STATUE DE LA DIVINITÉ CIHUATEOTL
VERACRUZ, EL ZAPOTAL
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STATUE DE LA DIVINITÉ CIHUATEOTLVERACRUZ, EL ZAPOTAL

CLASSIQUE RÉCENT, ENV. 600-1000 AP. J.-C.

細節
STATUE DE LA DIVINITÉ CIHUATEOTL
VERACRUZ, EL ZAPOTAL
CLASSIQUE RÉCENT, ENV. 600-1000 AP. J.-C.
Hauteur : 87 cm. (34 ¼ in.)
來源
Emile Deletaille, Bruxelles, 1968
Collection Walter Vanden Avenne, Oostrozebeke, Belgique, acquise auprès de ce dernier
Collection privée européenne, acquise auprès de ce dernier
出版
Société Générale de Banque, Art de Mésoamérique – Meso-Amerikaanse kunst, Bruxelles, 1976, n° 123
Deletaille, E. et L., Trésors du nouveau monde, Bruxelles, 1992, p. 176, n° 111
展覽
Bruxelles, Société Générale de Banque, Art de Mésoamérique – Meso-Amerikaanse kunst, 17 novembre 1976 - 8 janvier 1977
Bruxelles, MRAH - Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Trésors du nouveau monde, 15 septembre - 27 décembre 1992
注意事項
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VERACRUZ FIGURE OF CIHUATEOTL

The portly Goddess of Fertility seated in a resolute pose with her large hands with well-modeled fingers resting on her knees, her legs crossed under the skirt, attired in a long skirt cinched at the waist by a double-headed serpent belt, adorned with a thick pendant necklace, ornate earrings, her face distinguished by rounded cheeks, hooded downward-gazing eyes and lips parted as if in speech, long, striated hair framing her face surmounted by a tall headdress with coiled appliques and side streamers, with remains of white and deep red pigment overall.

The Cihuateteo (singular Cihuateotl), in Aztec mythology were entitled 'Divine Women’ who died in childbirth. The Aztecs considered childbirth as a form of battle, and its victims were honored as fallen warriors.

Cihuateteo figures from El Zapotal with their hallmark double-headed serpent belt may be a reference to the serpentine goddess Cihuacoatl (fig. 2), who was associated with war, sacrifice, and political power. Whereas the seated, mystical Cihuateteo, such as the present example, were primarily associated with fertility, childbirth and midwifery.

For another Cihuateotl with identical attire, see Parsons, L., Pre-Columbian Art. The Morton D. May and The Saint Louis Art Museum Collections, New York, 1980, p. 160, pl. 242.

拍品專文

La région côtière du Golfe du Mexique qui correspond à l’état actuel de Veracruz a été habitée sans discontinuer depuis la fin du deuxième millénaire avant Jésus-Christ par des peuples de différentes ethnies qui ont produit des œuvres d’art variées réalisées dans un large éventail de matériaux et dans des styles distinctifs. Les œuvres, réalisées sur une période de deux millénaires et demi, comprennent tout autant d’imposantes sculptures monumentales en pierre que de petites sculptures élégantes faites en coquillage, jade ou obsidienne, et aussi des milliers d’objets en terre cuite qui démontrent une remarquable maîtrise de la technique de la céramique. Les figures humaines en céramique d’El Zapotal, réalisées grandeur nature par des céramistes Totonaques entre le VIIIe et le Xe siècle, sont particulièrement impressionnantes et n’ont aucun équivalent en Mésoamérique. C’est en raison de la grande qualité technique en matière de sculpture et du grand naturalisme en matière de rendu des personnages au travers de formes élégantes arrondies et d’expressions faciales engageantes comme on peut le voir ici, que les scientifiques considèrent ces réalisations comme « [...] l’apogée de l’art de la céramique mésoaméricaine, à l’égal des trésors nationaux chinois de Xi’an » (Wyllie, C., 2008).

Le site relativement peu étendu d’El Zapotal est situé à environ 40 km au sud de la ville moderne de Veracruz, dans une région plate, très chaude et humide. On y trouve un certain nombre de plates-formes et de petits monticules recouverts d’une végétation luxuriante, dont l’un a été fouillé au cours de plusieurs campagnes dans les années 1970. On a trouvé sur ce monticule à l’allure discrète de nombreuses sépultures de personnages de haut rang ou secondaires contenant plus de 400 offrandes exceptionnelles, dont des représentations humaines et animales en céramique de grande qualité qui comprennent des personnages dits aux « visages souriants », des jouets avec des roues, des sifflets anthropomorphes ou zoomorphes et des récipients. Un groupe de sculptures de qualité en pierre comprenant des jougs, des palmas et des hachas était également présent dans certaines tombes. En pénétrant plus profondément dans le monticule, les archéologues ont aussi découvert un sanctuaire en forme de U particulièrement exceptionnel où se trouvait une sculpture monumentale du squelette du Dieu de la mort assis sur une plate-forme surélevée - chef-d’œuvre de céramique en terre crue. Les murs latéraux qui encadraient la Divinité assise au centre du sanctuaire étaient recouverts de reliefs sculptés et de peintures murales polychromes qui représentent des personnages accompagnateurs ou surnaturels. Dix-neuf statues de femmes presque grandeur nature se trouvaient à l’extérieur du sanctuaire, disposées en deux rangées parallèles telles en procession, ainsi que quatre représentations féminines monumentales assises les jambes croisées et les mains reposant sur les genoux - fig. 1 - (comme on peut le voir sur la sculpture présentée ici). Même si elles sont toutes vêtues de la même façon, les sculptures diffèrent dans les détails : elles sont toutes sans vêtement au-dessus de la taille, portent de longues jupes retenues par des ceintures en forme un serpent à deux têtes et également un collier qui repose entre les seins, des pendentifs d’oreille et une coiffe décorée d’éléments en forme de corde. Le visage des personnages est réalisé avec délicatesse, avec des yeux tournés vers le bas et une bouche à demi ouverte qui laisse apparaître la dentition, et elles ont toutes un léger sourire qui laisse à percevoir un sentiment d’humilité. Une attention particulière a été portée au rendu des mains et des pieds où l’on peut distinguer très en détail les ongles et les plis sur les articulations des doigts et des orteils. Des traces de pigment blanc sur le torse et sur des parties des bras et de la jupe suggèrent que la figure était autrefois complètement recouverte de ce matériau.

L’appartenance ethnique précise des habitants d’El Zapotal au VIIIe-Xe siècle n’est pas connue à ce jour et comme nombre de peuples anciens du Mexique précolombien, ils n’utilisaient aucun système d’écriture et n’ont donc laissé aucun document écrit qui pourraient aider à comprendre la signification et la fonction de leurs productions artistiques exceptionnelles. Les scientifiques ont proposé une interprétation du programme sculpté et peint à El Zapotal sur la base de l’ethnohistoire des Aztèques du 16ème siècle pour lesquels on a plus de connaissances : selon la mythologie aztèque, l’imposant squelette du Dieu de la mort représente Mictlantecuhtli, le Dieu des Enfers, et les grandes figures féminines en terre cuite se tenant debout les yeux fermés, symbolisent les femmes Cihuateteo qui sont mortes pendant l’accouchement et ont obtenu l’honneur d’accompagner le Dieu de la Mort, tandis que les personnages féminins assis comme la sculpture ici présentée représentent des sages-femmes.

Heidi King
Historienne de l’art, spécialiste en art précolombien

Bibliographie :
Wyllie, C., “Continuity and Change in Late Classic Southern Veracruz Art, Hieroglyphs, and Religion” in Classic Period Currents in Southern and Central Veracruz, Washington, 2008, pp. 225-258

Ever since the late second millennium before the Christian Era, the Gulf coast of Mexico in the region that is now the state of Veracruz has been continuously inhabited by peoples of different ethnicities that created a variety of artworks in a wide range of materials and distinctive styles. The works, made over a two and a half thousand year period, range from imposing monumental sculptures in stone to small scale delicate carvings of shell, jade, and obsidian as well as thousands of objects in clay which show remarkable command of the ceramic medium. Particularly impressive are the ceramic life-size human figures from El Zapotal made by Totonac ceramic artists between the 8th and 10th centuries, which have no comparables anywhere in Mesoamerica. In fact, due to the fine sculpting quality and high degree of naturalism in the rendering of the human figures with gentle curved forms and engaging facial expressions as seen here, scholars have called them “[...] the apogee of ancient Mesoamerican ceramic artistry on a par with the Chinese national treasures from Xi’an” (Wyllie, C., 2008).

The relatively small site of El Zapotal is located about 40 km south of the modern city of Veracruz in a low-lying, very hot and humid region. It has a number of platforms and small mounds covered with lush vegetation, one of which was excavated in the 1970s during several field seasons. The seemingly inconspicuous mound revealed numerous high status and secondary burials containing well over 400 extraordinary offerings, which included high quality ceramic human and animal figurines, among them so-called “smiling faces”, wheeled ceramic toys, anthropomorphic and zoomorphic whistles and ceramic vessels. An assortment of finely carved stone yokes, palmas and hachas was also present in some of the tombs. Penetrating deeper into the mound archaeologists discovered a truly extraordinary U-shaped shrine bearing the monumental sculpture of a skeletal Death God seated on a raised platform - a masterwork of unbaked clay. The side walls flanking the Deity seated in the center of the shrine are covered with relief sculptures and polychrome mural paintings depicting attendant and supernatural figures. Outside the shrine were nineteen almost life-sized standing, hollow statues of women placed in two parallel rows as if forming a procession and four monumental life-like figures seated cross-legged, their hands resting on their knees as seen on this sculpture (fig. 1). Although similarly attired, the sculptures differ in details. They are all naked above the waists, wearing long skirts held in place by double-headed serpent belts. This figure also wears a necklace resting between her breasts, ear pendants and a headdress decorated with rope-like elements. The figure’s face is sensitively sculpted, the down-turned eyes and half-open mouth displaying teeth has a slight smile conveying a sense of humility. Particular attention has been paid to the rendering of the hands and feet showing in great detail the nails and folds on the joints of the fingers and toes. Remains of white pigment on the torso and on parts of the arms and skirt suggest the figure was once completely covered with this material.

The precise ethnic identity of the inhabitants of El Zapotal in the 8th-10th century is not known and like most ancient peoples of Precolumbian Mexico, they did not have a writing system and did not leave written records that would help explain the meaning and function of their extraordinary artworks. Scholars have suggested an interpretation of the sculptural and pictorial program at El Zapotal on the basis of the ethnohistory of the 16th century Aztecs about whom more is known. According to Aztec mythology the imposing skeletal Death God represents Mictlantecuhtli, God of the Underworld, and the large standing female terracotta figures, their eyes closed, symbolize the Cihuateteo, women who had died during childbirth earning the honor to accompany the Death God, while the seated female figures such as this sculpture represent midwives.

Heidi King
Art Historian, Precolumbian Art

Bibliography:
Wyllie, C., “Continuity and Change in Late Classic Southern Veracruz Art, Hieroglyphs, and Religion” in Classic Period Currents in Southern and Central Veracruz, Washington, 2008, pp. 225-258
“The Mural Paintings of El Zapotal, Veracruz, Mexico” in Ancient Mesoamerica, 21, Cambridge University Press, 2010, pp. 209-227
Gutierrez S., Hamilton, N. et S., Las Esculturas en Terracotta de El Zapotal, Veracruz. Cuadernos de historia del arte, 6, Mexico City, 1977

La corpulente Déesse de la Fertilité avec des restes de pigment blanc et rouge intense sur tout son ensemble est représentée assise dans une posture affirmée, avec ses grandes mains aux doigts bien représentés qui reposent sur ses genoux, ses jambes croisées sous sa longue jupe qui est serrée à la taille par une ceinture en forme de serpent à deux têtes, parée d’un large collier-pendentif et de boucles d’oreilles ornées, au visage souligné par des joues arrondies, des yeux qui regardent vers le bas et des lèvres qui s’écartent comme pour évoquer un début de parole, avec de longs cheveux striés qui encadrent son visage surmonté d’une grande coiffe avec des appliques en spirale et des retombées latérales.

Les Cihuateteo (singulier Cihuateotl) étaient dans la mythologie aztèque les « Femmes divines » décédées en couches. Les Aztèques considéraient l’accouchement comme une forme de bataille dont les victimes étaient honorées comme des guerriers tombés au combat.

Les représentations Cihuateteo de El Zapotal avec leurs ceintures de serpent caractéristiques à deux têtes sont peut-être une référence à la déesse serpent Cihuacoatl (fig. 2), qui n’est alors pas seulement associée à la guerre, au sacrifice et au pouvoir politique, puisque la représentation mythologique assise de Cihuateteo, comme ici, était principalement associée à la fécondité, à l’accouchement et au métier de sage-femme.

Pour une divinité Cihuateotl avec des parures identiques, voir Parsons, L., Pre-Columbian Art. The Morton D. May and The Saint Louis Art Museum Collections, New York, 1980, p. 160, pl. 242.

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