![GENET, Jean (1910-1986). Lettre autographe signée à Jean Cocteau, du « Camp d’internement des Tourelles [août 1943] ».](https://www.christies.com/img/LotImages/2020/PAR/2020_PAR_19122_0127_000(genet_jean_lettre_autographe_signee_a_jean_cocteau_du_camp_dinternemen011712).jpg?w=1)
Details
GENET, Jean (1910-1986). Lettre autographe signée à Jean Cocteau, du « Camp d’internement des Tourelles [août 1943] ».
Une page et demie in-4 (218 x 160 mm). Encre noire sur papier quadrillé.
Vibrante lettre, depuis le camp des Tourelles, à Jean Cocteau, sur Notre-Dame des Fleurs qu'il illustrera.
« Le petit Jean-François [Lefèvre-Pontalis] me donne de tes nouvelles. [...] Ce n’est pas ma faute si on m’emprisonne… Dis-moi ce que tu fais. Moi j’ai fini mon livre [Notre-Dame des fleurs]. Je le donne la semaine prochaine à la dactylo […] Je travaillerai sur les frappes (mais c’est tout mon travail : sur les frappes !) […] Je mène une drôle de vie, tu sais, avec des types bizarres, mêlés, emmêlés, tristes, bêtes, laids. Je vais d’une chambre à l’autre, je n’ai pas encore de lit, je couche le jour un peu (une heure) sur chacun et je passe mes nuits à errer, à écrire, à effrayer les gendarmes avec mes allures de fantômes. Je voudrais sortir […] Seras-tu content de mon livre, voilà le danger. Je crois que mon ambition était trop grande et j’ai peur d’avoir loupé mon coup […] Tant pis, je recommencerai […] »
Une page et demie in-4 (218 x 160 mm). Encre noire sur papier quadrillé.
Vibrante lettre, depuis le camp des Tourelles, à Jean Cocteau, sur Notre-Dame des Fleurs qu'il illustrera.
« Le petit Jean-François [Lefèvre-Pontalis] me donne de tes nouvelles. [...] Ce n’est pas ma faute si on m’emprisonne… Dis-moi ce que tu fais. Moi j’ai fini mon livre [Notre-Dame des fleurs]. Je le donne la semaine prochaine à la dactylo […] Je travaillerai sur les frappes (mais c’est tout mon travail : sur les frappes !) […] Je mène une drôle de vie, tu sais, avec des types bizarres, mêlés, emmêlés, tristes, bêtes, laids. Je vais d’une chambre à l’autre, je n’ai pas encore de lit, je couche le jour un peu (une heure) sur chacun et je passe mes nuits à errer, à écrire, à effrayer les gendarmes avec mes allures de fantômes. Je voudrais sortir […] Seras-tu content de mon livre, voilà le danger. Je crois que mon ambition était trop grande et j’ai peur d’avoir loupé mon coup […] Tant pis, je recommencerai […] »
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Philippine de Sailly