PENDENTIF-PECTORAL
COCLÉ, PARITA, PÉNINSULE D'AZUERO
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COCLÉ, PARITA, PÉNINSULE D'AZUERO
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L’AFFIRMATION DU POUVOIR AU TRAVERS DES OBJETS DE LUXEPour les peuples anciens du continent américain - comme souvent pour beaucoup d’autres peuples dans d’autres parties du monde - l’or était associé à la richesse, au statut social et au pouvoir politique, tout en étant doté d’une signification spirituelle et symbolique. Les Incas présents au Pérou au XVe siècle de notre ère considéraient l’or comme la pluie de la lune, une de leurs divinités majeures, et le mot pour évoquer l’or dans la langue náhuatl, la langue des Aztèques du Mexique ancien, est teocuitlatl (déjection des dieux). Les Incas considéraient les montagnes d’où l’or était extrait comme des huacas (lieux sacrés) et ont fait de riches offrandes aux mines pour solliciter une bonne production du métal précieux. Dans les pays de l’Isthme du Costa Rica et du Panama les populations considéraient la production aurifère comme une activité sacrée, et purifiaient leurs corps en jeûnant durant plusieurs jours en amont pour garantir une bonne production. Dans le vaste empire inca, qui au moment de la conquête espagnole au cours de la première moitié du XVIe siècle s’étendait du centre du Chili jusqu’à l’Équateur, l’or était la propriété exclusive des dirigeants incas et aucune autre personne ne pouvait en posséder ne serait-ce que la plus petite quantité. De la même façon, les puissants dirigeants aztèques, dont l’empire s’étendait alors de la côte du Pacifique au golfe du Mexique, gardaient le contrôle exclusif sur les mines et les ateliers de production.Bien que l’or soit doté d’un symbolisme religieux et séculier pour les anciennes cultures américaines, le métal précieux n’acquiert sa réelle valeur culturelle que lorsqu’il a été transformé en objets doté d’une iconographie bien spécifique. Selon le récit d’un indien du Panama fortement étonné par la transformation des objets d’or en lingots par les Espagnols et qui a été transcrit dans les documents ethno-historiques du XVIe siècle, une quantité d’or brut n’avait pas plus de valeur qu’un vulgaire morceau d’argile.Lorsque les premiers Européens sont arrivés en Amérique à la fin du XVe siècle, l’or était employé dans une zone s’étendant du sud du Mexique actuel jusqu’au centre du Chili, au nord de l’Argentine et à la Bolivie. Les récits coloniaux contiennent de nombreuses informations sur la technique aboutie du travail du métal développée par les peuples autochtones depuis plusieurs millénaires. Les descriptions indiquent que la méthode la plus répandue pour récolter une production d’or natif était celle utilisant des récipients de lavage et qui est aussi connue sous l’appellation d’orpaillage, sachant que de nombreuses rivières, dont en particulier celles du nord du Pérou, de l’ouest et du centre de la Colombie tout comme celles du Costa Rica et du Panama charriaient de grandes quantités de minerai (la technique de base consiste à laver les graviers de la rivière dans un récipient, ce qui fait retomber au fond les particules, les pépites et les grains d’or). L’exploitation minière souterraine n’a été pratiquée avec certitude qu’au Pérou et en Colombie au cours des derniers siècles précédant la conquête, bien que les preuves archéologiques soient rares.Les habitants de l’Amérique ancienne pratiquaient déjà la plupart des techniques du travail de l’or telles que celles connues aujourd’hui. La technique la plus ancienne consistait à marteler des boules d’or pour en faire des feuilles au moyen de marteaux en pierre après les avoir placées sur des enclumes elles aussi en pierre. L’emploi d’une telle technique exigeait de véritables compétences manuelles et une réelle compréhension de l’évolution du métal tout au long du processus de martelage, la répétition du geste pouvant entrainer une fragilité du métal qui finissait par se casser. Pour restaurer sa malléabilité, la feuille d’or devait être recuite, en étant réchauffée juste à la bonne température et sans la fondre pour la rendre souple et travaillable à nouveau. Après la compréhension du processus de fonte à bonne température des pépites d’or, c’est le processus du moulage qui fut ensuite découvert, avec la technique dite de fonte à la cire perdue qui fut la plus utilisée. L’or de l’Amérique ancienne a pour l’essentiel été travaillé par des artisans hautement qualifiés dans la production d’ornements somptueux de toutes sortes décorés d’iconographies religieuses complexes et destinés à embellir les visages, les têtes et les corps des individus de statut social élevé. Les œuvres en or qui témoignaient d’une grande beauté et d’une grande qualité artisanale ont été enterrées après leur mort avec les individus puissants pour attester de leur statut, jusque dans l’au-delà.Les preuves archéologiques les plus anciennes du travail de l’or en Amérique ont été découvertes dans les hautes terres péruviennes et datent du milieu du deuxième millénaire avant J.-C. On suppose que la connaissance technologique de ce type de travail s’est ensuite diffusée vers le nord - probablement via des travailleurs itinérants - vers l’Équateur et la Colombie, le Panama et le Costa Rica pour finalement atteindre le Mexique au cours des IXe ou Xe siècles après J.-C.Les objets en or péruviens étaient principalement réalisés à partir de feuilles martelées. En plus des élégantes parures de visage et de corps, comme les éléments décorés destinés à couvrir les bras, les mains ou les bouts des doigts, les artisans métalliers du Pérou ont également produit un grand nombre de récipients, de bols et de gobelets ornés de figures humaines ou animales réalisés selon la technique du repoussé avec des incrustations de pierres semi-précieuses. On trouve également en Colombie - probable conséquence des fortes identités culturelles de la région - des objets en or d’une grande diversité stylistique et dont beaucoup présentent des êtres composites mythiques des plus complexes et des plus détaillés. Les objets du Panama et du Costa Rica pour leur part sont principalement moulés et comportent de nombreuses similitudes de formes, de style et de répertoires iconographiques, les plaques circulaires ou carrées et qui sont probablement des pectoraux souvent richement décorés à la technique de l’embossage avec des créatures mythologiques complexes étant l’une des caractéristiques de l’orfèvrerie du Panama.Heidi KingHistorienne de l'art, art précolombienLUXURY OBJECTS FOR THE POWERFULFor the peoples of ancient America - not unlike many peoples in other parts of the world - gold was associated with wealth, status and worldly power, but it was also endowed with spiritual and symbolic meaning. The Inka of 15th century Peru thought of gold as the rain of the moon, one of their major deities, and the word for gold in nahuatl, the language of the Aztecs of Mexico, is teocuitlatl (excrement of the gods). The Inka considered the mountains where gold was found to be huacas (sacred places) and made rich offerings to the mines asking for the release of the precious metal. In the Isthmian countries of Costa Rica and Panama people regarded gold collecting a sacred activity, purifying their bodies by fasting for several days beforehand to ensure success. In the vast Inka Empire, which at the time of the Spanish conquest in the first half of the 16th century stretched from Central Chile to Ecuador, gold was the property of the Inka rulers and no commoner could even own the smallest amount. Similarly, the mighty rulers of the Aztecs, whose empire stretched at that time from the Pacific coast to the Gulf of Mexico, had sole control over the mines and workshops.Despite the religious and secular symbolism associated with gold in ancient American cultures, the precious metal acquired cultural value only when it was worked into objects of meaningful imagery. In the words of a Panamanian Indian, recorded in the 16th century ethno-historical sources, stunned by the Spaniards’ melting down of gold objects into ingots, a lump of raw gold had no more value than a lump of clay.When the first Europeans came to the Americas in the late 15th century, gold was worked in an area stretching from present-day Mexico south to central Chile, northern Argentina and Bolivia. Colonial accounts include ample information about the sophisticated metal working tradition developed by indigenous peoples over several thousand years. Descriptions of native mining state that the most common method of obtaining gold was by panning (fig. 1), also known as placer mining, since many rivers, especially those in northern Peru, western and central Colombia and in Costa Rica/Panama carried large amounts of the ore. The basic panning process consists of washing river gravel in a pan, causing the flakes, nuggets and grains to settle at the bottom. Underground mining was evidently practiced only in Peru and Colombia during the last few centuries before the conquest although archaeological evidence is scarce. The ancient Americans developed most of the gold working techniques known today. The earliest method was to beat gold nuggets into sheets with stone hammers over stone anvils. Hammering requires manual skill and understanding of the behavior of the metal throughout the hammering process. Repeated hammering causes the metal to become brittle and eventually break. To restore malleability, the sheet must be annealed, that is heated to just the right temperature to make it soft (fig. 2) and workable again without melting it. Once the discovery was made that gold nuggets melt with the application of sufficient heat, the casting process was the next invention. The most common was the lost-wax method.Most of the gold in ancient America was worked by highly skilled specialists into sumptuous adornments of various kinds bearing complex religious iconography to embellish the face, head and body of high status individuals. Upon their deaths the gold works displaying great beauty and superb craftsmanship were buried with the powerful individuals to acknowledge their status even in the afterlife. The earliest archaeological evidence of gold working in the Americas was obtained in the Peruvian highlands dating to the mid-second millennium B.C.; it is assumed that knowledge of the technology spread north - probably by itinerant workers - to Ecuador and Colombia, Panama/Costa Rica eventually reaching Mexico in the ninth or tenth century A.D.Peruvian gold objects were mostly made of hammered sheet. In addition to exquisite facial and body ornaments including decorated arm, hand and fingertip covers, Peruvian metal artists also created large numbers of vessels, bowls and beakers embellished with repousse human or animal figures and inlays of semi-precious stones. In Colombia - probably the result of strong regional ethnic identities - great stylistic diversity can be observed on the gold objects, many displaying the most intricate and detailed composite mythical beings. Objects from Panama and Costa Rica are predominantly cast and share many formal, stylistic and iconographic similarities; circular and square plaques probably pectorals, often richly embossed with complex mythological creatures are diagnostic of goldwork from Panama.Heidi KingArt Historian, Pre-Columbian Art
PENDENTIF-PECTORALCOCLÉ, PARITA, PÉNINSULE D'AZUERO

ENV. 800-1500 AP. J.-C.

細節
PENDENTIF-PECTORAL
COCLÉ, PARITA, PÉNINSULE D'AZUERO
ENV. 800-1500 AP. J.-C.
Hauteur : 14 cm. (5 ½ in.)
來源
Hélène (Leloup) et Henri Kamer (1927-1992), Kamer & Cie, Paris
Collection James et Marilynn Alsdorf, Chicago
Sotheby's, New York, 23 novembre 1998, lot 69
Collection privée américaine, acquis lors de cette vente
出版
McNear, E., High Culture in the Americas before 1500, Chicago, 1982, p. 38, fig. 85
展覽
Chicago, The Arts Club of Chicago, High Culture in the Americas before 1500, 15 novembre - 31 décembre 1982
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COCLÉ GOLD PECTORAL

Of square form, repousse with a standing saurian deity with legs bent, arms raised and hands terminating in alligator heads, the face with toothy grin and headdress with sharply curving double-headed saurian, similar creatures emanating from the face; pierced with four pair of suspension holes, for attachment to a garment.

It has been suggested that the pervasive crested alligator imagery in Coclé art may actually be more pertinent to iguanas, which have been associated with rulership in the ethnographic literature because of their ability to walk on their hind legs and their prominently crested heads, see Jones, 2012: p. 125.

榮譽呈獻

Fatma Turkkan–Wille
Fatma Turkkan–Wille

拍品專文

Pectoral percé de quatre trous de suspension, de forme carrée, travaillé au repoussé avec la représentation d’une divinité à l’allure de saurien se tenant debout avec des jambes retombantes, des bras levés et des mains se terminant par des têtes d’alligators, au visage avec un sourire montrant nettement ses dents et une coiffure avec un saurien à deux têtes fortement courbé que l’on retrouve aussi émergeant de son visage.

Il a été suggéré que la représentation omniprésente d’une créature d’alligator à crête dans l’art de la province de Coclé pouvait en fait être mise en relation étroite avec les iguanes, qui ont été associés au phénomène de domination dans la littérature ethnographique en raison de leur capacité à marcher sur leurs pattes postérieures et de leurs têtes particulièrement visibles, voir Jones, 2012 : p. 125.

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