Lot Essay
Cette paire de meubles réapparaît pour la première fois sur le marché depuis plus d’un demi-siècle. Comparables à un groupe de meubles presque identique et jusqu’à présent toujours attribué à Guillaume Benemann - un secrétaire et une commode à Fontainebleau, et un secrétaire au Providence Art Club, en dépôt au Museum of art Rhode Island School of Design - ces meubles non estampillés sont par conséquent traditionnellement donnés à Guillaume Benneman. De plus, deux dessins attribués à Percier montrent une commode à portes et un secrétaire très comparables (Cabinet de dessin, Musée des Arts décoratifs, Paris)
Toutefois ces meubles sont aussi proches d’un secrétaire de Bernard Molitor conservé au Musée de Cleveland (Leben, 1992, Cat. 52) et qui fait partie d’une commande documentée de plusieurs pièces.
Avec leurs lignes architecturales simples, puissantes mais élégantes, cette paire de meubles bas en bel acajou, richement ornée de bronze, est en effet caractéristique de l'œuvre de Bernard Molitor, reçu maître en 1787. Actif de l'Ancien Régime jusque vers 1818, Molitor a produit des meubles néo-classiques ornés de motifs d'inspiration classique avant d'introduire progressivement des ornements et des formes du style Empire alors en vogue. L’étude de son œuvre permet de suivre les vagues successives de l'égyptomanie qui conquit les arts décoratifs à cette période. Ces meubles peuvent en cela être rapprochés des deux consoles de Molitor illustrées dans U. Leben, Molitor, Ebéniste de l'Ancien Régime à la Restauration des Bourbons, New York, 1992, p.99, fig. 95 et p.194, fig. 90.
De fait, ces meubles à l'exécution soignée incorporent plusieurs éléments décoratifs qui apparaissent dans l'œuvre de Molitor : notamment la combinaison de ces pilastres hermaïques et des pieds en jarret, caractéristique de son œuvre que l’on retrouve sur nombre de pièces estampillées par lui.
Notons qu’il n’est pas exclu que Benneman ait sous-traité la réalisation de meubles à certains confères, dont Molitor.
La qualité des bronzes d'ornement, de la construction et la force des lignes de cette paire de meubles permettent de penser à l'intervention d'un marchand-mercier dans la livraison de ces meubles. Et ainsi d'invoquer la figure de Martin-Eloy Lignereux, installé rue Vivienne à Paris et successeur du marchand Daguerre. Ce marchand célèbre, à qui Marie-Antoinette avait confié sa collection de laques de Chine, a produit dans les mêmes années des meubles de ce type. Après la reine de France, il a satisfait une importante clientèle essentiellement étrangère, établie à Londres, Madrid et Naples. Citons à titre d’exemple la paire de cabinets des collections royales anglaises conservée au château de Windsor (inv. RCIN 31308). Enfin notons que le nom de Lignereux est étroitement lié à celui de Thomire. Le marchand de meubles parisiens a en effet collaboré avec le bronzier pour fournir les résidences royales, avant de lui céder son fonds de commerce.
Toutefois ces meubles sont aussi proches d’un secrétaire de Bernard Molitor conservé au Musée de Cleveland (Leben, 1992, Cat. 52) et qui fait partie d’une commande documentée de plusieurs pièces.
Avec leurs lignes architecturales simples, puissantes mais élégantes, cette paire de meubles bas en bel acajou, richement ornée de bronze, est en effet caractéristique de l'œuvre de Bernard Molitor, reçu maître en 1787. Actif de l'Ancien Régime jusque vers 1818, Molitor a produit des meubles néo-classiques ornés de motifs d'inspiration classique avant d'introduire progressivement des ornements et des formes du style Empire alors en vogue. L’étude de son œuvre permet de suivre les vagues successives de l'égyptomanie qui conquit les arts décoratifs à cette période. Ces meubles peuvent en cela être rapprochés des deux consoles de Molitor illustrées dans U. Leben, Molitor, Ebéniste de l'Ancien Régime à la Restauration des Bourbons, New York, 1992, p.99, fig. 95 et p.194, fig. 90.
De fait, ces meubles à l'exécution soignée incorporent plusieurs éléments décoratifs qui apparaissent dans l'œuvre de Molitor : notamment la combinaison de ces pilastres hermaïques et des pieds en jarret, caractéristique de son œuvre que l’on retrouve sur nombre de pièces estampillées par lui.
Notons qu’il n’est pas exclu que Benneman ait sous-traité la réalisation de meubles à certains confères, dont Molitor.
La qualité des bronzes d'ornement, de la construction et la force des lignes de cette paire de meubles permettent de penser à l'intervention d'un marchand-mercier dans la livraison de ces meubles. Et ainsi d'invoquer la figure de Martin-Eloy Lignereux, installé rue Vivienne à Paris et successeur du marchand Daguerre. Ce marchand célèbre, à qui Marie-Antoinette avait confié sa collection de laques de Chine, a produit dans les mêmes années des meubles de ce type. Après la reine de France, il a satisfait une importante clientèle essentiellement étrangère, établie à Londres, Madrid et Naples. Citons à titre d’exemple la paire de cabinets des collections royales anglaises conservée au château de Windsor (inv. RCIN 31308). Enfin notons que le nom de Lignereux est étroitement lié à celui de Thomire. Le marchand de meubles parisiens a en effet collaboré avec le bronzier pour fournir les résidences royales, avant de lui céder son fonds de commerce.