Lot Essay
Ce très charmant tableau figurant un après-midi plaisant au sein d’une famille sous le Directoire est une seconde version d’une œuvre spectaculaire de même composition mais bien plus large (162,5 x 190 cm), conservée au musée départemental de l’Oise (voir M. J. Salmon, « Acquisitions, Beauvais, musée départemental de l’Oise », La Revue du Louvre, 1998, p. 89-90).
La grande version du musée de l’Oise avait été présentée par l’artiste beauvaisien Constant Desbordes au Salon de 1806 sous le titre Portrait de famille ou Le Charriot brisé. Pour sa première participation au Salon, le peintre, qui comptait comme mécène Madame Juliette Récamier, livra ce très touchant aperçu des modes de vies à l’aube du XIXe siècle. Chaque personnage est élégamment habillé dans des apprêts propres à cette nouvelle ère où les culottes, robes à paniers et chaussures à boucles avaient laissé place à un vestiaire plus confortable et exotiques. Les garçons portent ici fracs à l’anglaise, pantalons fluides et amples, et arborent aux oreilles des créoles venues des îles, tandis que les jeunes filles flottent dans de longues robes volantes qu'on nommera bientôt, robes à la « taille Empire ». Seule la génération précédente, à droite de la composition, continue de porter des culottes de la période passée. Le thème lui-même d’un chariot brisé par une nouvelle génération de jeunes gens alertes, avait été interprété comme la capacité d’une famille à rester soudée dans une période de tumulte au croisement des siècles.
Lors de la vente de la grande version de ce tableau en 1997 (avant qu'il ne rejoigne le musée), les membres de cette famille avaient été identifiés à tort comme étant la famille Duchâtel. Selon toute probabilité, il s’agirait en réalité de la famille Paulée, importante famille de Douai qui deviendra par alliance rattachée à la famille Duchâtel suite au mariage d’une des filles Paulée, Eglée, avec le comte Tanneguy Duchâtel, futur ministre qui donna au Louvre deux peintures d’Ingres, Œdipe et le Sphinx, et La Source. C’est dans la collection de cet important mécène que se trouvait notre tableau jusqu’à ce jour. Par son format, il s’apparente à un riccordo offert entre membre d’une même famille pour préserver le souvenir de chacun.
Nous remercions le centre de ressources documentaires du musée de l'Oise d'avoir fourni des informations ayant aidé à la rédaction de cette notice.
La grande version du musée de l’Oise avait été présentée par l’artiste beauvaisien Constant Desbordes au Salon de 1806 sous le titre Portrait de famille ou Le Charriot brisé. Pour sa première participation au Salon, le peintre, qui comptait comme mécène Madame Juliette Récamier, livra ce très touchant aperçu des modes de vies à l’aube du XIXe siècle. Chaque personnage est élégamment habillé dans des apprêts propres à cette nouvelle ère où les culottes, robes à paniers et chaussures à boucles avaient laissé place à un vestiaire plus confortable et exotiques. Les garçons portent ici fracs à l’anglaise, pantalons fluides et amples, et arborent aux oreilles des créoles venues des îles, tandis que les jeunes filles flottent dans de longues robes volantes qu'on nommera bientôt, robes à la « taille Empire ». Seule la génération précédente, à droite de la composition, continue de porter des culottes de la période passée. Le thème lui-même d’un chariot brisé par une nouvelle génération de jeunes gens alertes, avait été interprété comme la capacité d’une famille à rester soudée dans une période de tumulte au croisement des siècles.
Lors de la vente de la grande version de ce tableau en 1997 (avant qu'il ne rejoigne le musée), les membres de cette famille avaient été identifiés à tort comme étant la famille Duchâtel. Selon toute probabilité, il s’agirait en réalité de la famille Paulée, importante famille de Douai qui deviendra par alliance rattachée à la famille Duchâtel suite au mariage d’une des filles Paulée, Eglée, avec le comte Tanneguy Duchâtel, futur ministre qui donna au Louvre deux peintures d’Ingres, Œdipe et le Sphinx, et La Source. C’est dans la collection de cet important mécène que se trouvait notre tableau jusqu’à ce jour. Par son format, il s’apparente à un riccordo offert entre membre d’une même famille pour préserver le souvenir de chacun.
Nous remercions le centre de ressources documentaires du musée de l'Oise d'avoir fourni des informations ayant aidé à la rédaction de cette notice.