son élection au trône de Pologne en 1764, Stanislas August initia un vaste programme de rénovation du palais royal de Varsovie. Avec l’aide de l’architecte parisien Victor Louis, et accompagné par les conseils de l’influente Madame Geoffrin, il meubla son palais à la dernière mode en vogue à Paris : le goût grec. Son agent Casimir Czempiski acheta à dessein des objets d’art à Paris ou envoyait au roi les projets des ornemanistes.
Les appliques que nous présentons furent réalisées dans ce contexte d’effervescence artistique et de rayonnement international des artisans parisiens et de leur savoir-faire. Le répertoire ornemental, composé notamment d’enroulements, de feuillages, de mascarons et de pots à feu, est caractéristique des plus belles créations parisiennes du dernier quart du XVIIIe siècle. Le style grec s’est adouci, laissant la place à un néoclassicisme moins rigoureux et créatif, directement et librement inspirés de certains projets d’ornemanistes du temps, particulièrement de l’œuvre de Jean-Charles Delafosse, auteur d’une gravure relativement proche de la composition des appliques proposées (illustrée dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Band I, Munich, 1986, p.187, fig.3.9.5).
Philippe Caffieri est le fils de Jacques Caffieri, fondeur ciseleur des bâtiments du Roi. Reçu maître ciseleur en 1742 avant d’intégrer l’Académie de saint Luc et devenir sculpteur-ciseleur du roi en 1755. En 1751 il prend pour épouse la fille du premier valet de chambre du prince de Condé et s’installe avec elle rue des Canettes. Collectionneur de peintures, il est également dans son domaine un pionnier du néoclassicisme, assurant la transition entre l’héritage rocaille de son père et le néoclassicisme du règne de Louis XVI. En 1756 il exécute les premiers bronzes à la grecque pour Lalive de Jully d’après les modèle de Robert Le Lorrain. Il travailla par la suite avec les fondeurs Moreau, Hervieu et Boitard et eut recours aux services du doreur Carpentier. Ses œuvres parèrent les résidences royales françaises, les palais de Catherine II ou celles encore du marquis de Marigny.

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