Lot Essay
Cette impressionnante commode à vantaux avec ce superbe acajou flammé conjugué à la sobriété de ses lignes architecturales, caractéristique de la fin du règne de Louis XVI, est marquée du sceau de l’ébéniste du Garde-Meuble royal : Guillaume Beneman.
La taille, le ressaut central et les panneaux à charnières rappellent la commode livrée par le célèbre ébéniste sur ordre d’Hauré en 1787 pour la chambre de Madame Thierry de Ville d’Avray à l’hôtel du Garde-Meuble. Le meuble est envoyé plus tard au cabinet du Conseil du roi Louis XVI au palais des Tuileries le 15 mai 1792 ; elle sera vendue par Christie’s, New York, 21 octobre 1997, lot 282 et est aujourd’hui conservée au musée du Louvre (inv. OA 5504).
Ce type de commode à ressaut semble avoir été développé dans un premier temps par Adam Weisweiler dans les années 1745 qui a produit un groupe similaire de commodes, aussi bien en acajou qu’en laque du Japon. Ce groupe comprend notamment la commode livrée par Daguerre pour le Cabinet intérieur de Louis XVI à Saint-Cloud en 1788. Une autre commode comparable plaquée de loupe d’if aux montants cannelés identiques et estampillée d’Adam Weisweiler a été vendue, Sotheby’s, Paris, 9 novembre 2012, lot 230 ; une autre commode comparable estampillée par Godefroy Dester, qui a collaboré avec Beneman et Weisweiler, auparavant dans la collection de la princesse Catherine de Cröy, a été vendue par Christie’s, New York, 24 octobre 2017, lot 47.
Il est intéressant de noter que la présente commode à vantaux était probablement en suite avec une autre commode de la collection de Sir Fairfax Leighton Cartwright (1857-1928), vente Christie’s, Londres, 27 juin 1968, lot 84. Cette commode, bien qu’avec des poignées et des entrées de serrure, a une forme et des dimensions identiques à la présente commode qui par conséquent était à l’origine montée de bronzes similaires probablement retirés au moment où la paire a été séparée.
Guillaume Beneman, successeur de Jean-Henri Riesener
En 1785, c’est un ébéniste quasi-inconnu qui est choisi pour remplacer Riesener (1734-1806) comme principal fournisseur du Garde-Meuble royal, dans le cadre d’une réduction des dépenses. Beneman vient du Faubourg Saint-Antoine, quartier parisien où les artisans libres sont autorisés à exercer leur profession sans aucune interférence avec la jurande. Très vite Beneman, en 1785, est reçu maître-ébéniste ; la jurande étant alors forcée par la police à renoncer aux frais et droits. En 1786 le tribunal paie l’équipement de son atelier et engage un nombre important d’ouvriers pour lui. Dans ces circonstances exceptionnelles, Beneman est chargé de modifer et de copier un certain nombre de meubles de la collection royale ou ceux achetés dans le but d’être modifiés. Il travaille principalement sous la supervision artistique du sculpteur Jean Hauré, acquérant ainsi une compréhension très approfondie de la production de ses prédécesseurs, non seulement Riesener mais d’autres ébénistes. Dans le même temps, il est parfaitement au courant du dernier style propagé par le premier marchand-mercier du moment, Dominique Daguerre, qui à la fin des années 1780 livre de nombreux meubles à la cour que Beneman doit souvent harmoniser. (A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XVI à la Révolution, Paris, 1989, pp. 404-411).
La taille, le ressaut central et les panneaux à charnières rappellent la commode livrée par le célèbre ébéniste sur ordre d’Hauré en 1787 pour la chambre de Madame Thierry de Ville d’Avray à l’hôtel du Garde-Meuble. Le meuble est envoyé plus tard au cabinet du Conseil du roi Louis XVI au palais des Tuileries le 15 mai 1792 ; elle sera vendue par Christie’s, New York, 21 octobre 1997, lot 282 et est aujourd’hui conservée au musée du Louvre (inv. OA 5504).
Ce type de commode à ressaut semble avoir été développé dans un premier temps par Adam Weisweiler dans les années 1745 qui a produit un groupe similaire de commodes, aussi bien en acajou qu’en laque du Japon. Ce groupe comprend notamment la commode livrée par Daguerre pour le Cabinet intérieur de Louis XVI à Saint-Cloud en 1788. Une autre commode comparable plaquée de loupe d’if aux montants cannelés identiques et estampillée d’Adam Weisweiler a été vendue, Sotheby’s, Paris, 9 novembre 2012, lot 230 ; une autre commode comparable estampillée par Godefroy Dester, qui a collaboré avec Beneman et Weisweiler, auparavant dans la collection de la princesse Catherine de Cröy, a été vendue par Christie’s, New York, 24 octobre 2017, lot 47.
Il est intéressant de noter que la présente commode à vantaux était probablement en suite avec une autre commode de la collection de Sir Fairfax Leighton Cartwright (1857-1928), vente Christie’s, Londres, 27 juin 1968, lot 84. Cette commode, bien qu’avec des poignées et des entrées de serrure, a une forme et des dimensions identiques à la présente commode qui par conséquent était à l’origine montée de bronzes similaires probablement retirés au moment où la paire a été séparée.
Guillaume Beneman, successeur de Jean-Henri Riesener
En 1785, c’est un ébéniste quasi-inconnu qui est choisi pour remplacer Riesener (1734-1806) comme principal fournisseur du Garde-Meuble royal, dans le cadre d’une réduction des dépenses. Beneman vient du Faubourg Saint-Antoine, quartier parisien où les artisans libres sont autorisés à exercer leur profession sans aucune interférence avec la jurande. Très vite Beneman, en 1785, est reçu maître-ébéniste ; la jurande étant alors forcée par la police à renoncer aux frais et droits. En 1786 le tribunal paie l’équipement de son atelier et engage un nombre important d’ouvriers pour lui. Dans ces circonstances exceptionnelles, Beneman est chargé de modifer et de copier un certain nombre de meubles de la collection royale ou ceux achetés dans le but d’être modifiés. Il travaille principalement sous la supervision artistique du sculpteur Jean Hauré, acquérant ainsi une compréhension très approfondie de la production de ses prédécesseurs, non seulement Riesener mais d’autres ébénistes. Dans le même temps, il est parfaitement au courant du dernier style propagé par le premier marchand-mercier du moment, Dominique Daguerre, qui à la fin des années 1780 livre de nombreux meubles à la cour que Beneman doit souvent harmoniser. (A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XVI à la Révolution, Paris, 1989, pp. 404-411).