Lot Essay
Cette magnifique sculpture était à l’origine un cimier qui se dressait sur la tête du danseur, maintenu par une vannerie. Par son iconographie et ses singularités stylistiques, il est attribué au peuple Boki vivant sur le cours nord de la Cross River. Les scarifications propres aux Boki agrémentent le visage : une rangée - en échelle - de chéloïdes temporales et deux lignes gravées qui ornent les joues, s'étirant des yeux jusqu'au menton et à l'arrière du visage. Les cavités oculaires, délicatement incurvées, soulignent les yeux en amande et accentuent l’arête nasale saillante. Les narines, tout comme les lèvres, sont traitées dans un modelé puissant et subtil. La bouche, s'étirant sur la face, largement ouverte sur les dents, confère au cimier une certaine agressivité. Cette tête est similaire à celle de l’ancienne collection Ben Heller (Sotheby's, Paris, 12 juin 2012, lot 69). Cette dernière partage avec notre exemplaire la composition des scarifications, la présence d'une barbe et d'une coiffure finement sculptée. Un autre exemple analogue est conservé dans la collection du musée Barbier-Mueller (inv. n° 1015-54). Pour un dernier exemple, voir la collection Hecht (Sieber, R. et Hecht, B., Eastern Nigerian Art from the Toby and Barry Hecht Collection, in African Arts, vol. 35, n° 1, 2002, p. 66). Ces trois têtes, comme notre exemplaire récemment redécouvert, se distinguent par leur grande qualité sculpturale.