拍品專文
La force de cette élégante commode réside dans la perfection de ligne et la qualité de l’acajou employé et est à la hauteur de sa destination royale : le château le plus connu en Europe. Dans la tradition d’un Riesener, Benneman livre un meuble reflétant le goût de son époque, en cette fin de siècle, pour l’élégance sobre.
La destinée de Guillaume Benneman (vers 1750-1811, reçu maître en 1785) est exceptionnelle. Il arrive tardivement d’Allemagne dont il est natif pour s’installer en tant qu’ébéniste rue du faubourg Saint-Antoine puis rue Forest dans le quartier du Temple.
Exerçant alors en tant qu’ouvrier libre, il reçoit ses premières commandes royales en 1784. En 1786 l’excessivité des prix de Jean-Henri Riesener est mise en avant par le nouveau directeur du Garde-Meuble Royal, Thierry de Ville-d’Avray, qui lui préfère alors Benneman, aussi soucieux de la qualité des placages et des bronzes employés sur ses meubles que son compatriote.
Cependant la liberté de Benneman est à relativiser puisque les meubles qu’il livre pour le Garde-Meuble répondent à un programme orchestré par Jean Hauré. Dans un premier temps, ce dernier en effet différencie la production courante de celle plus luxueuse alors sous-traitée au marchand- mercier Dominique Daguerre. S’ensuit une salve de restaurations mais également de copies voire de transformations de meubles au sein de l’atelier de Benneman comptant sous ses ordres une quinzaine d’ouvriers employés par le Garde-Meuble. Aux alentours de 1788, l’influence d’Hauré semble s’estomper au sein du Garde-Meuble ; Benneman continue cependant à collaborer et voit son carnet de commandes prendre de l’ampleur en parallèle des effectifs de son atelier qui culminent à vingt en 1788.
Jusqu’en 1792, Benneman réalise de nombreux meubles essentiellement pour Versailles et Saint-Cloud puis dans une moindre mesure dans les derniers temps pour les Tuileries et Compiègne.
On comprend donc que la vocation première de Benneman est de s’employer à livrer des meubles qui se doivent d’être en harmonie avec le style créé par Joubert, Riesener et Weisweiler. Ce souci de perfection de la ligne s’illustre parfaitement avec la présente commode s’inscrivant pleinement dans la seconde phase, plus sobre que la précédente, de Riesener, par l’utilisation de l’acajou répondant ainsi à l’anglomanie en vogue à l’époque.
Grâce aux marques présentes sur la commode, on peut retracer son parcours. Livrée pour le château de Versailles (marque W) avant 1792 sous le numéro 37918– année où Benneman cesse de livrer pour les résidences royales, elle a ensuite été déposée au palais des Tuileries sous le Premier Empire (marque Pls des TUILes) puis déplacée aux Ecuries du Roi du palais des Tuileries au moment de la Restauration (marque EC surmontée des trois fleurs de lys).
La destinée de Guillaume Benneman (vers 1750-1811, reçu maître en 1785) est exceptionnelle. Il arrive tardivement d’Allemagne dont il est natif pour s’installer en tant qu’ébéniste rue du faubourg Saint-Antoine puis rue Forest dans le quartier du Temple.
Exerçant alors en tant qu’ouvrier libre, il reçoit ses premières commandes royales en 1784. En 1786 l’excessivité des prix de Jean-Henri Riesener est mise en avant par le nouveau directeur du Garde-Meuble Royal, Thierry de Ville-d’Avray, qui lui préfère alors Benneman, aussi soucieux de la qualité des placages et des bronzes employés sur ses meubles que son compatriote.
Cependant la liberté de Benneman est à relativiser puisque les meubles qu’il livre pour le Garde-Meuble répondent à un programme orchestré par Jean Hauré. Dans un premier temps, ce dernier en effet différencie la production courante de celle plus luxueuse alors sous-traitée au marchand- mercier Dominique Daguerre. S’ensuit une salve de restaurations mais également de copies voire de transformations de meubles au sein de l’atelier de Benneman comptant sous ses ordres une quinzaine d’ouvriers employés par le Garde-Meuble. Aux alentours de 1788, l’influence d’Hauré semble s’estomper au sein du Garde-Meuble ; Benneman continue cependant à collaborer et voit son carnet de commandes prendre de l’ampleur en parallèle des effectifs de son atelier qui culminent à vingt en 1788.
Jusqu’en 1792, Benneman réalise de nombreux meubles essentiellement pour Versailles et Saint-Cloud puis dans une moindre mesure dans les derniers temps pour les Tuileries et Compiègne.
On comprend donc que la vocation première de Benneman est de s’employer à livrer des meubles qui se doivent d’être en harmonie avec le style créé par Joubert, Riesener et Weisweiler. Ce souci de perfection de la ligne s’illustre parfaitement avec la présente commode s’inscrivant pleinement dans la seconde phase, plus sobre que la précédente, de Riesener, par l’utilisation de l’acajou répondant ainsi à l’anglomanie en vogue à l’époque.
Grâce aux marques présentes sur la commode, on peut retracer son parcours. Livrée pour le château de Versailles (marque W) avant 1792 sous le numéro 37918– année où Benneman cesse de livrer pour les résidences royales, elle a ensuite été déposée au palais des Tuileries sous le Premier Empire (marque Pls des TUILes) puis déplacée aux Ecuries du Roi du palais des Tuileries au moment de la Restauration (marque EC surmontée des trois fleurs de lys).