拍品專文
MADAME DE CHABOT, FILLE DE LA DUCHESSE D’ENVILLE
Ces deux élégants meubles d’entre deux ont été commandés par Louise-Elisabeth de La Rochefoucauld, duchesse d’Enville vers 1768-70 pour sa fille Elisabeth Louise de la Rochefoucauld (1740-1786). Une inscription au dos de l'un des cabinets indique en effet «Mde de Chabot» [Madame de Chabot], nom qu’Elisabeth Louise a pris lors de son mariage en 1757 avec Louis-Antoine de Rohan-Chabot, duc de Chabot (1733-1807). Malheureusement il est aujourd’hui difficile de savoir si ces deux meubles commandés pour Madame de Chabot étaient destinés à son appartement parisien ou au château de La Roche-Guyon, dans le Val d'Oise.
L'HOTEL DE LA ROCHEFOUCAULD
Jusqu'à la révolution, le couple résidait avec la duchesse d’Enville dans le grand hôtel de la Rochefoucauld, rue de Seine, à Paris. Alors que le duc de Chabot occupait un appartement au rez-de-chaussée, Mme de Chabot habitait au même étage que sa mère. Hélas, aucun inventaire de l'appartement ne fut jamais dressé, la plupart des meubles appartenant à sa mère. Fait intéressant, l'inventaire de l'appartement du duc de Chabot dressé après la mort de Madame de Chabot en 1786, ainsi que le Guide publié la même année par Luc-Vincent Thiéry, ont mis en lumière l'ameublement de l'appartement du duc ainsi que sa superbe collection de tableaux hollandais qui sera par la suite dispersée en 1787. (L-V. Thiéry, Guide des amateurs et des voyageurs étrangers à Paris, Paris, 1786, p. 490).
LE CHATEAU DE LA ROCHE-GUYON
Il est également possible que ces meubles aient fait partie du nouveau mobilier du château de La Roche-Guyon qui fut rénové entre 1764 et 1769. Ce grand chantier se fit autour du Grand Salon alors décoré de pilastres, d'une cheminée monumentale en granit rapportée de Rome et d'un ensemble de quatre tapisseries de la Manufacture des Gobelins illustrant l'histoire d'Esther. Ce tout nouveau décor regroupa de véritables chefs-d'œuvre dont une suite de sièges par Nicolas Heurtaut aujourd’hui au Louvre (B. G. B. Pallot, Le mobilier du musée du Louvre, Tome 1, Dijon, 1993, n ° 36).
LE TOUT NOUVEAU GOUT POUR L’ACAJOU
Il ne fut pas surprenant que la duchesse d'Enville choisit ce type de meubles en acajou alors très novateur pour l’époque et dans la lignée de la production à la grecque en acajou et bois satiné exécutée par Jean-François et Simon Oeben (maître en 1764) vers 1760-1765. Ce mobilier était notamment très apprécié de Madame de Pompadour et du duc de Choiseul (R. Stratmann -Döhler, Jean-François Oeben, Paris, 2002, cat.43, p. 36 et A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, pp. 265-267). Celui de La Roche-Guyon comprenait également une paire de commodes de ce même modèle exécutés par Nicholas Grevenich, devenu maître en 1768 au moment des premiers achats.
Nos présents meubles, de par leur remarquable conception et exceptionnelle finition, furent très probablement réalisés par un maître accompli et possiblement par Simon Oeben.
Ces deux élégants meubles d’entre deux ont été commandés par Louise-Elisabeth de La Rochefoucauld, duchesse d’Enville vers 1768-70 pour sa fille Elisabeth Louise de la Rochefoucauld (1740-1786). Une inscription au dos de l'un des cabinets indique en effet «Mde de Chabot» [Madame de Chabot], nom qu’Elisabeth Louise a pris lors de son mariage en 1757 avec Louis-Antoine de Rohan-Chabot, duc de Chabot (1733-1807). Malheureusement il est aujourd’hui difficile de savoir si ces deux meubles commandés pour Madame de Chabot étaient destinés à son appartement parisien ou au château de La Roche-Guyon, dans le Val d'Oise.
L'HOTEL DE LA ROCHEFOUCAULD
Jusqu'à la révolution, le couple résidait avec la duchesse d’Enville dans le grand hôtel de la Rochefoucauld, rue de Seine, à Paris. Alors que le duc de Chabot occupait un appartement au rez-de-chaussée, Mme de Chabot habitait au même étage que sa mère. Hélas, aucun inventaire de l'appartement ne fut jamais dressé, la plupart des meubles appartenant à sa mère. Fait intéressant, l'inventaire de l'appartement du duc de Chabot dressé après la mort de Madame de Chabot en 1786, ainsi que le Guide publié la même année par Luc-Vincent Thiéry, ont mis en lumière l'ameublement de l'appartement du duc ainsi que sa superbe collection de tableaux hollandais qui sera par la suite dispersée en 1787. (L-V. Thiéry, Guide des amateurs et des voyageurs étrangers à Paris, Paris, 1786, p. 490).
LE CHATEAU DE LA ROCHE-GUYON
Il est également possible que ces meubles aient fait partie du nouveau mobilier du château de La Roche-Guyon qui fut rénové entre 1764 et 1769. Ce grand chantier se fit autour du Grand Salon alors décoré de pilastres, d'une cheminée monumentale en granit rapportée de Rome et d'un ensemble de quatre tapisseries de la Manufacture des Gobelins illustrant l'histoire d'Esther. Ce tout nouveau décor regroupa de véritables chefs-d'œuvre dont une suite de sièges par Nicolas Heurtaut aujourd’hui au Louvre (B. G. B. Pallot, Le mobilier du musée du Louvre, Tome 1, Dijon, 1993, n ° 36).
LE TOUT NOUVEAU GOUT POUR L’ACAJOU
Il ne fut pas surprenant que la duchesse d'Enville choisit ce type de meubles en acajou alors très novateur pour l’époque et dans la lignée de la production à la grecque en acajou et bois satiné exécutée par Jean-François et Simon Oeben (maître en 1764) vers 1760-1765. Ce mobilier était notamment très apprécié de Madame de Pompadour et du duc de Choiseul (R. Stratmann -Döhler, Jean-François Oeben, Paris, 2002, cat.43, p. 36 et A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, pp. 265-267). Celui de La Roche-Guyon comprenait également une paire de commodes de ce même modèle exécutés par Nicholas Grevenich, devenu maître en 1768 au moment des premiers achats.
Nos présents meubles, de par leur remarquable conception et exceptionnelle finition, furent très probablement réalisés par un maître accompli et possiblement par Simon Oeben.