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細節
ILIAZD, Ilia Zdanevitch dit, Max ERNST et Guillaume TEMPEL. Maximiliana ou l’exercice illégal de l’astronomie. Ecritures et eaux-fortes de Max Ernst pour commenter et illustrer les données de Guillaume Tempel mises en lumière par Iliazd. Paris, Le Degré Quarante et Un, 1964
LE CHEF D’ŒUVRE DE MAX ERNST
SUPERBE RELIURE HYPNOTIQUE DE GEORGES LEROUX
EDITION ORIGINALE
In-folio (408 x 325 mm), 30 doubles-feuilles paginées, quintuple chemise, couverture de parchemin illustrée
TIRAGE : un des 65 exemplaires sur japon ancien, numérotés en chiffres arabes, celui-ci le n°48, signé par l’éditeur et l’illustrateur sur la double page de titre
ILLUSTRATION : 34 EAUX-FORTES ORIGINALES DE MAX ERNST, dont 6 à double-page. Ernst a également réalisé les ornements, dessins ou collages reproduits in ou hors-texte dans l’ouvrage. Couverture de parchemin illustrée d’après Ernst
RELIURE DE GEORGES LEROUX, datée 1970 : box gris clair évidé en réseau ondoyant d’ellipses au cœur duquel se trouvent deux yeux-planètes de galuchat brun clair à l’iris de galuchat ébène, les alvéoles de ce maillage étant tapissées de liège teinté brun, dos de même motif, lettre dorée, doublure du même box gris, gardes de daim brun, tranches dorées sur témoins, couverture de parchemin et chemises conservées. Chemise, étui
PIÈCES JOINTES :
1- Affiche de l’exposition « Hommage à Tempel », Paris, Le Point Cardinal, 29 avril - 30 mai (1964). 590 x 390 mm.
2- Invitation au vernissage de l'exposition, par Iliazd. (Paris), Au Point Cardinal, 29 avril (1964). 303 x 102 mm, carton rouge imprimé recto.
3- Invitation à un pot de l'amitié en mémoire de Tempel. (Paris), chez Robert Cointepas, au Tabac Henri IV, 29 avril (1964). 85 x 150 mm, billet beige imprimé recto.
Le thème de l’errance, voire de l’exil, est omniprésent dans la production d’Iliazd, tout comme sa fascination pour les figures oubliées de l’Histoire. Astronome autodidacte, Ernst-Wilhelm Tempel (1821-1889) a parcouru l’Europe dans l’espoir de découvrir des planètes et d’accéder à la reconnaissance de ses pairs. Il atteint son premier objectif le vendredi 8 mars 1861 lorsque, juché sur la terrasse de l’observatoire de Marseille où il travaille, il observe un astéroïde auquel il donne le nom de Maximiliana 65, en l’honneur de Maximilien II de Bavière. Une controverse éclate parmi la communauté scientifique, où l’usage était de donner aux astéroïdes des noms puisés dans la tradition classique. Ses pairs donnent finalement à sa découverte le nom de Cybèle, déesse phrygienne de la Terre. Iliazd interprète ce refus comme une condamnation de Tempel à l’obscurité, puisque le nom même du sceau duquel il souhaitait marquer sa découverte est frappé d’anathème. En exhumant des fragments des notes et des lettres de Tempel, Iliazd vise ainsi à le soustraire à cette obscurité, le “mettant en lumière”, comme le proclame le titre.
Ses audaces typographiques, qui, par mimétisme, ornent les pages de mots qui cascadent en pluies d’étoiles, doivent éclairer d’un jour nouveau la vie et les écrits de Tempel. Pour l’illustration de l’ouvrage, Iliazd approche Max Ernst. “Hasard objectif, destinée inscrite dans les noms mêmes, pour Iliazd rompu au jeu des palindromes, il n’y avait pas d’hésitation : Max Ernst (anagramme de Stern, ‘l’étoile’) se devait d’orner les textes d’Ernst-Wilhelm Tempel sur l’étoile Maximiliana qui portait son prénom” (Régis Gayrau). Outre les grandes eaux-fortes qu’il réalise, Ernst décore également les pages de lithographies, et de sortes de glyphes qu’il appelle “écritures” : « ici le paléographe rejoint l’astronome dans cette quête du déchiffrement des signes » (Françoise Le Gris-Bergmann, p. 54)
Astre rayonnant de l’œuvre d’illustrateur de Max Ernst, caractéristique des aspirations, des obsessions mais aussi de l’inventivité d’Iliazd, Maximiliana semble faire écho au mot de Stéphane Mallarmé, qui, dans une lettre à Gide à propos d’Un Coup de dés, écrivait, prémonitoire : “la constellation y affectera, d’après des lois exactes et autant qu’il est permis à un texte imprimé, fatalement une allure de constellation”.
RÉFÉRENCES : Anne Hyde Greet, « Iliazd and Max Ernst : 65 Maximiliana or the Illegal Practice of Astronomy », in World Literature Today, vol. 56, n°1, hiver 1982, pp. 10-18 ; Yaël Nazé, « Tribute to an astronomer : the work of Max Ernst on Wilhelm Tempel », in Journal for the History of Astronomy, vol. 47 n°2, mai 2016, pp. 115-135 ; Françoise Le Gris-Bergmann, « Iliazd, ou d’une œuvre en forme de constellation », dans Iliazd, Maître d’œuvre du livre moderne, 1984, pp. 25-84.
LE CHEF D’ŒUVRE DE MAX ERNST
SUPERBE RELIURE HYPNOTIQUE DE GEORGES LEROUX
EDITION ORIGINALE
In-folio (408 x 325 mm), 30 doubles-feuilles paginées, quintuple chemise, couverture de parchemin illustrée
TIRAGE : un des 65 exemplaires sur japon ancien, numérotés en chiffres arabes, celui-ci le n°48, signé par l’éditeur et l’illustrateur sur la double page de titre
ILLUSTRATION : 34 EAUX-FORTES ORIGINALES DE MAX ERNST, dont 6 à double-page. Ernst a également réalisé les ornements, dessins ou collages reproduits in ou hors-texte dans l’ouvrage. Couverture de parchemin illustrée d’après Ernst
RELIURE DE GEORGES LEROUX, datée 1970 : box gris clair évidé en réseau ondoyant d’ellipses au cœur duquel se trouvent deux yeux-planètes de galuchat brun clair à l’iris de galuchat ébène, les alvéoles de ce maillage étant tapissées de liège teinté brun, dos de même motif, lettre dorée, doublure du même box gris, gardes de daim brun, tranches dorées sur témoins, couverture de parchemin et chemises conservées. Chemise, étui
PIÈCES JOINTES :
1- Affiche de l’exposition « Hommage à Tempel », Paris, Le Point Cardinal, 29 avril - 30 mai (1964). 590 x 390 mm.
2- Invitation au vernissage de l'exposition, par Iliazd. (Paris), Au Point Cardinal, 29 avril (1964). 303 x 102 mm, carton rouge imprimé recto.
3- Invitation à un pot de l'amitié en mémoire de Tempel. (Paris), chez Robert Cointepas, au Tabac Henri IV, 29 avril (1964). 85 x 150 mm, billet beige imprimé recto.
Le thème de l’errance, voire de l’exil, est omniprésent dans la production d’Iliazd, tout comme sa fascination pour les figures oubliées de l’Histoire. Astronome autodidacte, Ernst-Wilhelm Tempel (1821-1889) a parcouru l’Europe dans l’espoir de découvrir des planètes et d’accéder à la reconnaissance de ses pairs. Il atteint son premier objectif le vendredi 8 mars 1861 lorsque, juché sur la terrasse de l’observatoire de Marseille où il travaille, il observe un astéroïde auquel il donne le nom de Maximiliana 65, en l’honneur de Maximilien II de Bavière. Une controverse éclate parmi la communauté scientifique, où l’usage était de donner aux astéroïdes des noms puisés dans la tradition classique. Ses pairs donnent finalement à sa découverte le nom de Cybèle, déesse phrygienne de la Terre. Iliazd interprète ce refus comme une condamnation de Tempel à l’obscurité, puisque le nom même du sceau duquel il souhaitait marquer sa découverte est frappé d’anathème. En exhumant des fragments des notes et des lettres de Tempel, Iliazd vise ainsi à le soustraire à cette obscurité, le “mettant en lumière”, comme le proclame le titre.
Ses audaces typographiques, qui, par mimétisme, ornent les pages de mots qui cascadent en pluies d’étoiles, doivent éclairer d’un jour nouveau la vie et les écrits de Tempel. Pour l’illustration de l’ouvrage, Iliazd approche Max Ernst. “Hasard objectif, destinée inscrite dans les noms mêmes, pour Iliazd rompu au jeu des palindromes, il n’y avait pas d’hésitation : Max Ernst (anagramme de Stern, ‘l’étoile’) se devait d’orner les textes d’Ernst-Wilhelm Tempel sur l’étoile Maximiliana qui portait son prénom” (Régis Gayrau). Outre les grandes eaux-fortes qu’il réalise, Ernst décore également les pages de lithographies, et de sortes de glyphes qu’il appelle “écritures” : « ici le paléographe rejoint l’astronome dans cette quête du déchiffrement des signes » (Françoise Le Gris-Bergmann, p. 54)
Astre rayonnant de l’œuvre d’illustrateur de Max Ernst, caractéristique des aspirations, des obsessions mais aussi de l’inventivité d’Iliazd, Maximiliana semble faire écho au mot de Stéphane Mallarmé, qui, dans une lettre à Gide à propos d’Un Coup de dés, écrivait, prémonitoire : “la constellation y affectera, d’après des lois exactes et autant qu’il est permis à un texte imprimé, fatalement une allure de constellation”.
RÉFÉRENCES : Anne Hyde Greet, « Iliazd and Max Ernst : 65 Maximiliana or the Illegal Practice of Astronomy », in World Literature Today, vol. 56, n°1, hiver 1982, pp. 10-18 ; Yaël Nazé, « Tribute to an astronomer : the work of Max Ernst on Wilhelm Tempel », in Journal for the History of Astronomy, vol. 47 n°2, mai 2016, pp. 115-135 ; Françoise Le Gris-Bergmann, « Iliazd, ou d’une œuvre en forme de constellation », dans Iliazd, Maître d’œuvre du livre moderne, 1984, pp. 25-84.
榮譽呈獻

Adrien Legendre
Head of Department