Lot Essay
Provenant de la prestigieuse collection du Prince de Conti (1717-1776), notre tableau comptait parmi les nombreuses oeuvres de grands maîtres ayant depuis abondamment enrichi les collections publiques. Le musée du Louvre lui doit notamment son Sacrifice de Gédéon par François Boucher, une Cène de Philippe de Champaigne ou un autre Adam et Eve sur cuivre du Cavalier d’Arpin.
La peinture que nous présentons daterait des années 1700-1710. Un dessin de même sujet, conservé dans une collection particulière et daté de la même période, représentait également un Adam au déhanché prononcé et sensuel que l'artiste reprit à nouveau pour la figure de Bacchus dans son Bacchus et Ariane du musée de Saint-Etienne (voir Lefrançois, op. cit., n°239, p. 181).
Cette féminité exacerbée d’Adam pourrait être inspirée à la fois de l’Apollon antique, ou « Apollon Médicis », qu’il a certainement vu et copié à Rome où il séjournait quelques années auparavant, et d’une statue aujourd’hui disparue de Jacques Prou, réalisée en 1699 pour le jardin de Marly et montrant un Bacchus aux longues mèches de cheveux (voir C. B. Bailey, Les Amours des Dieux de Watteau à David, Paris, 1991, p. 68). Cette manière que Bertin a de faire retomber la chevelure bouclée sur l'épaule du personnage fut d’ailleurs commentée par Dezallier d’Argenville qui décrit le travail du maître et cette impression de représenter les hommes comme sortis de l’eau : « ses têtes coeffées de cheveux, pendans comme s'ils étoient mouillés » (voir Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, t. IV, Paris, 1762, p. 350).
Enfin, le caractère singulier et très « vivant » des animaux exotiques de notre tableau témoigne d’un goût certain du peintre pour l’observation animalière et alimente l’hypothèse d’un Bertin ayant contribué à l’ouvrage Livre des oyseaux de la Ménagerie de Versailles, paru en 1710 et orné de trente-cinq illustrations d’oiseaux, singes et autres animaux du Roi que l’on lui attribue (voir J. Pieragnoli, « La Ménagerie de Versailles (1662-1789). Fonctionnement d’un domaine complexe », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n°13, 2010, p. 186, ill. 17 & 18).
From the celebrated collection of the Prince de Conti (1717-1776), the present painting once hung amongst the numerous works by the great masters that now enrich our public collections. Notably, the Louvre acquired François Boucher’s Sacrifice of Gideon, Philippe de Champaigne’s Seneca and an Adam and Eve, executed on copper by the Cavalier d’Arpin from the renowned collection.
Bertin’s Adam and Eve dates from circa 1700-1710. A drawing of the same subject, held in a private collection and dating from the same period, depicts a similarly sinuous, sensuous Adam, that the artists also reworked for the figure of Bacchus in his Bacchus and Ariadne (musée de Saint-Etienne, see Lefrançois, op. cit., n°239, p. 181).
Adam’s heightened feminitiy might have been inspired both by the classical sculpture of Apollino, the ‘Medici Apollo’, that Bertin would undoubtedly have seen and drawn in Rome, where he had spent time some years previously, and by a now lost sculpture produced in 1699 for the Marley Garden, which showed a long-haired Bacchus (see C. B. Bailey, Les Amours des Dieux de Watteau à David, Paris, 1991, p. 68). Bertin’s habit of painting long, curling hair falling over the shoulders of his figures was commented on by Dezallier d’Argenville, who described the artist’s work and the impression of having just left the water that his men gave, ‘the heads with their hair hanging as if they were wet’ (see Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, Paris, 1762, IV, p. 350).
The unusual and very lively nature of the exotic animals in the present painting demonstrates Bertin’s taste for the study of animals and supports the hypothesis that he may have contributed to the Livre des oyseaux de la Ménagerie de Versailles, published in 1710 and containing thirty-five illustrations of birds, monkeys and other animals belonging to the King, which are attributed to Bertin (see J. Pieragnoli, ‘La Ménagerie de Versailles (1662-1789). Fonctionnement d’un domaine complexe’, Revue de la Société des Amis de Versailles, no. 13, 2010, p. 186, figs. 17 & 18).
La peinture que nous présentons daterait des années 1700-1710. Un dessin de même sujet, conservé dans une collection particulière et daté de la même période, représentait également un Adam au déhanché prononcé et sensuel que l'artiste reprit à nouveau pour la figure de Bacchus dans son Bacchus et Ariane du musée de Saint-Etienne (voir Lefrançois, op. cit., n°239, p. 181).
Cette féminité exacerbée d’Adam pourrait être inspirée à la fois de l’Apollon antique, ou « Apollon Médicis », qu’il a certainement vu et copié à Rome où il séjournait quelques années auparavant, et d’une statue aujourd’hui disparue de Jacques Prou, réalisée en 1699 pour le jardin de Marly et montrant un Bacchus aux longues mèches de cheveux (voir C. B. Bailey, Les Amours des Dieux de Watteau à David, Paris, 1991, p. 68). Cette manière que Bertin a de faire retomber la chevelure bouclée sur l'épaule du personnage fut d’ailleurs commentée par Dezallier d’Argenville qui décrit le travail du maître et cette impression de représenter les hommes comme sortis de l’eau : « ses têtes coeffées de cheveux, pendans comme s'ils étoient mouillés » (voir Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, t. IV, Paris, 1762, p. 350).
Enfin, le caractère singulier et très « vivant » des animaux exotiques de notre tableau témoigne d’un goût certain du peintre pour l’observation animalière et alimente l’hypothèse d’un Bertin ayant contribué à l’ouvrage Livre des oyseaux de la Ménagerie de Versailles, paru en 1710 et orné de trente-cinq illustrations d’oiseaux, singes et autres animaux du Roi que l’on lui attribue (voir J. Pieragnoli, « La Ménagerie de Versailles (1662-1789). Fonctionnement d’un domaine complexe », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n°13, 2010, p. 186, ill. 17 & 18).
From the celebrated collection of the Prince de Conti (1717-1776), the present painting once hung amongst the numerous works by the great masters that now enrich our public collections. Notably, the Louvre acquired François Boucher’s Sacrifice of Gideon, Philippe de Champaigne’s Seneca and an Adam and Eve, executed on copper by the Cavalier d’Arpin from the renowned collection.
Bertin’s Adam and Eve dates from circa 1700-1710. A drawing of the same subject, held in a private collection and dating from the same period, depicts a similarly sinuous, sensuous Adam, that the artists also reworked for the figure of Bacchus in his Bacchus and Ariadne (musée de Saint-Etienne, see Lefrançois, op. cit., n°239, p. 181).
Adam’s heightened feminitiy might have been inspired both by the classical sculpture of Apollino, the ‘Medici Apollo’, that Bertin would undoubtedly have seen and drawn in Rome, where he had spent time some years previously, and by a now lost sculpture produced in 1699 for the Marley Garden, which showed a long-haired Bacchus (see C. B. Bailey, Les Amours des Dieux de Watteau à David, Paris, 1991, p. 68). Bertin’s habit of painting long, curling hair falling over the shoulders of his figures was commented on by Dezallier d’Argenville, who described the artist’s work and the impression of having just left the water that his men gave, ‘the heads with their hair hanging as if they were wet’ (see Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, Paris, 1762, IV, p. 350).
The unusual and very lively nature of the exotic animals in the present painting demonstrates Bertin’s taste for the study of animals and supports the hypothesis that he may have contributed to the Livre des oyseaux de la Ménagerie de Versailles, published in 1710 and containing thirty-five illustrations of birds, monkeys and other animals belonging to the King, which are attributed to Bertin (see J. Pieragnoli, ‘La Ménagerie de Versailles (1662-1789). Fonctionnement d’un domaine complexe’, Revue de la Société des Amis de Versailles, no. 13, 2010, p. 186, figs. 17 & 18).