Lot Essay
Le tissage des 93 tapis pour la galerie du bord de l’eau est l’une des plus étonnantes et ambitieuses entreprises du règne de Louis XIV. La réalisation de cet immense parterre de laine fut confiée aux ateliers des familles Lourdet et Dupont établis sur la colline de Chaillot. Les modèles en furent donnés par les peintres attachés au Bâtiment du Roi, notamment François Francart et Baudouin Yvart, qui travaillaient sous la houlette de Charles Le Brun et de l’architecte Louis Le Vau.
Le Journal du Garde-Meuble permet de savoir que sur les 33 tapis couvrant la première partie de la galerie, 13 d’entre eux étaient ornés de paysages à leurs extrémités. Le fragment que nous présentons est donc a priori découpé dans l’un de ceux-là. Selon les conclusions de Pierre Verlet (The Savonnerie, Fribourg, 1982, pp. 172-215) les tapis au paysage alternaient avec ceux décorés de « bas-reliefs ».
Le Roi Soleil ayant délaissé le palais du Louvre pour celui de Versailles, la commande faite à la Savonnerie ne connut malheureusement pas toute la gloire qu’elle méritait. Au siècle suivant des marchands firent même aux rois Louis XV et Louis XVI des offres d’achat. Et si les monarques leur refusèrent cette vente, ils consentirent à certains prêts. Certains tapis partirent alors : à Fontainebleau pour le duc de Penthièvre, Marly, Saint-Cloud, Bellevue ou encore au palais du Luxembourg.
Durant la Révolution, loteries, ventes publiques et privées emportèrent 47 tapis. En Brumaire et Frimaire de l’An V (Novembre et Décembre 1796) 19 puis 28 tapis de la Grande Galerie du Louvre sont donnés à Jacques de Chapeaurouge et Raymond Bourdillon en guise de paiement de la part de l’Etat.
La plupart de ces immenses tapis furent par la suite victime d’altérations et de mutilations. Certains furent en effet découpés par les propriétaires successifs qui ne disposaient pas toujours de la surface nécessaire à ces immenses chefs-d’œuvre. Plusieurs tapis plus ou moins intacts conservent leurs médaillons à décor de paysage : l’un se trouve au Mobilier National (GMT. 14041 et 14042) ; un autre au Metropolitan Museum de New-York. (N° inv. : 1976.155.114). Le tapis dont provient notre médaillon n’aura pas connu un sort aussi heureux et fut visiblement coupé à ses extrémités. Le premier médaillon est réapparu à Drouot il y a quelques années. (Vente Delvaux, Paris, 16 décembre 2016, lot 199).
Le Journal du Garde-Meuble permet de savoir que sur les 33 tapis couvrant la première partie de la galerie, 13 d’entre eux étaient ornés de paysages à leurs extrémités. Le fragment que nous présentons est donc a priori découpé dans l’un de ceux-là. Selon les conclusions de Pierre Verlet (The Savonnerie, Fribourg, 1982, pp. 172-215) les tapis au paysage alternaient avec ceux décorés de « bas-reliefs ».
Le Roi Soleil ayant délaissé le palais du Louvre pour celui de Versailles, la commande faite à la Savonnerie ne connut malheureusement pas toute la gloire qu’elle méritait. Au siècle suivant des marchands firent même aux rois Louis XV et Louis XVI des offres d’achat. Et si les monarques leur refusèrent cette vente, ils consentirent à certains prêts. Certains tapis partirent alors : à Fontainebleau pour le duc de Penthièvre, Marly, Saint-Cloud, Bellevue ou encore au palais du Luxembourg.
Durant la Révolution, loteries, ventes publiques et privées emportèrent 47 tapis. En Brumaire et Frimaire de l’An V (Novembre et Décembre 1796) 19 puis 28 tapis de la Grande Galerie du Louvre sont donnés à Jacques de Chapeaurouge et Raymond Bourdillon en guise de paiement de la part de l’Etat.
La plupart de ces immenses tapis furent par la suite victime d’altérations et de mutilations. Certains furent en effet découpés par les propriétaires successifs qui ne disposaient pas toujours de la surface nécessaire à ces immenses chefs-d’œuvre. Plusieurs tapis plus ou moins intacts conservent leurs médaillons à décor de paysage : l’un se trouve au Mobilier National (GMT. 14041 et 14042) ; un autre au Metropolitan Museum de New-York. (N° inv. : 1976.155.114). Le tapis dont provient notre médaillon n’aura pas connu un sort aussi heureux et fut visiblement coupé à ses extrémités. Le premier médaillon est réapparu à Drouot il y a quelques années. (Vente Delvaux, Paris, 16 décembre 2016, lot 199).